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Cameroun – abus à Bafoussam Enlevé par des policiers au palais de justice

abus à Bafoussam

A l’origine, une palabre entre François Souob et son locataire qui le soupçonne de cambriolage. Ce dernier fait intervenir ses amis policiers juste avant le jugement. Enlevé et torturé, le propriétaire porte plainte, sans succès, deux ans après les faits.

« Ces éléments de l’Esir (Equipe spéciale d’intervention rapide), une unité d’élite de la police camerounaise, après m’avoir demandé de me présenter, ce que j’ai fait, m’ont molesté, m’ont tiré par la ceinture et les habits pour me sortir du palais de justice. » Cette complainte est de François Souob, 48 ans et opérateur économique domicilié à Douala.

Il est de ceux qui pouvaient, il y a quelques années, jurer se sentir en toute sécurité lorsqu’il mettait les pieds à Bafoussam, sa ville natale. Mais depuis le mois de novembre 2010, cette idée lui est sortie de la tête. Le 10 de ce mois là, François Souob a été molesté par les policiers de l’Equipe spéciale d’intervention rapide devant une foule de justiciables et de magistrats, sans que personne n’intervienne. Alors qu’il est constant qu’il s’est plaint contre son locataire M. Sanga (nom d’emprunt) qui lui doit plus d’un million de Fcfa à titre d’arriérés de loyer. Et qui use du fait qu’il soit le mécanicien personnel du commandant de légion de la gendarmerie de l’Ouest et de plusieurs magistrats de la place pour torturer son bailleur. « En effet, Monsieur le procureur, le 10 novembre 2010 aux environs de 9 heures, je suis entré au palais de justice de Bafoussam, où une affaire de soupçon de cambriolage m’opposant à mon locataire, était inscrite au rôle du jour sous le numéro 185. Etant resté à l’entrée de la salle des audiences qui était pleine, j’ai été surpris par l’irruption des éléments de l’Esir accompagnés de mon locataire. Ils m’ont menacé en disant qu’il y avait un mandat d’arrêt contre moi », se plaint-il au procureur de la République près les tribunaux de Bafoussam. Cette requête enregistrée le 16 novembre 2010 au secrétariat du parquet de Bafoussam est restée sans suite jusqu’à nos jours. Alors que François Souob y dénonce « l’enlèvement, la séquestration arbitraire et la torture » dont il a été victime.

Pour approfondir :   Après avoir assassiné sa compagne il y a 6 ans, il viole sa fillette de 9 ans

Direct en cellule !
« Après m’avoir retenu pendant plusieurs heures, ils m’ont conduit à la police judicaire de Bafoussam où ils m’ont mis directement en cellule en me disant qu’il y a une plainte contre moi déposée par mon locataire pour soupçon de cambriolage », ajoute-t-il, avant d’enchaîner: « Monsieur le procureur, je sollicite votre immense intervention pour que les policiers de l’Esir et les agents enquêteurs de la police judicaire de Bafoussam soient interpellés. » En dépit de ses multiples démarches auprès du magistrat et de sa hiérarchie, aucun de ces agents n’a été entendu.
L’affaire aurait été classée sans suite. Mais, Me Balise Nono, l’avocat du plaignant, découvre que plusieurs dispositions du code de procédure pénale ont été violées. Il s’agit notamment des articles 18 et 19 relatifs aux modalités de signature et d’exécution des mandats d’amener et d’arrêts. Pour l’avocat, son client a été conduit à la police judiciaire sans aucun mandat. « Le comportement des éléments de l’Esir a été manifestement barbare et illégal « , tranche-t-il. Me André-Marie Tassa, un autre avocat interrogé, affirme qu’un policier n’est couvert par aucune immunité. Car le code pénal consacre l’égalité de tous devant la loi. Exemple : pour des exactions commises dans l’exercice de ses fonctions, le défunt Armand Bekom Essomba, commissaire de police, avait été cité devant le tribunal de première instance de Bafoussam par Joseph Bouatou. L’affaire n’avait pas abouti à la suite du décès du commissaire mis en cause, après la requalification des faits et l’ouverture des débats. Un cas d’espèce qui pousse Franklin Mowha, militant des droits humains, à encourager Francois Souob dans sa plainte devant les autorités compétentes, notamment le service régional du contrôle des services, baptisé « la police des polices ». Car nul n’est au-dessus de la loi.

Pour approfondir :   Tribune : « Le personnel politique africain est politiquement né avec une malformation congénitale »

Source: JADE

 

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