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Cameroun : Un politologue émet des réserves sur la sincérité du Grand dialogue national

Le Grand Dialogue National du 30 septembre au 04 octobre 2019

Le grand dialogue national approche à grand pas. C’est le 30 septembre de ce mois qu’il commence. Depuis l’annonce de ce dialogue les commentaires fusent de partout. Le socio-politiste Siméon Roland Ekodo Mveng s’est prononcé aussi ce vendredi 27 septembre 2019 sur son mur Facebook. Au regard de certains indicateurs, à savoir le tri de certains sujets et l’abandon d’autres et même de l’invitation de certains caciques du pouvoir le politiste émet des réserves sur la sincérité d’un dialogue national qui aurait pu être l’occasion d’un nouveau départ. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de sa réflexion.


Le Grand Dialogue National du 30 septembre au 04 octobre 2019
Logo du grand dialogue national – DR

« Après d’appels incessants au dégel et aux retrouvailles des fils et filles du pays sous l’arbre à palabres, nous avons salué dans le discours présidentiel du 10 septembre dernier l’avènement de cette initiative salvatrice dans un pays en combustion dans les régions anglophones et plus qu’en détresse dans les huit autres localités du terroir. Par-delà nos scepticismes méthodiques d’universitaire critique, nous avons cru et souhaité de tout cœur que ces assises, bien qu’organisées sous la houlette d’un gouvernement coutumier de diversions portent néanmoins tous les fruits escomptés de détente républicaine, de cessez-le-feu, d’apaisement des cœurs et même d’évaluation critique d’un système politique bloqué. Les mérites d’un échange politique franc, contrairement aux peurs bleues du régime face à ses propres démons et aux cantiques de ses flagorneurs bénéficieraient d’ailleurs, au premier chef, à l’organisateur présidentiel en terme de légitimité, et accessoirement au peuple camerounais quasiment pris en otage par les partis politiques en crise, la main de fer du sérail et les milices rebelles. Cependant, et au regret de certaines rationalités égoïstes et calculs politiciens éminemment lisibles dans les délégations partisanes conviées, dans l’ordre du jour et notamment dans l’agenda des commissions; nous croyons que: torpiller les termes de référence fondamentale d’un ultime dialogue national et d’un retour à l’accalmie par la sélection des sujets non fâcheux, et par le refus de large ouverture ou d’audition des exclus et sons discordants, ce n’est pas seulement tenter d’enfariner le peuple et la communauté internationale. C’est aussi ajourner la résurgence de nos propres cauchemars. Ce n’est pas refuser d’ouvrir la boîte de Pandore. Puisqu’elle l’est déjà. C’est refuser de regarder fixement notre bilan hideux dans un miroir plan. C’est refuser la réconciliation avec soi-même et avec la patrie. C’est engager sa responsabilité de garant constitutionnel dans la négligence criminelle des risques de faction ethno politiques et des menaces irrédentistes. C’est donner des prétextes à certains. C’est refuser l’offre de paix et de soutien de bon nombre de patriotes prêts à tout oublier. C’est refuser d’entrer dans l’histoire du symbole ardent de foi et d’unité. C’est prendre la responsabilité de laisser l’État dans le chaos et la balkanisation en cours de téléchargement. Ce n’est ne pas se souvenir des hantises du passé mais également de nos rêves pieux de paix et de démocratie…C’est toujours compter avec la ruse et la force malgré leur essoufflement stratégique…C’est encore s’assouvir et s’assoupir dans les vanités jouissives et mondaines d’un pouvoir prestigieux de palais sans lorgner les fenêtres de la misère environnante…C’est ne pas se soucier de l’avenir du pays et de notre héritage politique singulier. C’est éternellement jongler et procrastiner sans se saisir des problèmes économiques cruciaux et des pressantes demandes sociales. C’est récuser tous les rapports concordants d’autopsie générale sur le malaise ambiant. C’est refuser de se confesser et donc d’en être délivré. C’est refuser la guérison et l’accompagnement psychologique subséquent…C’est jouer ces jusqu’au-boutistes qui empruntent néanmoins l’impasse malgré les alertes et signaux rouges. C’est donc se rendre cliniquement indéfendable. C’est se culpabiliser et s’enfoncer encore plus…C’est aussi choisir de se suicider politiquement et de s’enliser dans d’interminables crises et pathologies structurelles. Ce n’est ne pas écouter l’Esprit…C’est ne pas suivre la voix de la sagesse. La voie de la raison. La voix du peuple…La voie de Dieu…La voix de la météo…La voie royale des prophètes…Le chemin illustre de l’amour, de la vérité, du pardon et de la réconciliation…Et finalement La perspective républicaine d’un nouveau pacte social avec cette nation qui vous a tout donné et qui vous estimerait encore malgré tout… », écrit Siméon Roland Ekodo Mveng.

Pour approfondir :   Après le déconfinement de Maurice Kamto, un militant du MRC traite sa mise à résidence surveillée d’« encerclement inutile »
Simeon Roland Ekodo Mveng
Siméon Roland Ekodo Mveng


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