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Chronique : « les nations d’Afrique subsaharienne sont paralysées par des institutions extractives (dictatoriales) »

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Dans une chronique publiée sur les réseaux sociaux ce mercredi 8 mai 2019, le Chercheur en sciences sociales Richard Makon parle de la faillite des institutions dans les régimes autocratiques. L’expert en question de développement fait une distinction entre les institutions extractives (dictatoriales) et les institutions inclusives (démocratiques). L’Ecrivain montre que la première catégorie d’institution est le propre des pays au Sud du Sahara. Ces institutions sont en déphasage avec le contexte actuel conclue-t-il. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de sa chronique.


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Chefs d’Etats africains – DR

LA FAILLITE DES INSTITUTIONS

Dans un sens courant, le terme institution désigne des réalités assez variées, mais caractérisées par l’idée d’une manifestation créatrice et organisatrice de la volonté humaine.

Il est habituellement distingué, d’une part les institutions – organes, qui sont des organismes dont le statut et le fonctionnement sont régis par le droit, comme le parlement ou la famille ; d’autre part, les institutions – mécanismes, qui sont des faisceaux de règles régissant une certaine institution – organe ou une situation juridique donnée, tels que le droit de dissolution, le mariage ou la responsabilité civile.

On l’aura constaté, les institutions (organes et mécanismes) constituent tant la structure que la substance de l’Etat, entendu à la fois comme personne morale de droit public et forme parmi les plus élaborées d’organisation des sociétés humaines. C’est d’ailleurs pourquoi, par extension, l’Etat désignera l’ensemble des institutions et des services qui permettent de gouverner et d’administrer un pays, à travers les fonctions exécutive, législative et judiciaire.

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On peut donc aisément relever qu’un Etat dépend de la qualité de ses institutions, et que la différence entre Etats, outre l’écart de leadership, s’explique notamment par la qualité de leurs institutions.

C’est d’ailleurs la thèse soutenue par Daron ACEMOGLU et James A. ROBINSON qui, analysant les origines de la puissance, de la prospérité et de la pauvreté des nations, concluent que les différences physiques, géographiques ou culturelles entre pays jouent un rôle secondaire dans leurs trajectoires et leurs résultats économiques.

Pour ces auteurs, la différence entre Etats riches et Etats pauvres se situe au niveau des institutions et se justifie exclusivement par elles. En distinguant les ‘‘institutions extractives’’ (dictatoriales en réalité) des ‘‘institutions inclusives’’ (c’est-à-dire démocratiques), ils démontrent avec force que les nations riches et prospères sont celles qui se sont dotées des institutions inclusives, à l’opposé, que les nations pauvres et misérables sont celles qui sont paralysées par des institutions extractives, comme les nations d’Afrique subsaharienne.

Cependant, les institutions, bien qu’étant des organismes vivants, ont besoin de l’énergie vitale sans laquelle elles ne peuvent fonctionner, c’est-à-dire les hommes. C’est pourquoi ‘‘les institutions ne valent que ce que valent les hommes appelés à les diriger’’.

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Dès lors en jugeant de l’effectivité, de l’efficacité et de l’efficience de nos institutions, c’est en réalité le procès des hommes que nous engageons. Par conséquent, une société disposera des institutions démocratiques parce qu’elle aura des dirigeants démocrates, sensibles au caractère sacré de la liberté, recherchant en permanence la légitimité, soumis à l’autorité et à l’empire du droit et soucieux de la préservation et de la protection des droits de l’homme.

A contrario, une société secrètera des institutions dictatoriales si ses dirigeants sont des autocrates, caractérisés par de reflexes autoritaires, prisonniers de convulsions liberticides et farouchement irrités par toute forme de contradiction et/ou d’opposition.

La faillite de nos institutions, incontestablement autocratiques et liberticides, tient au fait qu’elles sont totalement en déphasage avec le contexte actuel, où ‘‘la souveraineté au peuple’’ n’est plus seulement une construction philosophique, mais une loi de notre temps.

* »Chronique précédemment publiée à Mutations »


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