in

Christophe Bobiokono : « Il faut stopper la dérive grandissante des médias dans la production et la diffusion des discours haineux »

Le mercredi 24 mai 2023, le journaliste Christophe Bobiokono est monté au créneau pour dénoncer la montée du discours de haine sur les supports médiatiques. Il pense qu’il faut stopper la saignée. Il invite le Conseil national de la communication à prendre les devants au-delà de la sortie du gouvernement.

Christophe Bobiokono

Lebledparle.com vous propose le texte intégral.

Pendant longtemps, le CNC a surfé sur le  «discours de la haine dans les médias». A l’époque, hormis quelques sorties malheureuses du genre des propos tenus sur la Crtv par Jean De Dieu Momo sur les Bamilékés avec un rapprochement osé avec les Juifs ou encore ceux du ministre Atanga Nji, niant sur le même média d’Etat l’existence d’un problème anglophone, sans parler des appels assumés de Vision 4 à la violence contre certains compatriotes, on était pourtant loin de la cote d’alerte. De nombreux séminaires au contenu questionnable ont été organisés ici et là…

Depuis quelques semaines, le discours de la haine s’est confortablement installé dans certains médias comme on peut le voir dans l’extrait de l’émission diffusé ici. Alors même que trois hauts responsables de l’Etat se sont récemment prononcés de concert contre la récurrence du discours de la haine dans l’espace public, la dérive n’a fait que prendre de l’ampleur. En la matière, notre CNC est on ne peut plus inaudible et inefficace. C’est pourtant le moment d’implémenter les résolutions prises lors des multiples séminaires organisés par le passé. A moins que ces résolutions soient peu concrètes, traduisant la pauvreté de la réflexion ayant entouré ces foires…

Pour approfondir :   Fon Echekiye : « La plupart des journalistes sportifs au Cameroun ne travaillent pas »

Il est grand temps que quelque chose soit fait concrètement pour stopper la dérive grandissante des médias dans la production et la diffusion des discours haineux. Que le CNC consulte ouvertement tous ceux qui pourraient disposer des recettes permettant de construire les bases d’une répression structurée et intelligente de l’usage du discours de haine dans notre pays. Le temps des déclarations en l’air est révolu. Je suis en tout cas prêt, pour ce qui me concerne, à soumettre à la sagacité de mes pairs des idées  précises par rapport à ce sujet. A condition que cela se fasse de façon transparente.

Ce type de réflexion collective peut être organisé dans un autre cadre que celui du CNC, mais je pense qu’il est plus efficace de le faire à travers l’organe de régulation qui dispose des pouvoirs régaliens pour agir en implémentant efficacement, si la volonté y est, ce qui aura été arrêté.

Voici une occasion en or pour activer la corégulation médiatique, d’autant que l’heure est vraiment grave. Sortons des incantations stériles. Soyons concrets. C’est la chose à faire pour la préservation de la paix sociale dans notre pays.

 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bruno Bekolo Ebe noir

Alex Gustave Azebazé : « Notre système pénal doit revenir sur les principes du code de procédure pénale qui faisait de la liberté la règle, la détention l’exception »

Kamto Maurice Paris

Armand Noutack II : « La communication autour de la conférence Maurice Kamto à Paris a manqué de tact »