Le ministre des Finances a réagi à l’affaire qui oppose le Président du Gicam, Célestin Tawamba au Directeur général des Impôts (DGI), Modeste Mopa Fatoing.
En effet, le 16 janvier 2020, Célestin Tawamba a adressé une lettre au président de la République dans laquelle il reproche au patron de la DGI, « son inaptitude à dialoguer et à faire face à la contradiction, le refus de délivrer des documents administratifs qui a entraîné des retards considérables dans la réalisation des investissements, son incapacité à concevoir une politique fiscale à court et moyen termes de nature à impulser la croissance tout en assurant un niveau appréciable de recettes à l’État, sa méconnaissance de la réalité de l’entreprise ».
Le 24 janvier 2020, le ministre des Finances, réagissant à cette actualité, a rappelé tout d’abord, le contexte global des origines de cette brouille qui selon lui, est marqué par la crise qui affecte la sous-région d’Afrique centrale : « Entre autres, le gouvernement s’est engagé à maximiser le recouvrement des recettes non pétrolières afin d’être moins dépendant des ressources tirées du pétrole. Cet objectif de maximisation de recouvrement des recettes fiscales et douanières pouvant présenter un potentiel conflictuel avec les différents contribuables, le gouvernement s’est résolument engagé dans une perspective de dialogue permanent et fécond avec le secteur privé », a expliqué Louis Paul Motaze.
Le ministre cite dans la foulée, la rencontre annuelle Minfi-Secteur privé, qui se tient avant l’exécution de la loi de Finances, et ce afin « d’informer le secteur privé et de discuter avec lui des innovations éventuelles dans le domaine de la fiscalité ».
Contrôles fiscaux excessifs
C’est donc au nom de tous ces efforts de dialogue entre les secteurs public et privé, que pour le ministre, la « rupture » entre le Gicam et la DGI ne doit pas être « consommée », comme l’a indiquée une certaine presse.
« Aussi le ministre des Finances souhaite-t-il encourager tous les acteurs à ne pas se départir de cet esprit de dialogue et à utiliser les cadres de concertation cités plus haut pour l’examen et la résolution des problèmes qui se poseraient dans leurs activités respectives » conclut Louis Paul Motaze.
Rappelons qu’un mois avant la charge de Célestin Tawamba contre Modeste Mopa Fatoing, c’est le ministre des Finances lui-même qui avait déjà attiré l’attention de ses collaborateurs en charge des Impôts et de la Douane, au sujet des contrôles fiscaux jugés excessifs et tracassiers par le patronat camerounais et le Gicam en particulier depuis des années. Louis Paul Motaze leur demandait en effet dans des notes signées le 17 décembre 2019, de rationaliser les descentes des agents de ces régies financières au sein des entreprises.