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Rétrocession du patrimoine culturel volé pendant la colonisation : « Le contentieux est loin d’être vidé »

Simeon Roland Ekodo Mveng

Dans une chronique publiée sur la page Facebook, ce samedi 22 décembre 2018, Siméon Roland Ékodo Mveng, socio-politiste revient sur la rétrocession du patrimoine culturel et de l’héritage volé pendant la colonisation. Le Camerounais pense que si la France a accepté de restituer aux pays africains les œuvres d’arts volé pendant la colonisation, cela ne suffit pas, il y a bien d’autres préjudices que la France doit réparer pour les africains. Bien plus, il souligne également que l’Afrique est quelque responsable de sa situation actuelle.


Simeon Roland Ekodo Mveng
Siméon Roland Ekodo Mveng – DR

RÉTROCESSION DU PATRIMOINE CULTUREL ET DE L’HÉRITAGE VOLÉ PENDANT LA COLONISATION : L’Afrique veut-elle redevenir elle-même ou déposséder le Monde? La sommation sine Die de la République française par certains pays comme le Benin de restituer à ses propriétaires légitimes les objets d’art que ses missionnaires, explorateurs et conquérants ont indûment pris au berceau de l’humanité donne à l’analyste l’opportunité de s’interroger sur le préjudice réel et les dommages encourus par le continent pendant l’impérialisme. À savoir les périodes couplées esclavage et colonisation. Si l’Elysée a consenti à cette restitution, il faut dire que le contentieux est loin d’être vidé. Puisque précisément, la conscience nationaliste qui intente un tel procès devrait voir également le problème du point de vue du rapport de force et singulièrement sous l’angle des interdépendances et des redevances mutuelles entre l’Occident, l’Asie et Afrique au-delà des aspects simplement culturels. En occurrence, l’Afrique peut-elle se donner les moyens d’obtenir d’autres réparations sur les crimes de guerre et génocides commis sur son sol depuis cette période jusqu’à nos jours? En d’autres termes sans la possession d’une arme nucléaire et d’un complexe militaro-industriel de dissuasion pourra-t-elle objectivement contraindre les hégémons traditionnels et les autres États à lui payer le préjudice économique et moral de leurs mains basses sur ses richesses naturelles? Au moment où les partis populistes, suprémacistes anti-migrants plus ou moins racistes naissent en hexagone comme des champignons, la perméable, hospitalière et inaudible Afrique, sans CNN ni France 24 pourra-t-elle prouver au monde entier que les noirs sont les premiers habitants de l’Amérique, de l’Europe et du Moyen Orient? pourra-t-elle sans agence de notation ni police fédérale mettre en cause le rôle décisif du complot de déstabilisations et de fragilisation des régimes nationalistes au profit des multinationales ou attaquer juridiquement les contrats léonins et la détérioration des termes de l’échange dans un tribunal international et dans un gouvernement mondial où elle est politiquement minoritaire? De l’autre côté, comment l’Afrique qui parle désormais et ce de manière jouissive le Français et l’Anglais, qui porte Lévis Strauss, qui mange goulûment le Hamburger et dont les présidents et mbenguistes conservent jalousement les photos de leurs balades à l’arc de triomphe ou à la Tour Eiffel pourront-ils jurer sur la foi qu’ils ne doivent rien à personne? Au concert de la mondialisation et des gadgets enviables de la techno-science, l’Afrique qui rejette désormais son cache -sexe, qui aime l’avion, le cellulaire et l’ordinateur-L ’Afrique qui refoule désormais de manière lapidaire sa culture et ses institutions traditionnelles puisque hantée par les systèmes politiques étrangers et les religions importées pourra-t-elle jurer sur le coran et la bible qu’elle n’est justiciable de rien? Bien plus, L’Afrique mimétique qui veut ressembler à l’autre-l’Afrique sous perfusion financière et quémandeuse de paix puisque en proie à ses propres conflits ethniques-L’Afrique malade de ses dirigeants autoritaires et de sa mal gouvernance légendaire peut-elle s’en passer du reste du monde? L’Afrique souffreteuse de choléra et du paludisme peut-elle prouver qu’elle n’a jamais reçu des dons et des aides non liés de son alter égo qu’elle veut déposséder aujourd’hui?

Pour approfondir :   Crise anglophone : Les cinq  questions à quatre "Q" de Kah Wallah, à propos du dialogue

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