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Cameroun : Mis aux arrêts, les présumés assassins du musicien Avenir Ava racontent le film de l’exécution

Assassins Avenir Ava

Le tribunal militaire de Yaoundé a ouvert le procès public d’une bande de brigands auteurs présumés de multiples cambriolages perpétrés dans les domiciles. Le cerveau du gang avoue avoir occasionné la mort du musicien Avenir Ava. Des armes à feu récupérées par les malfrats au cours de leurs opérations.

Assassins Avenir Ava
(c) Droits réservés

Il n’y a plus d’un an, le 18 novembre 2018, l’artiste musicien Avenir Ava Simon Landry succombait à ses blessures suite à une fusillade dont il était victime quatre jours auparavant à Nkoabang, une bourgade située à un pas de Yaoundé. Ses supposés bourreaux, membres d’une bande de malfrats, notamment Ambroise Atezoe, Ahmadou Djikam, Loïc Lobe et Daniel Onanena passent désormais en jugement devant le Tribunal militaire de Yaoundé pour répondre de ce forfait.

Certains malfrats sont mis hors de cause faute d’identification (non-lieu). Outre le drame déploré, le ministère public impute également aux accusés de multiples autres célèbres braquages perpétrés dans la ville de Yaoundé entre octobre et novembre 2018. Les victimes sont pour la plupart des figures bien connues du grand public.

Il s’agit du Pr Touna Mama conseiller spécial du Premier ministre, le journaliste Ernest Obama, ancien directeur général de la chaîne de télévision Vision 4, l’abbé Félix Désiré Amougou, vicaire de la cathédrale de Yaoundé, Thomas Gabana Adjla, le sous-préfet de Nkolafamba, entre autres. Les concernés s’en sont parfois tirés avec de graves blessures. Leurs biens (argent, bijoux, vêtements, téléphones portables, appareils, pistolets etc.) ont été à chaque fois emportés par les malfrats.

Pistolet de service

Le 7 janvier 2020, le juge qui connaît de ces différentes affaires a reporté l’ouverture des débats au motif que certaines victimes, à l’instar du Pr Touna Mama ou les ayants droit du défunt musicien, n’étaient pas encore régulièrement convoquées pour le procès comme parties civiles (victimes). Il a ordonné que cette formalité soit accomplie par le ministère public. L’audience reprend donc le 4 février prochain.

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Lors d’une précédente audience au mois de décembre dernier, les accusés avaient plaidé non coupable des supposés faits de meurtre et tentative de meurtre en coaction, vol à mains armées, port et détention illégaux d’armes et munitions de défense. Seul M. Atezoe, présenté comme « l’instigateur de tous les braquages », a plaidé coupable de toutes les infractions. Les accusés méditent sur leur sort à la prison centrale de Yaoundé.

Le rapport de l’enquête judiciaire (ordonnance de renvoi) dressé, le 7 octobre 2019, parle juge d’instruction, le colonel Missé Njone jacques résume les faits au centre du procès. Dans la période d’octobre et novembre 2018, certains quartiers de Yaoundé étaient secoués par une série de braquages.

Dans les nuits du 8 au 9 octobre et du 17 au 20 suivant, les malfrats avaient visité la résidence du Pr Touna Mama et avaient emporté des appareils électroniques, de l’argent et un pistolet automatique de marque Shadow. Ils avaient également dérobé le pistolet de service de marque Canik55 appartenant à M. Adjla, le sous-préfet de Nkolafamba, ainsi que « deux chargeurs pleins de munitions », entre autres.

Les domiciles respectifs du journaliste Ernest Obama, Sylvie Kenmoe, Serges Gasparri ont subi le même sort. L’ancien DG de Vision 4 avait été dépouillé de son argent et de ses téléphones portables. Alors que l’abbé Félix Désiré Amougou se trouvait dans le domicile de François Mballa Mekongo, les malfrats y ont fait irruption et qui lui ont flanqué une balle au thorax. Le concerné poursuit sa convalescence en France.

Chanvre Indien

Le musicien Avenir Ava a eu moins de chance. L’ordonnance de renvoi déroule le film de son décès. Le 14 novembre 2018, les malfrats se sont en effet introduits dans sa concession. Une fois à l’intérieur, l’un des malfrats l’a tenu en respect avec un fusil lui demandant de donner les clés de son véhicule. Le musicien ne s’est pas exécuté, « Ava ne s’exécutant pas, ce malfrat a tiré une fois au sol pour l’intimider (…) La victime dans sa défense a mis une main derrière son dos. À ce geste, le braqueur craignant une riposte a tiré une seconde fois ».

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La balle a atteint «la mâchoire gauche causant de graves lésions à la gorge, à la moelle épinière, à la colonne vertébrale ». Transporté au Centre des Urgences et Réanimation de Yaoundé (Cury), le musicien décédera quatre jours plus tard.

 Les pistolets dérobés ont été retrouvés dans un chantier. Si les accusés ont clamé leur innocence pendant l’information judiciaire, M. Atezoe les a indexés comme ses acolytes. Ce dernier avoue être le cerveau des braquages…

Il indique que ses coaccusés avaient pour tâche de le conduire en moto sur les lieux du crime et servaient de guetteur pendant l’opération. Il raconte avoir cambriolé le domicile du Pr Touna Mama à deux reprises tout seul ; reconnaît être l’auteur du coup de feu sur Avenir Ava, sur l’abbé Amougou. Pourtant, cette version des faits est battue en brèches par ses compagnons d’infortune.

Par exemple, Loïc Lobe déclare que « l’unique relation » avec M. Atezoe c’est qu’ils « ont l’habitude de fumer le cannabis ensemble ». En dépit du ping pong, le juge d’instruction a renvoyé les mis en cause en jugement pour qu’ils s’expliquent mieux sur les différents coups de-vol devant la barre. Ça promet.


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