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Chronique : Paul Biya organisera-t-il les élections régionales avant les Législatives et les Municipales ?

message corps diplomatique paul biya

Le Chef de l’Etat l’a indiqué au palais de l’unité, le 16 janvier 2019, au cours du conseil ministériel qu’il a tenu devant le gouvernement du 4 janvier, dont Joseph Dion Ngute est le chef. Parmi les élections qui auront lieu au Cameroun cette année, il y a celle des exécutifs régionaux, ainsi que les élections législatives et municipales. Seulement, quiconque ne sait à quelle date précise ces échéances électorales se dérouleront dans les prochains mois, Paul Biya étant le seul maître du calendrier électoral.


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Paul Biya – DR

Le Président de la République reste, sans conteste, le seul chef d’orchestre sur le plan politique. Comme durant les années antérieures, Paul Biya est bien parti pour démontrer, à nouveau, qu’il demeure le « maître du temps », pour emprunter la terminologie chère au thuriféraires et aux créatures du régime en place. D’ailleurs, ils ont ritualisé et normalisé la thèse suivant laquelle « le temps du Président n’est pas le temps du peuple ». Au cours de cette année, auront justement lieu les élections locales, lesquelles s’échelonneront en trois temps : les Législatives au premier abord ; les Municipales par la suite et les Régionales pour couronner le tout. Ce schéma élaboré ex-cathedra et a priori, selon une conjecture scolastique, n’est pas forcément le « type idéal », au sens weberien du terme, qui conviendra au Chef de l’Etat a posteriori. Puisqu’il y a, indéniablement, un enjeu de taille qui va se dessiner entre le déroulement des élections municipales et celui des élections régionales au Cameroun. En effet, étant un sphinx, une bête politique, voire un stratège vicieux et vicié, le Président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) va, à coup sûr, chercher à atteindre l’enjeu de l’organisation des élections régionales avant le déroulement du double scrutin législatif et municipal.

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Le dessein, pour le leader du parti du flambeau ardent, consiste à maintenir une assise politique sur l’étendue du triangle national, en ayant la majorité des conseillers régionaux. Ce d’autant plus que ce sont les conseillers municipaux et les chefs traditionnels actuels qui seront chargés d’élire ces nouveaux actants de la politique de la décentralisation sur le terrain des collectivités territoriales décentralisées. D’ailleurs, les statistiques des élus locaux sont favorables au parti au pouvoir. A preuve, au terme du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013, le Rdpc s’est adjugé 457 conseillers municipaux dans l’ensemble des communes d’arrondissement existantes. Ce sont ces élus locaux et 13.536 chefs traditionnels très souvent acquis à la cause du parti au pouvoir qui iront investir les conseillers régionaux le moment venu. Ayant obtenu une majorité numérique obèse des conseillers municipaux lors des dernières élections locales, il est fort possible que le Rdpc s’octroie un grand nombre de conseillers régionaux même si des cas de surprise ne devraient pas être carrément mis sous le boisseau, les votants étant, au gré du jeu d’intérêts, changeants, mouvants et évanescents dans le champ politique camerounais. Alors, ayant engrangé la forte proportion des conseillers régionaux dans les prochains mois, le chef central du parti dominant s’engagera, par la suite, à convoquer le corps électoral pour les Législatives et les Municipales. C’est sur ces entrefaites que la bataille sera de taille entre le Rdpc et les autres formations politiques de l’opposition camerounaise et, a fortiori, celles représentées au parlement camerounais et des jeunes entités politiques ayant gagné des points à la présidentielle du 7 octobre 2018.

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Mais si le Chef de l’Etat tient à respecter une disposition du Code électoral, il est prévu qu’il convoquât le corps électoral pour les élections régionales trois mois avant la tenue de cette échéance. Mais à l’évidence, rien ne présume que P. Biya souscrira à cette seconde logique surtout qu’aucune élection d’une telle essence n’a encore eu lieu au Cameroun. De toutes les façons, le maître de l’agenda électoral se prononcera, dans les prochaines semaines, sur la date de l’organisation de chacune desdites échéances électorales. Wait and see!

Le Don King

Mot à wou à wou!


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