in

Cameroun : Bimbia, candidat au patrimoine mondial de l’Unesco

Bimbia.jpg

Ce site jadis réservé à  la « déportation » des esclaves  faisait l’objet d’un symposium international de trois jours impulsé par le ministère des Arts et de la culture.

Bimbia.jpg

Le Cameroun vient de se souvenir de la traite de ses ancêtres. Sur le site de Bimbia, des milliers de Camerounais ont subi un véritable chemin de croix.  En souvenir à ces « martyrs », le ministère des Arts et de la culture (Minac) a organisé du 20 au 22 juin 2017 à Yaoundé un symposium international sur la traite négrière et l’esclavage au Cameroun avec pour thème : « Bimbia, lieu d’esclavage, mémoire de l’humanité ». La rencontre qui s’est achevée hier a réuni, les acteurs culturels, les chercheurs, les universitaires, la diaspora africaine, les promoteurs de tourisme culturel et autres spécialistes travaillant sur la problématique des sites mémoriels et de l’esclavage avec pour finalité de rétablir les ruines actuelles de Bimbia dans leur contexte historique et patrimonial.

En effet, Bimbia est un petit village au bord de l’océan atlantique. Situé dans la région du Sud-Ouest Cameroun et au Sud-Est de Limbé dans le département du Fako, ce village  conserve jusqu’aujourd’hui des vestiges de la traite négrière. L’histoire raconte que de par sa position littorale, Bimbia était un port de « déportation » des esclaves. Le Dr. Liza Aubrey, enseignante à l’Arizona State university  a  retracé au cours de ses recherches 166 navires de négriers partis de la côte camerounaise entre le 17ième  et le 19ième siècle.

 Ainsi durant le symposium qu’a organisé le Minac, les participants se sont  penchés sur nombre d’interrogations en rapport avec l’identité des constructeurs des édifices qu’on retrouve à Bimbia , leur usage, la destination des esclaves vendus après leur départ du site, la place de Bimbia dans le commerce triangulaire. Les causes de la disparition de Bimbia des cartes et de l’histoire, le désintérêt affiché par les chercheurs pour cet édifice ou encore les décombres retrouvés sur les lieux n’étaient pas en reste  préoccupations des participants.

Pour approfondir :     Général Nka Valère : « Il n’y aura pas de Ghost Town à Bamenda »

Tout ceci pour reconstituer la vérité sur cet emplacement historique, mais aussi en finir avec les non-dits concernant la pratique de l’esclavage au Cameroun. Aussi, c’était l’occasion de toucher aux traumatismes et conséquences issus de cette époque, de réfléchir à une méthode  sous-régionale de promotion du site de Bimbia. Ceci en mettant en place les bases d’un projet intégré de développement durable avec les dimensions sociale, culturelle, mémorielle, économique et environnementale. Il était également question au cours des assises de constituer le dossier de proposition du site sur la liste du patrimoine mondial l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

«  Bimbia certes se trouve au Cameroun, mais Bimbia c’est un lieu de mémoires international qui malheureusement a été méconnu et demeure encore à bien des égards inconnu. Le gouvernement camerounais a classé ce site sur la liste des sites culturels d’intérêt historique le 18 mars 2013. Mais au-delà de la localisation de ce site sur le territoire camerounais, nous ne devons pas ignorer toute l’histoire internationale faite de manière triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques dans le cadre de la traite transatlantique » a expliqué le Minac.  et de poursuivre son oratoire « Bimbia a certainement été l’un des ports les plus importants pendant près de trois siècles. Il s’agit pour nous aujourd’hui de réaffirmé des principes fondamentaux tels que ceux de l’interdiction de l’esclavage, mais également la nécessité  de reconstruire un vivre ensemble harmonieux dans le cadre d’un un monde multiculturel où les exigences de tolérance, de respect de la différence, de non-discrimination et de lutte contre le racisme sont  des idéaux partagées par l’ensemble des nations civilisées. Nous voulons que Bimbia soit érigé en tant que lieu de patrimoine commun de l’humanité ».

Pour approfondir :   REVELATIONS : Le Concours Miss Cameroun « a été une idée folle de Pascal Pierre »

 En effet, Le patrimoine mondial de l’Unesco ou patrimoine de l’humanité, désigne un ensemble de biens qui présentent une valeur universelle justifiant leur inscription sur une liste établie par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco. Le but de ce programme est de conserver pour les prochaines générations les biens dits culturels ou naturels d’importance pour l’humanité. Cela fait l’objet d’un traité international intitulé Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adopté en 1972.

Aujourd’hui, le Cameroun possède 2 sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco: la réserve de faune du Dja et le trinational de la Sangha. La réserve de faune du Dja fut le premier site camerounais inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1987. C’est l’une des forêts humides d’Afrique les plus vastes et les mieux protégées, 90% de sa superficie restant inviolé. Le trinational de la Sangha a été quant à lui, inscrit à ce patrimoine en 2012. Situé dans le nord-ouest du bassin du Congo entre le Cameroun et le Congo, le site comprend trois parcs nationaux couvrant une superficie totale de 750 000 ha.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fabrice-Ondoa.JPG

Fabrice Ondoa et Zambo Anguissa dans l’équipe type du premier tour de la Coupe des confédérations

Champ de cannabis au Cameroun (c) Dr

Cameroun : Découverte spectaculaire d’un champ de Cannabis à Bamboutous