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Dieudonné Essomba : « Le taux de participation effective aux prochaines élections sera bas »

D Essomba

A trois jours du double scrutin des législatives et municipales, Dieudonné Essomba use d’un raisonnement déductif pour démontrer que la participation des électeurs sera faible.

D Essomba
Dieudonné Essomba (c) Droits réservés

« Le taux de participation effective aux prochaines élections sera bas », a écrit Dieudonné Essomba sur sa page Facebook. Pour justifier sa thèse, l’économiste use de trois arguments. « Le premier est l’absence d’enjeux », ensuite, « une partie de ces 60% de l’électorat national, correspondant à 20% représentant l’électorat anglophone n’ira pas voter » et enfin, «une autre partie correspondant aux 14,3% de Kamto lors des présidentielles, score réel qu’il a eu malgré les dénégations de ces partisans va suivre son mot d’ordre », énonce-t-il.

Lebledparle.com vous livre l’intégralité de cette autre publication de Dieudonné Essomba.

 

Le taux de participation effective aux prochaines élections sera bas.

D’une manière générale, les taux les plus élevés de ce genre d’élections s’établissent à 80%. Si on prend l’hypothèse que dans les conditions normales, les Camerounais auraient voté pour ces 80%, on doit corriger ce taux des facteurs suivants :

1- Le premier est l’absence d’enjeux. Sur le plan purement électoral, un grand nombre de circonscriptions n’ont que le RDPC comme candidat, ou alors celui-ci ne s’oppose qu’avec des partis qui n’ont qu’un impact trop marginal dans ces localités pour susciter une compétition intense. Ce ne sont pas là les conditions pour drainer les gens dans les urnes. A cela s‘ajoute le fait que le régime a été plus focalisé sur son désir impatient d’organiser les élections et de donner une apparence de normalité à son fonctionnement, alors qu’il aurait dû structurer la campagne en mettant en évidence le caractère révolutionnaire de sa décentralisation. Seule cette approche aurait pu induire une dynamique de participation considérable. Cela signifie que dans les conditions normales (avec l’électorat anglophone et sans le boycott de MRC), les élections vont tout au plus drainer 60%, et non plus 80%.

2- Une partie de ces 60% de l’électorat national, correspondant à 20% représentant l’électorat anglophone n’ira pas voter, soit pour suivi volontaire du mot d’ordre des Sécessionnistes, soit par peur de la violence. Cette circonstance va baisser le taux de participation de 20% x 60%, soit 12%

3-  Une autre partie correspondant aux 14,3% de Kamto lors des présidentielles, score réel qu’il a eu malgré les dénégations de ces partisans va suivre son mot d’ordre. En effet, comme ce sont des gens très acharnés et radicaux, il n’y a aucune espérance d’en attendre autre chose que le suivi scrupuleux de leur gourou. De ces 60%, on peut encore défalquer 14×60%= 8%.

Cela signifie que sur les 60% attendus normalement, on doit défalquer grosso modo une proportion de 12%+8%= 20%.

Le taux de participation à ces élections couplées va donc se situer grosso modo autour de 40%. Evidemment que les partisans du boycott vont s’empresser de récupérer cette situation pour faire valoir leur importance, mais en vérité, même si ce boycott joue dans une certaine mesure, ce faible taux ne sera pas leur victoire

Il sera plutôt la défaite d’une gouvernance passéiste, bureaucratique et autiste, qui n’écoute personne et qui n’a jamais rien compris

A maintes occasions, les élections couronnent un processus dont le but est de déverrouiller une situation politique bloquée. On peut regretter que celles qui viennent ne jouent absolument pas ce rôle. Les présidentielles de 2018 ne l’ont pas fait, sinon multiplier les cassures politiques et les fractures sociologiques.

Celles-ci ne le feront pas non plus. En effet, en dehors de remplacer quelques Paul par quelques Pierre, quel problème sont-elles résoudre ? La crise anglophone ? La relance économique ? La détente politique ?

Rien de tout cela ! Elles risquent plutôt boucher davantage l’horizon et aggraver la crise multiforme que traverse le pays.

Et c’est vraiment dommage.

Dieudonné Essomba

Pour approfondir :   Eric Essono Tsimi : « L'adhésion et la mobilisation sont les clés de la prochaine présidentielle »


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