Une vidéo postée en juillet 2018 montre ces soldats en train d’exécuter deux femmes et deux enfants.
Le Tribunal militaire a rendu le 21 septembre dernier le verdict [susceptible d’appel] pour «assassinat» et les peines d’emprisonnement après plusieurs ajournements du procès des militaires impliqués dans une exécution de deux femmes et deux enfants dans la région de l’Extrême-Nord. Une vidéo postée en juillet 2018 sur les réseaux sociaux a permis d’identifier et d’arrêter sept suspects. Cinq ans après les faits, quatre militaires de l’armée camerounaise ont été condamnés à 10 ans de prison ferme et un autre à deux ans pour «l’assassinat» en 2018 de deux femmeset leurs deux enfants, criblés de balles. Le bénéfice du doute avait été accordé à deux des sept soldats.
Le drame s’était déroulé en 2015 dans la localité de Zeleved non loin de la frontière nigériane. La vidéo montre des soldats exécutant deux femmes, ainsi qu’une fillette et un bébé que l’une d’elles porte sur le dos. Les victimes qui ont les yeux bandés sont conduites vers la mort par des hommes armés. Elles sont agenouillées et criblées de balles à bout portant. Les crimes sont commis dans la zone où l’armée combat des membres de la secte Boko-Haram.
Lorsque la vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux, l’ex-ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, ainsi que l’armée ont fermement nié l’implication des soldats camerounais, qualifiant la vidéo de « fake news et horrible trucage». Mais, le gouvernement s’était rétracté un mois après, soit en août, annonçant l’arrestation de sept militaires, après de vives dénonciations faites par les organismes nationaux et internationaux.
Au cours d’une audience, tous ont plaidé non coupable et ont demandé à être jugés à huis clos. Pour leur défense, les six militaires avaient affirmé qu’ils n’ont fait qu’obéir aux ordres de leur supérieur hiérarchique. Le capitaine incriminé dément et assure qu’il leur avait demandé de remettre à la gendarmerie les deux femmes et leurs enfants, les soupçonnant de complicité avec les Boko Haram.