Le Cameroun va lancer cette année, un projet d’assurance indicielle, qui est un type d’assurance innovant, permettant d’assurer les agriculteurs à moindre coût et en fonction des indices météorologiques.
Le secteur agricole dans le monde et plus particulièrement en Afrique subsaharienne est de plus en plus vulnérable, aux aléas du changement climatique. Sur ce plan bien précis, le secteur agricole au Cameroun est affecté à travers les inondations dans certaines régions et la sécheresse dans d’autres. Dans un tel contexte, l’assurance indicielle, qui utilise des indices météorologiques, tels que l’humidité, la pluviométrie et la température, et collecte des données satellitaires pour anticiper et gérer le risque, semble être appropriée. Ainsi donc, l’assurance agricole traditionnelle qui définit son tarif en fonction de la probabilité de sinistre, sur la base du rendement de l’année précédente devient obsolète.
L’agriculture est un marqueur de l’économie camerounaise, d’ailleurs les chiffres publiés par la banque mondiale le démontrent à suffisance, 12 millions de Camerounais dépendent de l’agriculture pour vivre, ils ont essentiellement recours à des moyens informels et insuffisants pour atténuer les risques climatiques, notamment en sous-investissant dans les intrants agricoles. Selon les statistiques la banque mondiale, en 2015, le secteur agricole pesait 20% de la richesse nationale produite, soit environ 6 milliards de dollars, et employait 54% de la population.
Le gouvernement camerounais conscient des chocs liés par le changement climatique avait commandé une étude auprès de la Banque Mondiale (BM) et la société financière internationale Pour sa faisabilité. Les résultats de cette étude ont été dévoilés à Douala, le 15 décembre 2016, au cours d’un atelier organisé conjointement par le Groupe de la Banque mondiale et l’Association des compagnies d’assurances du Cameroun (ASAC).
Au cours de cet atelier, les différentes parties prenantes ont pu examiner le potentiel et les défis d’un marché de l’assurance agricole au Cameroun. Un projet pilote de produits d’assurance indicielle pour le coton, le maïs, le sorgho et l’élevage débutera en 2017. Ce projet devrait bénéficier à plus de 70 000 agriculteurs et éleveurs d’ici 2019.