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Crise en Ukraine : Quatre scénarios possible

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Des manifestants pro-russes dans la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le 8 avril 2014 - AFP / Anatoliy STEPANOV

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La situation en Ukraine se complique : le pays est déstabilisé par l’agitation séparatiste, et la menace d’une intervention militaire russe est dans tous les esprits. Un quotidien de Varsovie dépeint les scénarios possibles des événements dans les jours à venir.

Scénario 1, l’agitation séparatiste : probabilité 40 %

On peut s’attendre à ce que la Russie tente à nouveau d’attiser l’agitation séparatiste dans la partie orientale et méridionale du pays. La première vague a déjà eu lieu la semaine dernière, et depuis dimanche dernier, le 6 avril, nous assistons à la deuxième vague de ce type, avec l’assaut des immeubles gouvernementaux à Kharkiv, Donetsk ou Louhansk. Pour le moment, les Russes ne peuvent espérer plus, car cette agitation – conçue pour empêcher l’élection présidentielle, prévue pour le 25 mai prochain – n’est pas très populaire dans la population locale. Selon une étude effectuée au mois de mars par l’institut Rating Group de Kiev, un habitant sur quatre dans l’est et un sur cinq dans le sud de l’Ukraine soutiendraient le projet de fédéralisation du pays [proposé par la Russie].

Scénario 2, répétition du scénario de Crimée : probabilité 30 %

Selon plusieurs analystes, la Russie va intensifier les pressions sur l’Ukraine. Même si elle ne se fait pas d’illusions quant à sa capacité à interrompre la présidentielle, elle pourrait avoir besoin des régions du sud et de l’est pour assurer la livraison de l’électricité et du gaz dans la presqu’île, ou pour ouvrir un couloir vers sa zone d’influence en Transdniestrie. Selon les “fuites contrôlées” en provenance du ministère de la Défense polonais, ce scénario prévoit une occupation par les séparatistes de plusieurs passages à la frontière, par où pénétreraient sur le sol ukrainien les “soldats des forces d’autodéfense”. On n’exclue pas des attentats terroristes et même une invasion terrestre. Dans ce cas, il faut s’attendre à des batailles pour la reprise du contrôle des grandes villes.

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Scénario 3, stabilisation forcée : probabilité 20 %

Les autorités ukrainiennes ont tiré les leçons de la situation en Crimée et agissent à présent avec plus de détermination face aux séparatistes. A Kharkiv, les forces spéciales les ont délogés de l’immeuble gouvernemental. A Donetsk, l’oligarque Rinat Akhmetov en personne a tenté de désamorcer la situation. A Mykolaïv, les habitants de la ville ont démonté les tentes des séparatistes, pendant que la foule scandait “Le fascisme ne passera pas !” et “Valise-gare-Russie” [“tu prends ta valise, tu vas à la gare et tu part pour la Russie”] et brisait la manifestation orchestrée par Oleg Tsariov, le plus prorusse des candidats à la présidence ukrainienne [en le rouant de coups au passage]. Si Kiev impose son autorité sur les régions, on ne peut pas exclure que la population réussisse à rétablir le calme par ses propres moyens.

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Scénario 4, victoire de la diplomatie et retour à la normale, probabilité 10 %

Comme vient de l’affirmer le département d’Etat américain, des pourparlers entre les représentants de la Russie, de l’Ukraine, de l’UE et des Etats-Unis pourraient démarrer d’ici une semaine ; les médias spéculent sur les promesses que l’administration Obama aurait faites à Poutine afin de garantir son influence en Ukraine. Les affirmations de ce genre sont prématurées, d’autant plus que Bruxelles et Washington multiplient les gestes de soutien à l’adresse de Kiev, et menacent d’élargir le périmètre des sanctions contre de la Russie, si cette dernière ne met pas un terme à ses tentatives de déstabilisation de l’Ukraine. Un sommet permettrait à tous les acteurs du conflit de trouver une issue honorable (si, toutefois, Moscou était intéressé). On pourrait, par exemple, accorder une place plus importante à la langue russe en Ukraine et renforcer la présence des représentants des régions dans les travaux sur la nouvelle Constitution.


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