Mgr Cardinal Tumi s’est exprimé le 15 novembre 2020 sur les antennes de la radio France internationale (RFI) ; la première fois depuis sa libération survenue le 6 novembre, après une nuit entre les mains des séparatistes. Il appelle le chef de l’État à déclarer l’amnistie dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, seule solution qui pourra conduire au retour à la paix.
« Ils (les ravisseurs, NDLR) voulaient savoir quelle était mon opinion sur la forme du gouvernement du pays. Je leur dis : c’est le fédéralisme. Ils ont dit non que je fasse tout pour le Southern Cameroon. Je leur ai dit non, que j’étais comme eux, un jeune homme à la réunification et que nous avions la paix. Je crois que c’est au Chef de l’État maintenant de faire quelque chose et je crois qu’il peut le faire, c’est-à-dire déclarer l’amnistie pour qu’il y ait la paix et que les enfants aillent à l’école. Il faut que l’armée rentre dans ses casernes et que ces garçons-là déposent les armes », a confié le prélat à nos confère de RFI.
Enlevé le 5 novembre 2020 par des hommes armés sur la route Bamenda-Kumbo dans la région du Nord-Ouest, Cardinal Christian Tumi a été libéré le 6 novembre.
S’exprimant officiellement pour la première fois depuis sa libération, l’archevêque émérite de Douala indique avoir été traité avec considération. En plus de ses échanges avec ses ravisseurs sur la forme l’État, l’homme de Dieu exhorte le président de la République à mettre en œuvre des mesures d’apaisement pour un retour de la paix en zone anglophone.
Âgé de 90 ans, Christian Tumi s’est imposé comme l’un des acteurs majeurs de la crise dans les régions anglophones du Cameroun, en raison de ses propositions pour une sortie pacifique de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Il a par exemple émis le vœu d’organiser une conférence générale pour les anglophones. Une volonté qui n’a jamais été approuvée par le pouvoir central de Yaoundé.