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Dieudonné Essomba tance encore les « pseudo-intellectuels » qui soutiennent que la guerre de sécession est une affaire militaire

Essoro

Depuis la survenue de la crise dite anglophone en 2016, Dieudonné Essomba est constant : l’intervention militaire n’est pas une panacée.

Essoro
Dieudonné Essomba (c) Droits réservés

« La guerre de sécession n’est pas une affaire militaire », telle est la substance de la publication que Dieudonné Essomba a faite sur sa page Facebook le 21 aout 2021. L’économiste, illustre son point de vue partant que des ressources financières que nécessite la crise anglophone, et parfois au détriment de certaines autres régions.

Lebledparle.com vous propose ci-après de Dieudonné Essomba.

 

Depuis la survenue de la crise dite anglophone en 2016, Dieudonné Essomba n’a de cesser de démontrer que l’armée ne saurait être une solution à la guerre de sécession

Ce qu’il faut comprendre d’une Guérilla sécessionniste

Contrairement aux fausses images entretenues par nos pseudo-intellectuels qui promènent leurs grades de Docteurs et Professeurs comme les Diafoirus de Molière, la guerre de sécession n’est pas une affaire militaire, mais une affaire essentiellement économique. L’objectif d’une guérilla sécessionniste n’est pas de battre l’armée. Elle n’en a pas les moyens, car ce n’est pas une armée, mais un mouvement de désobéissance civile recourant à des moyens militaires pour chasser un Gouvernement qu’il qualifie d’occupant.

Sa stratégie est de rendre la présence du Gouvernement économiquement intolérable, suivant la logique des mouvements de libération qu’elle prétend être. Elle joue alors un effet de ciseaux :

-d’une part, elle réduit les ressources de l’Etat en déstabilisant l’activité dans la zone affectée

-d’autre part, elle contraint l’Etat à aller chercher des ressources dans les autres Régions pour les consacrer, non plus aux activités de développement, mais à de lourdes opérations de sécurité et de reconstruction.

Par exemple, si une zone en sécession produit 10% de la richesse nationale, la Sécession va supprimer cette part et le pays se retrouve seulement avec 90% des ressources. Sur ces 90% qui restent, l’Etat sera encore obligé d’enlever disons 15% dans les opérations de sécurité. On voit donc, dans cet exemple, que l’Etat se retrouve seulement avec 75% de ressources pour son développement, lune partie correspondant à 25% étant évincées.

L’analyse d’un mouvement sécessionniste armé ne se base donc pas sur les victoires militaires qui ne sont qu’une dimension accessoire, mais sur la capacité de l’Etat à soutenir une éviction de ses ressources pendant une période de 40 ans. C’est la part des ressources évincées qui va déterminer le destin des combats. Si cette part est très faible, par exemple, lorsque la Sécession ne représente qu’une petite partie de la population, ou alors que le désir de Sécession n’est pas très fort, alors le Gouvernement peut maintenir son contrôle. C’est le cas de sécessions représentant moins de 2% de la population, comme la Casamance, le Cabinda ou même la Corse en France.

Mais lorsque la Sécession représente une part significative de la population, l’éviction des ressources devient trop importante, et le pays peut être économiquement étranglé. La Sécession finit par gagner. Par exemple, pour contrer la Sécession sud-soudanaise, le Gouvernement du Soudan devait consacrer 75% des ressources publiques ! De même, dans la sécession de l’Erythrée, l’Ethiopie consacrait 85% des ressources publiques !

La situation était devenue intolérable et les Gouvernement ont été obligés d’acter la Sécession.

Si on a compris que la sécession est d’abord et avant tout un phénomène économique, on peut appliquer cette règle au Cameroun, avec la sécession anglophone. Les questions sur lesquelles il faut fournir des réponses sont les suivantes :

1. Y a-t-il une espérance que la guerre s’arrête dans quelques années ? La réponse est non : la Sécession anglophone est une affaire de 40 ans, durée normale d’un mouvement sécessionniste, et qui correspond grosso modo au renouvellement de 2 générations.

2. Y a-t-il une espérance que les Anglophones rentrent dans l’Etat unitaire ? La réponse est non : les Anglophones ont une légitimité historique à avoir une entité étatique puisqu’ils l’ont eu une fois. Ils en ressentent une extinguible nostalgie et on ne voit aps très bien comment ils pourraient revenir à l’Etat unitaire.

3. Le Cameroun peut-il soutenir pendant 40 ans une éviction de ses ressources pour faire front à la crise ? la réponse est non : le Cameroun ne peut pas soutenir des évictions des ressources d’une Région représentant 20% de sa population. Le pays est déjà en crise et a négocié un programme avec le FMI. Ses finances sont saignées à blanc et il ne peut aller plus loin, au risque de s’effondrer.

En définitive, les pseudo-intellectuels qui ont poussé le Gouvernement dans ce conflit et entretiennent l’illusion d’une victoire ont joué un très mauvais rôle pour le pays. Ils n’ont pas rendu un bon service à Biya qu’ils prétendent servir.

Il existait une seule solution : le fédéralisme, qui allait réduire l’éviction des ressources par 3 voies :

1. Le Fédéralisme réduisait l’attractivité de la cause sécessionniste. D’une part, il invalidait l’argumentaire des Sécessionnistes qui justifiaient leur action par la suppression de la Fédération en 1972. D’autre part, il satisfaisait le désir d’autonomie de la Communauté anglophone, et le respect de leur identité, sans compromettre leur appartenance au Cameroun. Il rendait enfin justice à l’histoire et mettait fin à la tenace rancœur née du référendum de 1972

2. Sur le plan opérationnel, le fédéralisme permettait de mieux traiter la Sécession en lui opposant une police locale, plus intégrée dans le milieu humain, maîtrisant l’environnement et bénéficiant de la légitimité populaire. L’armée nationale et la police fédérale intervenaient alors en back office, en appui de cette police locale.

3. Le fédéralisme compliquait la lutte des Sécessionnistes : dans un Etat fédéral, les infrastructures relevant de l’Etat central sont peu nombreuses et facilement contrôlables, car ce sont des investissements stratégiques. Par contre, les infrastructures éparpillées sur le territoire et qui ressortent des besoins de proximité (écoles, hôpitaux, ponts, etc.) appartiennent à l‘Etat Régional. Elles sont donc protégées par la population elle-même, car celle-ci sait que l’Etat central ne viendra pas les reconstruire si elles sont détruites. A contrario, dans un Etat unitaire, toutes les infrastructures appartiennent à l’Etat central qui viendra toujours les reconstruire, quel que soit le cas.

Voilà en gros, ce qu’il fallait faire pour résoudre la crise anglophone. L’Etat avait alors la possibilité de formater un fédéralisme à sa guise, sans la pression d’un mouvement armé. Malheureusement, la situation s’est compliquée et elle atteint le stade de la crise endémique, la plus ruineuse du point de vue économique.

Je l’ai dit dès le premier jour et je continue à le dire : le temps joue largement en faveur de la Sécession. C’est elle qui se renforce militairement, politiquement, idéologiquement, stratégiquement, diplomatiquement, alors que le Gouvernement s’affaiblit.

Il n’y aura plus jamais d’Etat unitaire au Cameroun avec les Anglophones et il est important de prendre acte de ce fait. Ne perdons pas le temps dans de fausses espérances entretenues par les pseudo-Docteurs qui écument nos Universités et qui ne valent rien du tout, et allons au fédéralisme.

Chaque minute que le Gouvernement passe à les suivre ne fait que compliquer davantage la situation du pays.

Cette engeance pseudo-intellectuelle veut que je tienne un autre discours, et que je m’adjoigne à leur concert de totos pour annoncer la victoire de l’Etat unitaire sur la Sécession. De cette manière, je serai digne à leurs yeux et je passerai comme eux pour un grand intellectuel patriote.

Mais je ne peux pas le faire, puisque c’est totalement faux ! Si je promettais une victoire au Gouvernement, ce serait un grossier mensonge de ma part ! Le Gouvernement ne peut pas maintenir les Anglophones dans les liens d’un Etat unitaire et la seule solution reste le fédéralisme. Voilà ce que disent mes analyses et je m’en tiens là !

Mes analyses disent d’ailleurs que si le Gouvernement persiste dans la voie sans issue d’une guerre, c’est lui qui va économiquement s’effondrer et les Anglophones finiront par partir comme l’Erythrée et le Soudan du Sud!

Et ça, c’est la vérité de la Science, la vraie!

Pas la citation de gros livres écrits par les Blancs et qu’on récite avec des moues simiesques pour paraitre savants !

Et moi, je fais la Science et non les citations !


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