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Tribune : « Ce qu’on a est précieux et il faut savoir l’apprécier, mais s’en contenter c’est (…) manquer d’ambitions »

Paul Mahel TV

A l’ère de plaintes continues pour cause de non-paiement ou arriérés de salaires dans certaines entreprises au Cameroun, Paul Mahel appelle dans une tribune,  les travailleurs à savoir prendre des mesures qui s’imposent et démissionner si nécessaire pour imposer le respect de leurs droits. Selon le journaliste, il ne faut jamais se contenter du peu que l’on a.                                              

                                                     Paul Mahel TV

Paul Mahel – (c) DR

SE CONTENTER DE CE QU’ON A ?

Il y a aujourd’hui dans notre pays un phénomène complètement scandaleux qui tend à devenir une norme et sur lequel personne ne dit rien même pas les victimes. En effet plusieurs d’entre nous connaissent des arriérés de salaires allant parfois jusqu’à 6 mois pour certains et même plus pour d’autres. Ceux qui ont la chance touchent leur salaire entre le 45 et le 50 du mois, avec à l’arrivée que le patron t’a bouffé deux mois sur l’année. Ceci ne semble déranger personne. De temps en temps la presse (Radio, TV et presse écrite) traite dans la rubrique des faits divers qu’un groupe de salariés de l’entreprise X est entré en grève parce qu’il réclame Y Nombre de mois d’arriérés de salaires. Surgit alors le ministère du travail, qui au nom du dialogue socia, organise une réunion tripartite au cours de laquelle sont faites des promesses qui ne seront jamais tenues. Quelques semaines plus tard, les meneurs de la fronde sont limogés pour faute lourde et la vie reprend son cours normal. Toujours est-il que le fait que des gens travaillent et soient payés en retard ou pas du tout ne semble plus choquer personne et quand je dis personne, je parle des victimes elles-mêmes qui à la limite ont même honte d’en parler. Les gens ne sont pas payés mais ils continuent d’aller au travail assidument tous les jours et à produire normalement. Quand tu l’ouvres le patron te répond que tu peux partir si tu n’es pas content. Surtout que parmi vous il a ses « Tchindas » qui ont droit au petit dépannage et qui rapportent tout ce qui se dit et se fait. Pendant ce temps le patron lui, est à son deuxième duplex, ses trois tontines hebdomadaires de 1 Million chacune sont assurés, ses enfants sont en Europe pour les études (c’est eux qui viendront vous commander après), sa maitresse à le nouveau Hyundai Santa Fé et sa femme vient de poster sur Facebook les photos de son dernier séjour à Bora Bora. Parce que pour lui, le fait de t’employer est une faveur qu’il te fait et il a vite fait de te rappeler le nombre de CV qu’il reçoit par jour. L’inspection du travail ?? Je préfère ne pas parler de l’autre là aujourd’hui.

A la question de savoir pourquoi ils supportent ça, la plupart te répond ces bêtises typiquement camerounaises : « on va alors faire comment ? », « est ce qu’on a alors le choix ? » ou encore, « est ce qu’on part pour partir ? ». Il y a aussi dans cette sorte de résilience une question d’éducation. Nombreux sont les parents qui disent à leurs enfants « Il faut savoir se contenter de ce qu’on a ». Certains vont même jusqu’à dire « se contenter de ce que l’on a c’est être riche ». Je ne sais pas qui a inventé une bêtise pareille. Un peu comme toutes les conneries que nous qui venons des familles pauvres avons entendu et débitons à notre tour pour nous consoler de voir les autres devant et nous derrière : « l’argent ne fait pas le bonheur, La Clim donne le Rhume, la baignoire peut te tuer, la maison en dur Chauffe, la marche à pied raffermit les fessiers, l’eau minérale c’est l’eau du puits etc…». Il faut arrêter avec ça.

Apprenons à nos enfants à avoir un Mindset de Gagnant. Ce qu’on a est précieux et il faut savoir l’apprécier, mais s’en contenter c’est à mon humble avis manquer d’ambitions. Il faut toujours viser la lune. Si on n’y arrive pas il vaut mieux la satisfaction d’avoir essayé plutôt le regret de ne pas savoir ce qui serait arrivé si on avait tenté sa chance. Ça demande du sacrifice, de l’abnégation, de la persévérance et surtout le travail et la confiance en soi. Nous devons apprendre à rêver, à rêver grand et à poursuivre nos rêves avec acharnement. Quand on est dans cette logique, il faut se rappeler que «si tu veux apprendre à voler, tu ne vas pas demander conseil à un pingouin »

Paul Mahel

 


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