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« Avant de demander aux militants de chasser BIYA, il faut soi-même faire les sacrifices et quitter avec sa famille le buffet de BIYA »

Kamto popoli

Par décret signé le 7 novembre 2017, le Président Paul BIYA nomme l’épouse de l’opposant Maurice KAMTO au poste d’ Inspecteur General des Services au ministère des Relations Extérieures. Cette nomination de madame FANTCHOM WEGA Suzanne Julie, née épouse KAMTO fait débat au moment où son époux, candidat à l’ élection présidentielle, arpente le Cameroun pour dire que le régime BIYA est infréquentable.


Kamto popoli
Crédit : POPOLI

Certains clament que c’est une reconnaissance de ses compétences au service de l’ État. Sauf que c’est un poste créé par BIYA pour brouiller les cartes et montrer aux populations que l’opposition ne lutte que pour des frais de bouche à la mangeoire. Ministre plénipotentiaire, madame KAMTO a rang de Secrétaire Général , devient la pierre angulaire du ministère des Relations Extérieures, participe à toutes les réunions stratégiques avec le ministre, lui aussi nommé par décret par BIYA. C’est donc un poste purement politique avec des connivences problématiques.

Pendant que le professeur Maurice KAMTO verse la boue sur les turpitudes diplomatiques du régime, son épouse vient avec la serpillière pour nettoyer. Voilà comment BIYA a toujours réussi à diviser les familles , à couper le tendon d’Achille de l’opposition, à saloper l’union sacrée. Hier opposant virulent, Issa TCHIROMA, est devenu ministre de la Communication , porte- parole du régime et défend bec et ongles Paul BIYA qui l’a envoyé en prison pendant 7 ans. Maïgari BELLO BOUBA sur lequel le peuple avait mis tant d’espoir, s’est coupé de ses frères meurtris du Nord, pour aller prospérer avec son ventre dans les couverts du pouvoir. La quasi-totalité des opposants ont vendu leur âme.

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Dans les années 1990, le professeur Maurice KAMTO était du côté des soutiens de l’opposant Ni John FRU NDI. En 2004, c’est à coeur joie qu’il a accepté sa nomination au poste de ministre délégué́ à la Justice par Paul BIYA. En novembre 2011, il demissionne du gouvernement. En 2012, il devient opposant en lançant son parti le MRC. Entre temps on parle d’un contrat de révision de la constitution soigneusement ficelé avec le gouvernement avec des centaines de millions. Mais bon, c’est son job, et il a le droit de taxer si on sollicite son expertise. Mais BIYA lui, sait que c’est un piège qu’il utilise toujours pour discréditer ses adversaires.

Depuis les années 1990, BIYA tente de convaincre AKERE MUNA de faire partie de son gouvernement. Malgré que son père ait été Premier ministre, président de l’ Assemblée Nationale, ami d’ AHIDJO et BIYA, AKERE MUNA a refusé tous les postes ministériels qui lui ont été proposés. Plusieurs fois, il a été reçu au palais. Mais, il a préféré s’installer comme avocat. Même s’il a défendu le Cameroun sur certains dossiers sur le plan international, il ne s’est pas empêché de créer la branche de Transparency International au Cameroun, au point d’être traité de  «  destabilisateur » quand son pays a remporté trois fois le trophée du pays le plus corrompu du monde. D’où son surnom  « Monsieur propre ».

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Quelle serait la position de Maurice KAMTO si son épouse, sa moitié, est nommée ministre à la présidence et doit battre campagne pour BIYA son rival à l’élection présidentielle? Pourquoi madame KAMTO n’a t-elle pas cherché à briguer un poste électif de maire, député au sein du parti politique de son mari? Ne peut-elle pas prendre une année sabbatique le temps que l’élection présidentielle passe en 2018? Partage t-elle les convictions politiques de son mari?

Le 9 octobre 2017, AKERE MUNA a publié un communiqué : « À la suite de l’annonce de ma candidature à la présidence de la République, je rends mon siège de PCA d’ ECOBANK. J’entends éviter toute situation de conflits d’intérêts » . Le 15 octobre 2017, il s’est rendu à Berlin, en Allemagne, pour déposer sa démission du poste de Président de la Conférence Internationale Anti- Corruption. Avant de demander aux militants de faire des sacrifices et chasser BIYA, il faut soi-même faire les sacrifices et quitter avec sa famille le buffet de BIYA. Comme le disait NAPOLÉON BONAPARTE: « la haute politique n’est que le bon sens appliqué aux grandes chose ».


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