in ,

Cameroun – Crise anglophone : Les 4 vérités du Département d’Etat américain

Des récents échanges du journalistes Eric Boniface Tchouakeu avec des hauts responsables du Département d’Etat américain (équivalent au Cameroun de Ministère des Relations extérieures),en charge de la politique africaine lui ont permis d’obtenir les clarifications des autorités américaines.

Blinken

Le Département d’Etat américain  d’abord de l’ancien Secrétaire d’Etat adjoint chargé des affaires africaines, Tibor Nagy, qui depuis sa retraite émet souvent des commentaires publics sur la situation politique intérieure au Cameroun, concernant particulièrement la crise anglophone. A se demander si ces opinions sont susceptibles d’avoir une influence sur la position des Etats-Unis sur ce dossier, les officiels américains ont bien tenu à préciser leur position.

« La politique des États-Unis concernant tout pays ou toute situation est élaborée en fonction de divers facteurs. L’ambassadeur Tibor Nagy n’est plus un fonctionnaire du gouvernement américain, mais un citoyen privé ayant le droit d’exprimer ses opinions personnelles. Il n’est pas impliqué dans la formulation des politiques sur le Cameroun. » a écrit le Département d’Etat américain.

Revenant ensuite sur le fait que la justice américaine a récemment condamné des américains d’origine camerounaise pour violation des lois américaines sur l’exportation des armes. Ces derniers apportaient un soutien en armement aux groupes armés séparatistes dans les régions anglophones. Sur la question comment les Etats-Unis perçoivent ces décisions judiciaires ? Sont-ils prêts à livrer comme le réclame le Gouvernement camerounais tous ceux qui, depuis leur sol, entretiennent la crise dans les régions anglophones du Cameroun.

« Au cours des trois dernières années, il y a eu deux affaires majeures impliquant l’arrestation, la poursuite, la condamnation et/ou la condamnation de citoyens américains d’origine camerounaise qui ont enfreint les lois américaines dans le cadre de l’assistance financière ou matérielle aux acteurs sécessionnistes du Nord-Ouest et du Régions du sud-ouest. Il est important de souligner que les accusations portées contre ces personnes sont liées à des crimes commis aux États-Unis en violation de diverses lois américaines.

Pour approfondir :   Controverse autour de l'enquête sur le décès de Lydienne Taba, tuée par le sous-préfet de Loukoundje

Ces personnes n’ont pas été poursuivies pour ce qu’elles ont pu faire au Cameroun. Les États-Unis ont constamment et fermement condamné les attaques contre des civils, quels qu’en soient les auteurs, et nous déplorons la rhétorique haineuse qui encourage ce type de violence. Les actions des forces de l’ordre et des autorités judiciaires américaines devraient envoyer un message clair selon lequel le territoire américain ne peut être utilisé en toute impunité.

Si le gouvernement camerounais devait faire une demande formelle de collaboration ou d’assistance supplémentaire en matière d’application de la loi, nous l’examinerions à ce moment-là. », a lancé le département d’Etat américain.

Au début de sa prise de fonction, l’Administration Biden s’était engagée à faire cesser les violences dans les régions anglophones du Cameroun. Elle a par exemple annoncé des restrictions de visas pour ceux qui entretiennent la crise et les membres de leurs familles. Le Département d’Etat américain a fait son évaluation de cette mesure non sans pointer du doigt des responsables.

« Les États-Unis et d’autres pays ont clairement indiqué à plusieurs reprises que nous sommes prêts à aider à résoudre la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans la mesure de nos moyens. Mais la situation est fondamentalement une situation que seuls le gouvernement et les citoyens camerounais peuvent résoudre. Les États-Unis ne sont pas en mesure « d’arrêter la violence », et nous ne nous sommes jamais engagés à le faire.

Pour approfondir :   Eric Bekobe Mvondo, l'homme qui a battu mortellement sa femme à Douala arrêté alors qu'il a essayé de s'enfuir

Ce que nous avons dit très clairement, cependant, c’est que personne appelant à la violence ou y participant n’a notre soutien, et ces personnes risquent d’être soumises à des sanctions américaines en matière de visa, comme l’a annoncé le secrétaire d’État Blinken en juin 2021.

Selon la loi américaine sur l’immigration, nous ne pouvons pas commenter les cas de visa individuels. » a souligné le Département d’Etat américain.

Parlant enfin de l’annonce du Canada, il y a quelques mois, de sa posture de médiateur dans le cadre de la crise anglophone, le Gouvernement Camerounais avait  démenti et rejeté cette médiation. Le Département d’Etat américain le regrette.

« Dans une publication sur les réseaux sociaux sur Facebook et Twitter le 23 janvier 2023, l’ambassade des États-Unis a salué l’annonce par la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, de pourparlers pour résoudre la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, ainsi que les indications du soutien de plusieurs parties prenantes.

Comme nous l’avons toujours dit au fil des ans, il n’y a pas de solution militaire à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nous encourageons une discussion continue et élargie avec un large éventail de parties prenantes. », a conclu le Département d’Etat américain.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les Unes en kiosques

La revue de presse camerounaise du mercredi 24 mai 2023

Laurent Esso

Départ de Paul Chouta : Wilfried Ekanga lave copieusement Amougou Belinga et Laurent Esso