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Amougou Belinga a décaissé 36 milliards FCFA au Trésor publique en 3 ans

L’information a été révélée par une accusée à l’audience de vendredi 9 décembre 2022, dans le procès intenté par le PDG du groupe de médias contre huit inspecteurs de la Direction générale des impôts.

le pdg jp amougou belinga

Lors de l’audience au Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, le 9 décembre dernier relative à l’affaire Amougou Belinga contre les cadres de l’administration publique, respectivement inspecteurs des impôts et inspecteurs des régies financières à la Direction générale des impôts, le journal Le Jour renseigne qu’une des accusés a donné des informations sur des sommes perçues par Jean Pierre Amougou Belinga du Trésor public.

« Au milieu de la déposition de Pierre Sida, conseil fiscal de Vison 4 et témoin de l’accusation, Emeline Mvogo, inspecteur principal des Impôts lâche, dans un vent de stupeur, Vision 4 a reçu du Trésor public des paiements de 36 milliards FCFA entre 2017-2020 », peut-on lire dans le journal.

Selon notre confrère, Jean Pierre Amougou Belinga s’est fait représenter par ses avocats à l’audience. Déterminée à laver son honneur qu’elle juge bafoué et avec celui de ses collègues, « Mme Mvogo, Chef de centre régional des impôts du Centre 1, placée sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé du 19 mai 2022 au 10 juin 2022 dans le cadre de cette affaire bat en brèche l’accusation selon laquelle les inspecteurs des Impôts ont mal fait le travail de redressement fiscal de l’entreprise Vision 4 pour des desseins inavoués », écrit le journal d’Haman Mana.

Dame Mvogo évoque un rapport de l’Agence nationale d’investigations financière (Anif) comme base de l’émission des impositions faites à l’entreprise de Jean-Pierre Amougou Belinga. Et rappelle les « difficultés de productions documentaires par Vision 4 », malgré les relances restées infructueuses des inspecter des impôts, souligne-t-elle.

En filigrane aussi pointe une déclaration erronée d’impôts. « L’ensemble des marchés réalisés par Vision 4 sur la période 2017-2020 a-t-il été déclaré ? », insiste Mme Mvogo visant Pierre Sida dans le box des témoins. Mme Marguerite Ngono, inspecteur principal des impôts accusés elle aussi dans cette affaire va plus loin, brandissant la sanction prévue en cas de fausse déclaration.

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« La comptabilité servie à l’administration fiscale ne donne pas une image fidèle, sincère du fonctionnement de Vision4, ce qui l’expose aux sanctions de l’article 111 de l’acte uniforme OHADA », agite-t-elle, notant par ailleurs que « Vision 4 a pris la décision de présenter des écritures comptables inexactes ».

Dans cette ambiance, Me Bayebec lance à Pierre Sida : « Ne pensez-vous pas que c’est pour avoir redressé Vision 4 que les inspecteurs ont subi les foudres du Pdg ? ». Non, répond le conseil fiscal.

Mitraillé de questions, ce témoin multiplie des esquives et semble perdre de sa superbe. Des questions se bousculent, répétitives, traduction de l’insatisfaction des accusés et de leurs avocats Mes Mandeng, Bassong. Le conseil du témoin, l’ancien bâtonnier Charles Tchoungang se voit même un moment obligé de bondir de son siège pour mettre en garde : « harcellement à l’audience du témoin ». Mais rien n’y fait, la pression ne retombe pas sur son client dont le témoignage est scruté.

Il a été présenté comme le témoin clé du Pdg Jean-Pierre Amougou Belinga. Une pièce maîtresse de l’accusation visiblement en déroute. Dans le fond sur I’inexactitude des écritures comptables présumées présentées au fisc par Vision 4, Pierre Sida s’abrite derrière ta législation comptable et fiscale de la Cemac : « le nouveau règlement interdit aux conseils fiscaux d’exercer et de pratiquer les métiers comptables de même il est interdit aux experts comptables d’exercer les métiers fiscaux ». II ne souhaite plus parler du contentieux selon lui vidé par le comité de recoure du ministère des Finance». répète-il.

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« Je ne réponds plus aux questions relatives au contentieux fiscal. La lettre du ministre a clôturé la procédure contentieuse ». peine-il. Gérard Amia, inspecteur principal des régies financières, du box des accusés, avec malice, lui assène : « Etes- vous d’accord avec moi que vous avez donné des éléments erronés au ministre des Finances ? » Allusion au fond du dossier du dégrèvement de près de 9 milliards FCfa sur le redressement de 11 milliards concédé par le ministère des Finances à Vision 4.

Sur la corruption présumée des agents du fisc dans l’anti-chambre du cabinet de Jean Pierre Amougou Belinga, Pierre Sida a été amené à admettre qu’il n’a personnellement rien vu de la transaction alléguée, ajoutant au sujet de quelque preuve en images : « je n’ai jamais évoqué des questions de vidéo surveillance ».

Avant de suspendre l’audience vers 16h, le président a appelé dans le box dédié le deuxième témoin de l’accusation Rose Olgane, directeur des affaires financières et comptables du Groupe l’Anecdote. Rendez-vous a été pris le 23 décembre pour sa déposition.


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