Il a été retrouvé dans la chambre que partageaient Idriss Yaro Salissou, Hassan Adamou, Labarang Adamou et Aliou Moussa, un important stock de matériel de guerre. Les accusés indiquent que le matériel appartiendrait à un certain Ngomsi, sergent en service au Bataillon d’intervention Rapide (BIR) jusu’ici non identifié.
Le récit est du journal Kalara dans son numéro en kiosque cette semaine. En effet, la perquisition effectuée par les éléments de la gendarmerie nationale dans le domicile des quatre jeunes gens au quartier Nsam à Yaoundé, a permis de découvrir des grenades, Kalachnikov, roquettes, amulettes, munitions…
Visiblement âgés de 20 ans, les accusés Idriss Yaro Salissou, Hassan Adamou alias Ousmane Saidou, Labarang Adamou et Aliou Moussa alias Aliou dont les nationalités sont encore indéterminées, croupissent depuis plus d’un an à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui.
« Le 7 janvier 2020, les mis en cause étaient devant le Tribunal militaire de Yaoundé où ils sont poursuivis pour les faits de coaction de vol aggravé, détention de munitions, détention et ports d’effets militaires, préparatifs dangereux, défaut de CNI et immigration clandestine. Devant la barre, Adamou Labarang a plaidé non coupable étant donné qu’il était absent de leur domicile le jour de la perquisition. Les trois autres accusés quant à eux, reconnaissent avoir été retrouvés avec le matériel de guerre litigieux. Ces derniers qui rejettent certains chefs d’accusations retenus à leur encontre, plaident cependant coupables de coaction de détention de munitions, effets militaires et défaut de CNI », peut-on lire dans le journal de Christophe Bobiokono en kiosque.
Selon l’hebdomadaire, le commissaire du gouvernement (procureur de la République) a pris la parole à l’entame de l’audience pour expliquer qu’au mois de mars 2018, des inconnus ont saisi les éléments de la gendarmerie nationale pour dénoncer Idriss Yaro Saiissou présenté comme le cerveau d’un gang, qu’ils accusaient de posséder dans sa chambre située au quartier Nsam à Yaoundé, un arsenal de guerre. Les dénonciations faisaient état de ce que la bande à Idriss Yaro Saiissou agressait les populations avec lesdites armes.
La découverte
Une perquisition faite dans le domicile de ce dernier permettra de découvrir cent vingt-trois munitions de guerre, deux grenades, une roquette, un porte-chargeur du BIR, sept poignards, cinq amulettes (fétiches), une cagoule, une lampe-torche avec boussole, trois chargeurs de Kalachnikov, deux ensembles treillis et un tee-shirt du BIR. Idriss Yaro et ses compagnons, notamment Hassan Adamou alias Ousmane Saidou, ALiou Moussa alias Aliou seront interpellés.
Interrogés sur la provenance du matériel en question, ils avaient fait savoir qu’il appartient à leur ami, le sergent Ngomsi, un élément du BIR, en service dans la localité de Manoka, une presqu’île située entre la région du Littoral et celle du Sud-Ouest. Le militaire aurait laissé ces effets lors d’un de ses séjours dans la chambre des accusés.
Requalification des faits
Lors de sa brève prise de parole, Idriss Yaro a affirmé avec insistance que le matériel litigieux est la propriété du sergent Ngomsi. Pour soutenir ses allégations, il va présenter la carte d’électeur du militaire, ses photographies où il apparaît en uniforme militaire. Faute d’avoir fourni les décharges qui prouvent que le matériel querellé appartient au sergent, la juge a rejeté les documents présentés par l’accusé. Pour la magistrate, ce matériel de guerre appartient bel et bien aux accusés, même si le procès-verbal de l’enquête préliminaire fait mention de manière constante que le sergent Ngomsi, a été cité comme propriétaire des effets militaires.
Mais le représentant du parquet a regretté que l’homme en tenue n’a pas formellement été identifié. Raison pour laquelle il a, selon le ministère public, bénéficié d’un non-lieu (arrêt des poursuites). À la suite de cette importante précision, le tribunal indigné va instruire le parquet d’ouvrir une enquête sur la question. La juge reproche au parquet d’avoir élargi « le sergent Ngomsi », présumé complice de la bande à Idriss Yaro, sans avoir vérifié s’il fait partie ou non des effectifs du BIR.
« Lors de ses réquisitions, le commissaire du gouvernement, faute de preuves, a écarté l’infraction de coaction de vol aggravé mais a proposé au tribunal de requalifier les faits de coaction de détention de munitions en ceux de port et détention illégaux de munitions de guerre en ce qui concerne Idriss Yaro Saiissou. Le magistrat du parquet a maintenu inchangées les autres charges retenues contre les accusés. L’affaire a été renvoyée au 4 février prochain pour le délibéré sur la demande de requalification », lit-on.