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Jovi : le monstre qui effraie Stanley, Franko et Maahlox

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Tout a commencé hier, 27 décembre, quand le rappeur Franko a publié sur son compte personnel, un message dans lequel il se moquait béatement des ou du vainqueur des MTV Africa Music Awards. Qui laissent prétendre qu’on gagne beaucoup d’argent en recevant ce trophée, jusqu’ici le plus prestigieux de la musique urbaine en Afrique.


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Jovi Le Monstre

Rappelons en passant qu’il a été candidat malheureux de cette récente édition, malgré le fait qu’il a été nominé dans trois catégories. Considérant cela comme une conspiration contre lui, une injustice, il leur a ironiquement dédicacé son « plus grand trophée » : le single ou disque d’or, tributaire des streamings enregistrés depuis 2016 avec « coller la petite » en France équivalent aux ventes des disques physiques. Les internautes qui ont lu et commenté cette publication, pensaient à tort ou à raison qu’il s’adressait à Stanley Enow, seul artiste camerounais à avoir gagné les MAMA. Ce qui a encore frappé les gens, c’est que le rappeur Franko ou la personne de Franck Kingué, a assimilé cela à du Mongshung, donnant de ce fait raison au rappeur Jovi qui disait : « ils vous mentent qu’ils touchent les ronds… »

Aujourd’hui, sans attendre que le soleil se pointe à son zenith, Stanley Enow a fait une publication qui a attiré l’attention de ceux qui suivent sa page officielle. Il publie le lien du clip Mongshung de Jovi, avec en commentaire « Costard sur mesure, je te trouve ça à Mokolo ». En ajoutant qu’il considère ce clip comme étant pour lui le meilleur de l’année. Si plusieurs n’ont pas fait de lien avec les deux publications, d’un artiste qui s’adresse subliment à un autre, et celui-ci qui lui répond subtilement en utilisant le même canal : Jovi, certains y ont vu une technique de communication. On a donc vu ce post, comme une réponse à celui fait hier par Franko. L’extrait qu’il a choisi pour coller au lien du clip n’était donc pas anodin.  Dans l’empressement, plusieurs ont commencé à encourager Stanley Enow de ce geste d’amour, d’unité et d’humilité avec son « ennemi juré » Jovi. Un ennemi que ni l’un ni l’autre n’a choisi, et qui a été un peu plus imposé par les médias et ceux qui se cachent derrière.

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Troisième temps : en l’espace d’une trentaine de minute, Maahlox sortant on ne sait d’où, dans sa posture habituelle, n’a pas manqué de réagir à la publication de Stanley Enow. Lui n’a pas voulu passer par la rhétorique. Il y’ est allé sans fards ni ambages, en se moquant à son tour de Stanley Enow. Jugeant qu’il n’a aucune personnalité, car hier il insultait Jovi, et aujourd’hui il le « suce ». Il conseille dans le même ton à Jovi de demander à ce dernier de ne pas trop se baisser en suçant de peur de faire tomber sa couronne. Très belle image stylistique pour illustrer l’attitude de Stanley Enow, présenté comme le King (Kong) qui serait en train de se rabaisser devant le Monstre. Il faut noter que ce n’est pas la première fois que Maahlox se paye la tête de Stanley en public, montrant aux yeux de tous, son désamour vis-à-vis de son collègue rappeur.

Il faut noter que Stanley Enow, Maahlox et Franko, sont présentés comme les réussites de rap francophone de cette année, et ça eux qu’on pense en premier quand il faut parler des success stories du milieu au Cameroun. D’ailleurs, Trace en avait déjà fait échos. Mais au regard de ce qui se passe entre eux, y ajouté Jovi, on remarque qu’ils ne s’aiment pas. Ou alors que chacun à l’air de reprocher quelque chose à l’autre sans jamais oser le dire en public. Mais ce qu’on remarque encore mieux, c’est que dans ces récents échanges par publications interposées, Jovi est le seul à ne pas recevoir de boulets. Que ce soit Franko, Stanley, ou Maahlox, chacun est allé à l’atalaku. L’un lui a donné raison, le second l’a estimé, le troisième l’a adulé. Mais le premier et le troisième ont manifestement Stanley Enow dans leur viseur. Et ils ne s’en cachent pas.

A l’heure où le mouvement hip hop au Cameroun bat de l’aile et peine toujours à sortir de l’auberge malgré les quelques-uns qui semblent se démarquer, on se réduit toujours et encore à des préoccupations mineures, les appétits individuels, les frustrations, les haines et les jalousies gratuites. Voilà le Douala hip Hop Festival, personne d’entre eux n’osent soutenir le mouvement, ne serait qu’en demandant à leurs fans-public, de venir nombreux sur les lieux soutenir le projet. Le même constat a été fait l’année dernière. Ni Franko, ni Maahlox ne l’a fait. Même s’ils acceptent malgré eux d’y prester. Or, que ce soit l’an dernier ou cette année, personne d’eux n’a fait un show hiphop, sur une scène hiphop au Cameroun, devant un véritable public. Même s’ils ont fait le tour du monde. Stanley et Jovi, n’ont même jamais posé leurs pieds là-bas. Personne ne veut toujours nous dire pourquoi.

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Quoi qu’on dise, tant que les jeunes eux-mêmes ne vont pas comprendre que leurs seules forces individuelles ne suffisent pas et qu’il faut les additionner, ils partiront comme ils sont venus. En faisant quelques titres saisonniers, n’ayant aucune valeur dans la construction de quelque chose de durable ni d’historique. Comme ils se disent très forts, très stars, très connus, très riches, je leur lance un défi en 2017 : que chacun organise à lui tout seul, avec lui en tête d’affiche, un concert géant comme celui du DoualaHipHop avec l’entrée à 2000F seulement et après ça on pourra discuter. Sinon, qu’ils se taisent, travaillent ensemble ou disparaissent l’un après l’autre. Ce ne sont pas les individus qui nous intéressent, mais les projets, des programmes, le système, la chaîne, l’industrie. Où tout le monde peut trouver son compte, et où tout le monde doit rendre compte à chacun. qu’importe le domaine d’activité dans lequel il va opérer dans le milieu.

Le cas du DoualaHipHop est venu nous montrer une fois de plus qu’ « on est à l’image des prédateurs, mais nous ne sommes que de proies »  


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