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Covid-19 : jeux et enjeux de la nouvelle gouvernance mondiale a l’ère des humanités numériques

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Nous sommes en guerre. A maintes reprises dans son discours du 16 mars, le Président Macron l’a répété. Sauf que ce nouvel ennemi de l’humanité n’est ni la figure classique du terroriste, ni celle du marchand d’arme. Il n’est ni le pirate de mer, ni le guerrier barbare. De toutes les façons, s’il y a une chose dont nous sommes certains, c’est que ce nouvel ennemi, ne fera pas sauter les tours jumelles du Wall Street Center aux Etats-Unis en Amérique. Non plus, il ne pénètrera les locaux de Charlie Hebdo pour perpétrer un attentat suicide. Ce n’est pas non plus lui, qui fera sauter une nouvelle fois le pont vert de Maroua, dans l’extrême nord du Cameroun. Ce nouvel ennemi beaucoup plus dangereux que le terroriste, c’est un virus : le Covid-19. Dans le cours de l’histoire, l’on a réussi avec un relatif succès à contenir la menace terroriste, de prévoir les actes de violence, des crimes et des génocides de grandes envergures. Avec un peu de vigilance, l’on a même réussi à déjouer des attentats, à réduire à sa simple expression certains mouvements djihadistes au rang desquels, l’Etat Islamique (EI). Mais, ce nouvel ennemi n’est pas (facilement) maitrisable. Il n’a opinion, ni idéologie. Ni parti politique, ni religion. Il ne possède ni de kalachnikov, ni de ceinture explosive. Il n’a pas de nationalité, et donc, il n’a pas de passeport. Il n’est blanc, ni noir. On ne sait (exactement) d’où il vient, ce qu’il veut et où il est. Il est invisible. Il circule dans l’air. Il y a danger.


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Télétravail – DR

Les virus sont inscrits dans notre ADN. Ils façonnent la saga humaine par la mutation et la résistance. Chaque jour, nous en touchons des centaines voire des millions. Sauf que, le Covid-19 en est un type un peu particulier. Depuis son déclenchement dans la ville de Wuhan en Chine, le Covid-19 a déjà causé plus de 7000 morts et 175 000 cas dans le monde (Journal Ouest France). Ce faisant, la gouvernance a pris un nouveau tournant. En France, toutes les initiatives et projets de lois sont suspendus à l’instar de la réforme des retraites, les seuls projets et initiatives de lois habilités à faire objet d’étude au Parlement sont ceux relatifs au Covid-19. A ce jour, une impressionnante batterie de mesures a été prise en France et dans le monde. Si les Etats-Unis d’Amérique ont décidés de la fermeture des frontières y compris aux ressortissants européens (exclus l’Angleterre), l’Europe elle a décidée de la fermeture immédiate de ses frontières. Des mesures ont été prises pour organiser le rapatriement des français (qui le souhaitent) encore à l’étranger. A l’intérieur du territoire français, les crèches, écoles, établissements, universités, restaurants et autres activités non indispensables ont fermé boutiques. Pour atténuer l’impact de la crise sur l’économie, le Président a décidé de la suspension du paiement des factures d’électricité, du gaz, du loyer… En même temps, les rues se sont vidées. Chacun reste chez soi. Le confinement. « Nous sommes en guerre », il n’en faut pas plus, pour provoquer une panique généralisée. Peu après le discours du 16, le peu de denrées qui restaient alors dans les magasins, ont été vidés par des citoyens en panique. Il y a de quoi : Nous sommes en guerre.

Les parents restent à la maison avec leurs enfants, l’étudiant dans sa cité universitaire, le sans-abri dans son abri. Le monde fait silence. Silence, on meurt. Sus de tout, une chose reste claire. Au sorti de cette crise humaine, le monde ne sera plus le même. Les pratiques vont considérablement changer, et pour certains, la manière de voir de le monde. Disons-le, cette catastrophe sanitaire marque un tournant décisif vers la réalisation de nouveaux défis d‘un monde futur. Ce monde futur, rendu possible par les humanités numériques. L’e-gouvernance (gouvernance par internet), la santé prédictive (consultation, prédiction et traitement des maladies par internet), le télé-travail (travail en ligne) au e-learning (éducation via internet) : c’est la figure du nouveau monde, ce monde qui succédera au monde-laboratoire, en proie au Corona, le Corona virus. Et si le Corona virus, au-delà de son aspect néfaste, portait en lui les gènes d’une révolution technique, technologique qui ferait virer le monde vers le siècle des humanités numériques ? Seuls, ceux qui en sortiront vivant de cette épidémie pourront en répondre avec certitude.

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L’e-gouvernance et le télétravail

Pendant les 15 jours (renouvelables) de confinement décrété hier par le Président Macron, les travailleurs.euses (à l’exception des médecins, des fonctionnaires de police, de l’armée et des bénévoles) ainsi que ceux du secteur privé ou parapublics devront rester (confinés) chez eux. Il se posera un problème : celui de la continuité de l’Etat. Comme mesures palliatives, le chef de l’Etat français encouragé le télétravail, en anglais telecommuting. Il s’agit d’une activité professionnelle effectuée en tout ou partie à distance du lieu où le résultat du travail est attendu. Les télétravailleurs occidentaux et asiatiques devront travailler hors-site, loin des locaux des employeurs fussent-ils les Etats. En raison du caractère violent et mortel du virus, le travail sera effectué rarement à partir d’un télécentre entendu comme espace public à travers lequel les télétravailleurs peuvent avoir accès aux ordinateurs, à l’internet, et d’autres TIC pour leur permettre de collecter l’information, de l’emmagasiner, de la traiter et de la communiquer.

Si dans les années 1970, les pouvoirs publics français voyaient en télétravail un mode d’aménagement du territoire, le téléphone et le fax étant alors privilégiés, ce n’est que deux ans plus tard, en 1972 que les vocables « telework » apparaissent pour la première fois dans un article paru dans le Washington Post et portant la signature du journaliste Jack Schiff. Cette même année, Jack Nilles, le père du télétravail lance « le telecommuting » en 1975, ses premiers travaux. Très rapidement, les entreprises, à mesure que se développaient le phénomène de mondialisation économique ont adoptés le télétravail comme outil de délocalisation et d’externalisation du travail. Le télétravail avait deux principaux avantages : la réduction des coûts de production et l’augmentation de la mobilité du travail. Ce fut donc, une nouvelle pratique de management et de coordination. Aujourd’hui, la Commission européenne au travers des livres blanc et vert (le rapport Bangemann) promeut le télétravail comme moyen de soutenir le développement de la société de l’information.

L’école à distance

Si hier vous quittiez votre domicile pour rejoindre vos salles de cours et amphis. Demain, vous y aurez accès sans quittez votre domicile. Si jusqu’alors la grande majorité d’élèves, étudiants et enseignants devraient se rencontrer dans un lieu géographique pour échanger, les uns pour recevoir l’instruction et les autres pour en dispenser, demain, les données vont changer. Et considérablement. Des étudiants d’origines différentes, de cultures différentes, à partir de milieux géographiques différents, pourront assister aux mêmes conférences, aux mêmes cours, se partager des informations scolaires, faire leur devoir et leurs travaux dirigés à distance, juste devant leurs ordinateurs et leurs Smartphones. L’apprenant apprendra à son rythme, sur son ordinateur ou son téléphone, il pourra avoir accès aux contenus pédagogiques sur des sujets variés. La formation, organisée en session ou modules, pourra être totalement autogérée et suivi via un tableau de bord qui répertorie chacune des avancées du participant. L’enseignant non plus, ne se déplacera, à partir de chez lui. Tout cela sera possible (à grande échelle) grâce au e-learning. Le préfixe « e » désigne le web, le numérique ou cyber et « Learning » veut dire apprentissage. Littéralement, il désigne : formation sur internet. Des formations de e-learning existent dans des domaines divers et variés tels que : la linguistique la santé, la formation à l’étranger, la mobilité internationale, le recrutement, la formation professionnelle, la communication, la sécurité, la gestion des risques, la relation client, la finance, etc.

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Cette nouvelle manière d’étudier et de se former réduira considérablement les mobilités, sera beaucoup plus économiques, même si elle comporte des limites comme le risque de solitude, de dépression du fait du contact limité avec l’extérieur. Elle comporte aussi des risques pour les claustrophobes. Les gens ne se déplaceront véritablement que pour des besoins nécessaires. Le confinement doit être pour tout un chacun, une leçon de l’histoire, l’histoire d’un monde, de ce monde qui évolue sous nos yeux.

L’hôpital a votre domicile

Ce qui est valable pour l’enseignement et la formation à travers l’e-learning l’est aussi pour le secteur de la médecine. Grâce au développement technologique, le nombre de lit dans les hôpitaux va progressivement décroître sinon disparaitre. L’hôpital situé dans un endroit géographique précis ou se rendent massivement les gens va peu à peu disparaître pour laisser place, à la télémédecine et ses pratiques. Vous avez un mal de tête ? il suffit d’appeler votre médecin par des canaux appropriés (Skype ou toutes autres technologies de pointe mises sur pied à cette effet). Votre médecine diagnostique votre mal à distance (télé diagnostique) vous prescrit des médicaments (qui vous sont livrés à domicile par le biais des canaux et services dédiés en la matière). Aujourd’hui, l’on parle de la télé chirurgie, vous pourrez vous faire opérer par un robot à domicile: l’intelligence artificielle au service de l’Homme, au service de l’humanité.

Bien évidemment, le transport ne sera pas en reste dans cette dynamique technologique. Déjà, dans un futur très proche, les voitures autonomes seront mises en circulation. La voiture pourra communiquer avec la route, cette dernière pourra indiquer à la voiture les chemins les plus courts pour arriver à un lieu déterminé, la maison pourra interagir avec le véhicule, le véhicule avec son possesseur situé à des kilomètres. Les villes seront de plus en plus intelligentes (smartcity). Le secteur du commerce avec l’e-commerce ne sera pas en reste dans cette dynamique de démocratisation technologique et culturelle.

Sur cette voie, les Etats africains ont encore du chemin à faire.

Titre complet de la tribune : covid-19, démocratisation du télétravail et de l’e-gouvernance : jeux et enjeux de la nouvelle gouvernance mondiale a l’ère des humanités numériques


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