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Chronique : Après l’échec du DSCE I, Richard Makon prédit l’échec du DSCE II « les mêmes causes produiront les mêmes effets »

tracteur abandonne brousse

Le gouvernement camerounais, dans l’optique de l’émergence à l’horizon 2035, procédera en mars prochain au lancement des consultations en vue de la seconde phase du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) du plan d’émergence qui s’étend de 2020 à 2027. Le constat est clair, le DSCE I a échoué. Dans une chronique publiée sur son mur Facebook, ce jeudi 21 février 2019, Richard Makon, chercheur en sciences sociales et expert en question de développement prédit l’échec de la seconde phase du DSCE. Le juriste estime que c’est une arnaque à ciel ouvert. LeBledparle.com, vous propose l’intégralité de sa chronique.


tracteur abandonne brousse
Tracteur en brousse – capture photo

 L’APRES DSCE : LES MEMES CAUSES PRODUIRONT LES MEMES EFFETS !

« La mise en œuvre du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), adopté en avril 2003, a permis au Gouvernement de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique et de soutenir des taux de croissance positifs jusqu’en 2008. Toutefois, le profil général de croissance est resté en retrait du niveau espéré pour résorber substantiellement la pauvreté ». C’est par ces mots cinglants, signant l’aveu d’échec de son Gouvernement, que le Premier Ministre d’alors, Monsieur YANG Philémon, ouvre sa préface au Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) publié en pompe et célébré avec faste et solennité dès 2009.

L’APPAREIL PHOTO NE FAIT PAS DE MAGIE

Tirant conséquence de cet échec cuisant, et « sous la très haute impulsion du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, et dans l’optique de poursuivre son projet de société des « Grandes Ambitions », le Gouvernement a entrepris de réviser le DSRP » pour se doter de la solution miracle tant attendue, devant enfin permettre au Cameroun d’envisager, en toute sérénité, des lendemains meilleurs : le DSCE !

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QUAND LE NEGATIF EST FLOU LA PHOTO NE PEUT ETRE CLAIRE

Tout semblait vraiment beau dans le meilleur des mondes, le bonheur, nous disait-on, était à portée de main. En termes de méthodologie, le scenario de référence du DSCE visait à réconcilier à moyen terme, d’abord la nécessité de maintenir un cadre macroéconomique stable par la poursuite rigoureuse du programme économique et social du pays, ensuite la réalisation d’une croissance soutenue à travers la mise en œuvre des grands projets d’investissement et la relance de la production dans les filières porteuses de croissance, enfin la nécessité de résorber le déficit social à travers la création d’emplois décents et l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base.

À partir d’un processus participatif, l’élaboration du DSCE devait se dérouler en trois (03) étapes : premièrement l’Analyse des Programmes d’Actions Prioritaires, deuxièmement le Cadrage macroéconomique, et troisièmement le Cadrage budgétaire. Sur cette base donc, le Taux de croissance annuel du PIB non pétrolier était projeté à 5,7 % en moyenne annuelle sur la période 2010 – 2020 contre 4 % de 2000 à 2010, soit un gain de 1,7 point de croissance. Le ratio des recettes non pétrolières sur le PIB était quant à lui anticipé à 13,1 % en 2020 contre 12,3 % en 2009, soit une amélioration d’environ un point de pourcentage, pour traduire les efforts accrus de mobilisation des recettes des administrations fiscales. Aussi le solde primaire hors pétrole devait-il s’améliorer de 2,1 points, passant de -5,8 % en 2008 à -3,9 % du PIB en 2020.

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RESULTAT DES COURSES : UNE GROSSE ARNAQUE

Mais QUEL BILAN peut-on se risquer à faire, près de 10 ANS APRÈS L’ADOPTION DU FAMEUX DSCE ? Les indicateurs macroéconomiques sont plutôt inquiétants, et l’horloge de notre si scruté taux de croissance s’est comme figée depuis 2003 (date d’avènement du DSRP) au nombre 4 (soit 4 %), empêchant finalement le levé du jour tant rêvé et les caresses bienfaisantes d’un soleil nouveau sur la peau des camerounais, endurcie par des décennies de souffrance. 2003 – 2019, soit seize (16) années d’errance, seize (16) importantes années parties en fumée, pour rien du tout !

Et le burlesque dans l’histoire est que ce sont les mêmes ‘‘génies’’ auxquels nous devons le DSRP et le DSCE qui ambitionnent conduire la ‘‘transformation structurelle’’ (la nouvelle arnaque ?) de notre économie. Et c’est reparti pour un tour, jusqu’en 2035 cette fois-ci !

Mais heureusement on le sait déjà, les mêmes causes produiront les mêmes effets, inévitablement !

*Chronique précédemment parue à ‘‘Mutations’’


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