L’homme d’affaires camerounais Jean-Pierre Amougou Belinga a célébré son 58ème anniversaire hier, le 20 février 2023, derrière les barreaux. Il est actuellement détenu au Secrétariat d’État à la défense (SED) depuis plusieurs semaines, soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat de Martinez Zogo.
Le sort de M. Amougou Belinga semble être entre les mains du président de la République, Paul Biya, selon certains analystes politiques. Les avocats de l’homme d’affaires ont tenu une conférence de presse vendredi dernier, mais leur stratégie de communication a été largement critiquée.
Maître Tchoungang, à la tête du collectif des défenseurs d’Amougou Belinga, connaît les règles du jeu qu’il a d’ailleurs défendu en d’autres circonstances. Il sait ou devrait savoir que dans ce pays où l’arbitraire occupe tous les étages de la société, le sort d’Amougou Belinga dépend uniquement du bon vouloir de Paul Biya. Vous pouvez organiser 1000 conférences de presse; rédiger les meilleures conclusions possibles que cela ne changera rien, a réagi Benjamin Zebaze, un journaliste.
M. Zebaze a également rapporté les propos de Me Charles Tchoungang, qui aurait confirmé que le Colonel Damwe, des services secrets, avait reconnu avoir participé à l’opération et qu’il avait des relations très particulières avec Amougou Belinga. Damwe aurait également accusé de manière constante Amougou Belinga d’être le commanditaire de l’assassinat.
La stratégie des avocats remise en cause
La conférence de presse des avocats d’Amougou Belinga a été largement critiquée sur les réseaux sociaux. Les internautes ont surtout retenu le fait que le principal suspect se rendait chez le présumé donneur d’ordre pour un « dépannage », ce qui a soulevé des questions sur l’efficacité de la sortie des avocats.
La détention de Jean-Pierre Amougou Belinga suscite de vives interrogations sur l’état de l’arbitraire dans la société camerounaise. Le sort de l’homme d’affaires semble reposer sur la décision du président Paul Biya, et les avocats ont encore du travail à faire pour convaincre l’opinion publique de leur cause.