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Cameroun : Cabral Libii menace de boycotter les Législatives et Municipales de 2020

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Le promoteur du Mouvement Onze Millions de Citoyens, par ailleurs président national du Parti Camerounais pour la Réconciliation nationale, Cabral Libii dans un point de presse donné à Yaoundé ce jeudi 28 novembre 2019, a manifesté son envie de boycotter à son tour le double scrutin de 2020.  


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Cabral Libii (c) Droits réservés

En effet, le juriste soutien que si Elecam n’accorde pas un délai supplémentaire de 15 jours pour permettre aux candidats de compléter leur dossier de candidature, le PCRN va jeter l’éponge.

Lebedpale.com vous propose l’intégralité de la déclaration de l’ancien allié du professeur Nkou Mvondo.

DÉCLARATION DE CABRAL LIBII PRÉSIDENT NATIONAL DU PARTI CAMEROUNAIS POUR LA RÉCONCILIATION NATIONALE

Mesdames et Messieurs les journalistes, je vous remercie d’être présents.

Le Cameroun s’apprête à vivre un autre moment sombre de l’histoire de la démocratie si rien n’est fait, car le parti au pouvoir le RDPC se positionne d’avance comme vainqueur des prochaines élections législatives et municipales par acclamations, à travers des stratagèmes mis en place pour limiter au maximum la participation des partis d’opposition.

En effet, au sortir d’une crise postélectorale intense due à des irrégularités certaines du processus électoral, nous avons pensé que le parti au pouvoir réaliserait que le Cameroun a changé, et qu’avec la montée de nouvelles forces politiques, il devait consentir à perdre les avantages indus qu’il s’est longtemps octroyés, à l’instar des sièges de maires députés et sénateurs, gagnés en partie, par le moyen de la fraude électorale.

Après que 3 candidats à la dernière élection ont été en justice pour contester le résultat des élections, il était humainement impensable que le parti au pouvoir prenne encore le risque de tourner les résultats en sa faveur par autre moyen que les urnes.

Après la convocation du corps électoral, des maires majoritairement élus du RDPC, des sous-préfets, des chefs de centre des impôts, des responsables du trésor, tous signataires des pièces des dossiers des candidats, ont mis en marche ce qui pourrait à juste titre être qualifié de processus de fraude préélectorale, visant tout simplement à faire éliminer des candidats de l’opposition. Conscients de l’impopularité, certains élus du parti dominant du fait des bilans négatifs qu’on leur connait n’avaient d’autre option que d’y aller seuls. C’est ainsi que les candidats du PCRN ont rencontré entre autres, les difficultés suivantes :

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1 — Le refus de signer les pièces du dossier de candidatures par les élus municipaux (Extraits de naissance, certificat de domicile, cautions)

— C’était le cas dans l’arrondissement de Yaoundé 4 là où le sous-préfet a refusé de signer les attestations de domicile aux candidats du PCRN pièce essentielle du dossier

— C’était aussi le cas dans le septentrion qui compte 3 grandes régions. Nos candidats ont été privés de la compétition par le refus des maires de signer les extraits de naissance, certains ont fermé les bureaux pendant 2 semaines. Les sous-préfets ont refusé de signer les attestations de domicile. Les services des impôts ont taxé les certificats de non-imposition pourtant gratuits, etc.

– Ailleurs dans les régions du Centre et du SUD, les services du trésor ont opposé des fins de non recevoir au paiement de certaines de nos cautions.

Pire encore, certains de nos militants ont été agressés physiquement par les militants du parti au pouvoir.

2- L’absence prolongée des maires pour cause d’investiture au sein du RDPC pendant toute une semaine,

ce qui a réduit de 4 jours le délai de 15 Jours prévu pour la préparation et le dépôt des dossiers des candidats aux élections. Non seulement ils ont pour la plupart refusé de signer les pièces des dossiers, mais en plus, ils ont consacré une semaine aux activités de leurs partis notamment les investitures auxquelles les sous-préfets assistaient.

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La curiosité vient du fait que les militants du RDPC allaient signer les pièces de leurs dossiers dans les domiciles des sous-préfets et des maires tandis que les candidats de l’opposition n’étaient pas servis. Le même scénario était observé dans certains parquets pour les pièces délivrées par la justice.

Quelle élection crédible et transparente peut-on attendre avec une élimination programmée de l’opposition ? C’est une crise préélectorale qui s’annonce et je ne saurais garantir la patience de mes militants face à autant d’injustices.

Au regard de tout ceci ; j’ai invité le conseil électoral à prendre des mesures urgentes. Je lui ai notamment demandé de convoquer une session d’urgence afin de rouvrir les dépôts des pièces des dossiers pour traiter cette injustice.

Jusqu’à ce jour ces sollicitations sont restées sans la moindre suite.

De ce fait, je réitère au conseil électoral d’accorder un délai supplémentaire de 15 jours aux candidats pour compléter leurs dossiers, et de veiller personnellement à un meilleur déroulé.

En l’absence d’une telle mesure visant à rééquilibrer le jeu politique,

Le Parti Camerounais pour la Réconciliation pourrait se résoudre à ne plus participer aux élections du 9 février 2020.

Je vous remercie.

Cabral LIBII

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