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Adoption du budget 2021 : le Mouvement 10 millions de Nordistes expose les problèmes majeurs à résoudre dans le Grand Nord

Grand Nord

Le « Mouvement 10 millions de Nordistes » a rendu publique ce jour via sa page Facebook officielle, la lettre adressée individuellement aux députés et sénateurs du Grand-Nord à l’occasion de la session budgétaire actuellement en cours. Ladite production épistolaire dont Lebledparle.com vous livre ci-dessous l’intégralité, indique les chantiers prioritaires à engager dans la région septentrionale au cours de l’exercice 2020.


Grand Nord
Septentrion Cameroun (c) Droits réservés

Cher(e) Honorable,

Depuis le 12 novembre 2020, vous participez à la traditionnelle session budgétaire qui engage la vie de la nation. Vous êtes en effet appelé(e), entre autres, à approuver le projet de budget du gouvernement pour l’année 2021 ; le budget étant le principal répartiteur financier qui matérialise les politiques publiques.

C’est dans ce cadre que le « Mouvement 10 millions de Nordistes » vous interpelle humblement, pour que vous fassiez vôtres, mieux que par le passé, les préoccupations des populations des régions qui vous ont élu(e) et qui sont les zones de convergences de tous les mauvais indicateurs de développement humain de notre pays.

Cher(e) parlementaire,

Les régions septentrionales concentrent à elles seules plus du 1/3 de la population nationale. En dépit des actions et annonces de l’Etat, il est constant que :

1 – Le septentrion concentre l’extrême pauvreté du Cameroun.

Dans son programme d’appui budgétaire en réponse à la crise du Covid-19 au Cameroun (PABRC) soumis par le gouvernement à la Banque Africaine de Développement (BAD), il ressort que les trois régions septentrionales comptent à elles seules 56% de la population pauvre contre une moyenne nationale de 31%.

2- Un accès à l’eau potable largement en dessous de la moyenne.

Les résultats de l’Enquête démographique et de santé 2018, rendus publics en février 2020, attestent que c’est dans la région du Nord en particulier que le pourcentage de ménages qui consomment de l’eau provenant d’une source non améliorée est le plus élevé du pays (57 %). À Douala, ce pourcentage est de 0 % et de seulement 1 % à Yaoundé.

3- Une offre énergétique alarmante.

La capacité de production du barrage de Lagdo inauguré en 1986 est aujourd’hui sérieusement affectée par la vétusté de ses installations et les circonstances climatiques. Une seule turbine sur quatre fonctionne actuellement, pour une production ne dépassant pas les 30 MW.

Le projet de construction du barrage de Bini à Warak lancé en 2017 pour 48 mois, qui aurait dû apporter une réponse à la demande énergétique avec une injection de 75 MW, ne bénéficie pas de l’attention prioritaire des pouvoirs publics. 

Conséquence, sur une demande moyenne avoisinant les 70 MW, l’offre actuellement disponible dans le Grand-Nord ne tourne qu’autour de 40 MW ; d’où les sévères délestages qui plombent le maigre tissu économique de cette partie du pays et affectent durement le quotidien des populations.

4- Un secteur éducatif à la traîne

D’après le Document de stratégie du secteur de l’éducation et de la formation 2013-2020, dans la région de l’Extrême-Nord, 29% des jeunes n’ont pas accès à l’éducation et le taux d’achèvement du primaire y est de 46% contre environ 95% dans toutes les autres régions exception faite aujourd’hui du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

C’est en raison de cette situation préoccupante que les trois régions septentrionales ont été déclarées « zones d’éducation prioritaires ». Pourtant, selon des données statistiques du ministère de l’Education de base portant sur l’année scolaire 2018-2019, le Mouvement note dans l’ensemble des trois régions, un déficit de 16.000 salles de classe pour accueillir les 1. 879. 255 élèves du primaire alors recensés, un besoin urgent de plus de 150.000 tables-bancs et un déficit de 9.420 enseignants. Cette tendance s’observe dans l’enseignement secondaire.

5- Des infrastructures de transport en état de délabrement très avancé.

L’impraticabilité de la quasi-totalité des axes routiers (urbains et interurbains) et ouvrages d’art des régions septentrionales est parfaitement illustrée par le sort réservé aux axes vitaux Ngaoundéré-Garoua et Mora-Kousseri. Il en est de même des autres infrastructures de desserte du septentrion (rail, fleuve, air).

6- Un chômage endémique.

Il touche près de trois millions de jeunes et une précarité de deux millions d’emplois informels pour l’essentiel. A cela, s’ajoutent des rumeurs de privatisation de l’unique entreprise encore viable dans la région, la Sodecoton, qui structure depuis des années la vie économique de cette partie du pays.

7 – Une offre de santé insuffisante et peu accessible aux populations

A ce jour, les trois régions septentrionales ne disposent d’aucun hôpital général ou central. Elles sont confinées aux seuls hôpitaux de 3ème catégorie (Hôpitaux régionaux). Les populations sont par ailleurs confrontées aux épidémies récurrentes (Choléra, paludisme…)

En votre qualité d’élu(e) de la Nation, le « Mouvement 10 millions de Nordistes » vous rappelle votre impérieux devoir de peser en cette circonstance, de tout votre poids, en faveur d’une politique budgétaire volontariste susceptible de s’attaquer aux problèmes de développement de l’ensemble de notre pays.

Cher(e) parlementaire,

Les procédures en cours devant les tribunaux, encadrées par le « Mouvement 10 millions de Nordistes », à la suite de la publication des résultats des derniers concours de l’Enam, a relancé le débat sur l’équilibre régional dans notre pays.

En effet, seuls 18% des filles et fils du Septentrion ont été retenus, alors que le quota réglementaire attribué aux trois régions septentrionales est de 30%.

Au-delà de l’Enam, ce sont tous les recrutements administratifs qui souffrent de la persistance de la sous-représentation des filles et fils du Septentrion. Ainsi, dans l’opération de contractualisation en cours de 13.000 temporaires dans la fonction publique, le « Mouvement 10 millions de Nordistes » n’a recensé que 367 filles et fils du Septentrion sur la liste des 6074 contractualisés, publiée à ce jour, soit un pourcentage d’environ 6%, loin du quota légal de 30%. 

En votre qualité de représentant(e) du peuple dont la mission première est de contrôler l’action du gouvernement, il vous incombe d’être vigilant et exigeant pour le respect intégral de la réglementation encadrant les recrutements et concours administratifs dans notre pays. Il vous incombe également de veiller à ce que les manquements enregistrés soient réparés.


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