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Drame de Gouache : Un étudiant en géographie pointe un doigt accusateur sur le gouvernement

drame de bafoussam

La catastrophe de Gouache continue toujours d’alimenter les débats au sein de l’opinion nationale. Des étudiants en géographie ont fait la descente sur le terrain pour en savoir un peu plus.

Après cette visite d’étude, Leonel Richy Kowa, étudiant en géographie à l’université de Dschang fait le compte le rendu, dans lequel il jette le tort sur le gouvernement. Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.

ÉBOULEMENT DE TERRAIN À GOUACHE : CE QU’IL FAUT SAVOIR

Dans la nuit du Lundi 28 octobre 2019 lorsqu’il était 22h30min, un éboulement de terrain a frappé l’arrondissement de Bafoussam 3e plus précisément au quartier Gouache ! Cette catastrophe a été une de trop dans notre pays et plus précisément à l’ouest car il y’a seulement quelques temps ce même phénomène se produisait dans le groupement fondenera, située dans l’arrondissement de Santchou.

À cet effet, le Mercredi 30 octobre 2019, le département de géographie de l’Université de Dschang a décidé de faire une descente sur le terrain du drame pour mener une étude sommaire afin de détecter les causes de la Catastrophe et de comprendre les différentes perceptions des populations locales pour enfin proposer meilleures alternatives dans la gestion des risques et catastrophes dans la région de l’ouest en particulier et au Cameroun en général.

Une fois à Gouache avec notre équipe constituée d’éminents enseignants du dit département et d’étudiants chercheurs, des investigations et des études sur le lieu nous ont permis de déceler un grand nombre de choses.

Tout d’abord, il a été noté que cet éboulement de terrain est une catastrophe catalysée ; c’est-à-dire elle est d’origine Naturelle et humaine.

La pluviométrie, le relief, la gravité et les matériaux constitutifs du sol sont les causes naturelles. En effet, la zone sinistrée qui est située sur un site d’amphithéâtre de tête de vallée caractérisée par des versants aux fortes pentes avait reçu pendant deux jours, comme partout ailleurs à l’ouest du pays des pluies de Mousson (Averse).

Ces pluies associées aux eaux d’un ruisseau présent sur le même site se sont infiltrées délicatement dans les fissures du sol composé de roches granitiques ; ce qui a eu pour conséquence le ramollissement de la couche de schiste argileuse transformant cette dernière en argile glissante. La masse de terre en ce moment était donc préparée à descendre.

Les facteurs humains ne sont pas en reste. Oui, les populations de Gouache avec leurs aménagements anarchiques (en marches d’escaliers) qui étaient pour la plupart sommaires (fait de matériaux précaires sans toutefois tenir compte de la capacité porteuse du sol) ont dénaturé le site, accentuant ainsi le risque qui nous a conduit à la Catastrophe.

De même, cette population avait mis sur pied un système de canalisation pour collecter les eaux nécessaires à l’alimentation des ménages. Ce type d’aménagement a contribué à son tour à la saturation du sol dû à l’excès d’eau, favorisant cependant le glissement.

Par ailleurs, cette catastrophe au bilan effroyable (43 décès, 11 rescapés et de nombreux dégâts matériels) a été perçu de différentes manières par les populations locales. Tandis que certaines personnes interrogées sur les lieux émettent des hypothèses d’un sort qui aurait été lancé par les dieux sur la population de Gouache, d’autres voient en cela un phénomène de sorcellerie.

Face à cet état des lieux, moi particulièrement je me suis interrogé, et par la suite j’ai pointé mon doigt accusateur sur notre gouvernement. Oui, notre instance dirigeante a fait preuve de beaucoup de laxisme dans la gestion des risques et catastrophes. En effet, cette zone a bel et bien défini comme une zone à haut risque mais des populations sont allés fait des aménagements pour y vivre ceci au su de l’État ; Or l’un de ses rôles régaliens dans notre pays est de veiller à la sécurité de tous les citoyens. À cet effet donc, l’État du Cameroun a failli.

Néanmoins, en ce qui concerne la gestion de cette catastrophe, ce gouvernement a instruit aux populations n’ayant pas été touché de quitter les lieux suivant un bref délai. Le président de la République a par ailleurs octroyé une somme de 200 millions de FCFA pour la prise en charge des personnes rescapées, l’organisation des funérailles des victimes et le recasement des populations environnantes car le risque d’un nouvel éboulement n’est pas éloigné.

Au demeurant, je me permettrai de proposer quelques solutions pour mieux gérer les risques et les catastrophes dans notre cher et beau pays :

– L’achat de ces zones accidentées aux populations locales par l’État pour qu’il les rende habitables afin de les vendre de nouveau en moindre coût aux populations.

– Veiller scrupuleusement au respect par les populations des zones à risques (toute personne ne respectant pas ces zones devra payer une amende pour non-respect des lois).

– Dresser pour chaque région la carte des différents risques pesant sur le milieu.

– Construire des logements sociaux pour des populations ne disposant pas assez de moyens pour se procurer un espace propice à la construction.

LEONEL RICHY KOWA, Étudiant en géographie

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LE DÉBAT EST OUVERT


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