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Christophe Guilhou : « Ruben Um Nyobe incarne des mémoires plurielles, parfois fragmentées, dispersées »

Christophe Guilhou

Le 13 septembre 2022, le Cameroun commémorait le 64ème anniversaire de l’assassinat de Ruben Um Nyobe, leaders de la lutte pour l’indépendance du Cameroun. L’UPC tendance Bapoh Lipot Robert a organisé une cérémonie commémorative et a invité l’Ambassadeur de France au Cameroun. Cette cérémonie a été marquée par l’inauguration d’un monument en mémoire du Mpodol. Lebledparle.com vous propose le discours de l’Ambassadeur.

Honorable Bapoh Lipot Robert, Secrétaire Général de l’UPC, Monseigneur Victor Ntonye Bakot, Archevêque Émérite de l’Archidiocèse de Yaoundé. Rev. Pasteur Njami Nwandi, [Excellences],
Mesdames, Messieurs,
A travers ma personne, je vous remercie d’avoir invité la France, à participer à l’inauguration du monument érigé à la mémoire de Ruben Um Nyobe. Cet évènement est aussi symbolique qu’il est important. Car Ruben Um Nyobe incarne une histoire collective marquée par la confrontation, la gravité et la violence. Il incarne des mémoires plurielles, parfois fragmentées, dispersées ; les récits des évènements du 13 septembre 1958 eux-mêmes demeurent multiples, voire divergents, parfois contradictoires. Vous connaissez bien mon attachement pour le Cameroun et mon profond respect pour vos traditions et votre histoire.

Aussi, suis-je fier que Camerounais et Français soient réunis aujourd’hui autour de ce monument. Ce Monument en rappelant à nos consciences les pages tragiques de notre passé commun, représente une injonction à construire ensemble un avenir fondé sur l’égalité, le respect mutuel, et
la fraternité. Pour cela, nous nous devons de « dépasser un passé qui ne veut pas passer », en l’éclairant ensemble. Le président de la République française l’a dit à Yaoundé-même, au cours de sa visite officielle il y a moins de deux mois : nous sommes encore trop souvent bloqués par des non-dits, des malentendus.

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Commémoration, restitution, reconnaissance : l’on a longtemps cru qu’il s’agissait de tabous pour la France. Commémoration, restitution, reconnaissance : ce sont en fait trois piliers clés de notre engagement pour la réconciliation des mémoires. C’est pourquoi la France travaille à l’établissement, dans les prochaines semaines, d’une commission conjointe d’historiens, camerounais et français. Cette commission aura pour mission de qualifier les évènements du passé, et d’examiner tant l’implication de la France que le rôle des autorités camerounaises de
l’époque, dans ce que d’aucuns qualifient de « conflit » avant, et après l’indépendance du
Cameroun. Le président de la République française a à cet effet pris l’engagement solennel d’ouvrir nos archives en totalité à ce groupe d’historiens conjoint. Un calendrier de travail doit
être établi pour que cette commission rende ses travaux dans des délais appropriés et rapprochés.  Il s’agit de cadencer les prochaines années avec de vraies réalisations, et un retour sur ces travaux. A terme, il s’agit bien d’établir factuellement les responsabilités de chacun.

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Honorable, Excellences, Mesdames, Messieurs,
L’histoire partagée par le Cameroun et la France est complexe. Pour autant, elle est aujourd’hui, et elle demeurera, une profonde histoire d’amitié. Merci de m’avoir donné l’occasion aujourd’hui de vous confirmer qu’entre amis, l’on peut tout se dire./.


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