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Simon ONGOLA OMGBA : « L’annonce du dialogue à Bamenda par le Premier ministre est le couronnement du volontarisme du chef de l’État »

Tibor Nagy et Paul Biya

Député RDPC, parti au pouvoir au Cameroun depuis 37 ans, Jean Simon ONGOLA OMGBA dans un entretien accordé au journal Mutations, s’explique au sujet du dialogue inclusif initié par le chef de l’État, Paul Biya.

Tibor Nagy et Paul Biya
Tibor Nagy et Paul Biya (c) PRC

Dans cet entretien, le parlementaire, contrairement à l’opinion publique qui argue que le Chef de l’État subit des pressions internationales, renseigne que nul n’a forcé la main du locataire d’Etoudi pour organiser le dialogue.

Selon lui, « le président de la République a pris ses responsabilités face à la gravité de la situation humanitaire, sécuritaire et socioéconomique qui prévaut dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest »

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de cette interview réalisée par nos confrères du quotidien Mutations.

Comment avez-vous accueilli l’annonce de la relance du dialogue par le Premier ministre, en vue de la résolution pacifique de la crise anglophone ?

L’annonce du dialogue faite à Bamenda par le Premier ministre est en réalité le couronnement du volontarisme du chef de l’État. Certains diront en marche forcée, mais moi je dirais que le président de la République a pris ses responsabilités face à la gravité de la situation humanitaire, sécuritaire et socioéconomique qui prévaut dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Ceci marque une fois de plus sa volonté d’y faire revenir la paix. Chaque Camerounais conscient de l’avenir et du devenir de nos jeunes générations et des défis qui nous interpellent est concerné par la crise anglophone.

Il s’agit d’une cause nationale et le dialogue voulu par le chef de l’État doit prioritairement se consacrer à cette crise, sans perdre de vue la situation des autres régions. Il est donc question de jeter les bases d’un dialogue inclusif que j’appelle de tous mes vœux depuis le début. C’est la meilleure issue qui se posait.

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Ce dialogue doit pouvoir comprendre, les représentants de l’ensemble du corps social : les autorités, les partis politiques, la société civile, les autorités traditionnelles, les leaders religieux, les universitaires, les médias, la diaspora, et même les groupes armés ou mouvements rebelles.

Cependant, avec une ligne rouge à ne pas franchir à savoir, l’unité du pays. Toute revendication sécessionniste dont le caractère aventureux n’échappe à personne ne peut constituer une solution à ce problème. Cependant, le dialogue s’avère incontournable, afin d’aboutir à un consensus qui nous permettra d’œuvrer pour le bien commun et de nous réconcilier.

Est-ce que ce dialogue peut servir de fondation à la construction d’un nouveau Cameroun ?

Le dialogue va jouer un rôle moteur dans l’élaboration des programmes représentant une vision commune à long terme, en prenant en compte les ancrages historiques ou plus clairement, nos héritages coloniaux, notamment la tradition jacobine des francophones et l’Indirect Rule des anglophones.

Nous devrons mettre en œuvre un programme commun pouvant présenter un caractère probant de faisabilité, de visibilité et de lisibilité. Le clivage actuel sur des sujets comme la marginalisation des anglophones doivent perdre de leur relief et de leur pertinence. Il est en effet question d’aborder les multiples facettes de la crise anglophone, afin de rétablir la confiance vis-à-vis de l’État et des institutions de la République.

Ceci exige que les règles du dialogue soient clairement définies, sachant au demeurant que le processus de dialogue ne tient pas nécessairement un itinéraire logique. Cela n’exonère personne de définir un objectif prioritaire du retour de la paix dans ces régions. Ce qui implique à la fois l’équité et l’exigence d’éviter la prise de décisions impliquant une relation gagnant-perdant.

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Les différentes parties prenantes doivent forcément être prêtes à faire des concessions…

C’est l’intérêt du Cameroun seul qui devra prévaloir, parfois au prix de concessions parce que, la paix a un prix. Les objectifs et l’agenda de ce dialogue doivent faire l’objet de concertations préalables entre les différentes parties prenantes.

L’idéal ne saurait nécessairement être le poids politique des participants, mais leur capacité à comprendre et à évaluer la situation. D’où la nécessité d’aller au-delà des élites administratives, politiques et intellectuelles.

Les dispositions liées à la gouvernance et à la participation seront déterminantes pour la restauration de la confiance. L’ouverture officielle d’un tel dialogue pourrait être marquée par une avancée ou un événement comme la signature publique, par tous les leaders, d’un accord et, dans le cas précis, de dépôt des armes par les combattants et un cessez-le-feu.

On devra prendre en compte le fait que le temps peut être un allié ou un ennemi. Dans la conduite du dialogue, on devra prendre en compte cette citation du sociologue français Michel Crozier : « Quand on affronte les problèmes de demain avec les organisations d’hier, on récolte les drames d’aujourd’hui ».


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