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Cameroun : Me Christian Bomo Ntimbane rêve d’une rencontre au sommet entre Maurice Kamto et Cabral Libii

kamto cabral

C’est dans cet optique qu’il adressé une lettre ouverte aux présidents du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et du Parti Camerounais pour la Réconciliation nationale (PCRN). Il veut voir ses deux hommes arrivés respectivement deuxième et troisième à la dernière élection présidentielle au Cameroun, unir leur force en vue des prochaines échéances électorales.


kamto cabral
Maurice Kamto et Cabral Libii – capture photo

L’Avocat au Barreau de Paris part du simple fait que Maurice Kamto et Cabral Libii sont les deux principaux leaders charismatiques de l’opposition en ce moment au Cameroun. Pour que les choses changes au pays ces deux hommes doivent coaliser leurs combats. « Messieurs les Présidents, il vous revient de vous rencontrer et mener préalablement, ensemble, le combat politique pour l’adoption d’un nouveau code électoral qui donnera les pleins pouvoirs à Elecam d’organiser, compter les votes, proclamer les résultats provisoires qui seront soumis au contentieux électoral devant la justice comme cela se fait au Sénégal, Gabon, Rdc, Côte d’Ivoire… », écrit le juriste.

Pour que cette rencontre au sommet soit possible, il faut que les deux leaders se débarrassent du joug de l’influence de leurs partisans. « Vous devez à cet effet, avoir devant vous, le destin du Cameroun entier et non les postures et positions extrémistes de certains de vos différents partisans, qui vous découragent de vous rassembler pour mettre en place une dynamique visant à obtenir la modification du code électoral avant la tenue des élections législatives », ajoute l’Avocat. « N’oubliez pas aussi que vous êtes fortement infiltrés par des agents pour vous diviser ou créer tout impossible consensus de l’opposition », poursuit-il.

La coalition de combat d’assainissement du chemin électoral au Cameroun que souhaite l’homme de droit ne concerne pas la coalition des listes uniques pour les élections. « Cette démarche que je vous propose et d’autres compatriotes aussi, ne consiste pas à créer une coalition, ou à demander d’avoir des candidatures uniques pour les législatives, mais à mettre les moyens nécessaires, ensemble, pour un processus électoral transparent lors de ces législatives. Demander la transparence électorale est une démarche digne qui honore les hommes politiques. Et quand vous l’aurez obtenu, chacun de vous, rentrera dans son parti, présenter ses candidats, dans le cadre d’une saine concurrence », précise Me Bomo Ntimbane.

« J’en appelle donc solennellement, la main sur le cœur, Monsieur le President Maurice KAMTO, président du MRC et Monsieur CABRAL LIBII, Président du PCRN, à votre rencontre officielle au sommet, devant le peuple camerounais, pour prendre une position commune exigeant avec fermeté, la modification du code électoral, avant les élections législatives », martèle-t-il.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la lettre ouverte.

LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE PROFESSEUR MAURICE KAMTO, PRÉSIDENT DU MRC ET À MONSIEUR CABRAL LIBII LII NGUE, PRÉSIDENT NATIONAL DU PCRN.

Par Me Christian NTIMBANE BOMO

Messieurs les présidents et Chers compatriotes

Vous êtes devenus incontestablement les plus grands leaders de l’histoire politique du Cameroun depuis l’avènement du multipartisme moderne.

À la différence des Messieurs John Fru Ndi et Bello Bouba Maigari du début des années 1990, qui, mobilisaient des masses dans certaines régions du Cameroun, vous avez plutôt réussi à rassembler massivement les camerounais de toutes les régions du nord au Sud, de l’ Est à l’ouest autour de vos différents projets politiques.

Vos plus grands meetings, au-dessus, de ceux pourtant grandioses, respectivement de l’esplanade du stade omnisports de Yaoundé pour le Professeur Maurice KAMTO, et du stade cicam à Douala pour Cabral LIBII, furent incontestablement ceux de Maroua et de Garoua.

À Maroua, le meeting du Professeur Maurice KAMTO, et à Garoua de Cabral LIBII, ont mobilisé plus de 60.000 personnes.

Pour dire, que vous avez suscité pendant cette campagne présidentielle, un engouement populaire généralisé, sans précédent.

À s’en tenir aux mobilisations de masses autour de vos candidatures à cette élection, il est très difficile de croire à la véracité des résultats qui vous ont été attribuées par le Conseil Constitutionnel.

Votre légitimité vient donc de votre capacité à mobiliser le peuple derrière vous et non des résultats du conseil constitutionnel.

Vous êtes donc en ce moment des leaders légitimes du peuple camerounais, y compris, de cette majorité silencieuse qui ne dit rien.

C’est une lourde responsabilité que la providence vous a souverainement et gracieusement accordée.

Plusieurs ont créé des partis politiques avec des projets de société lumineux, mais personne ou peu, les ont suivis.

Rendez donc à la providence ce qu’elle vous a donnés.

Portez-vous en sacrifice pour votre peuple. Car vous ne vous appartenez plus.

Les élections législatives principalement sont un second tour de l’élection présidentielle passée.

Aux termes de l’article 26 de la constitution, l’Assemblée nationale, a plus de pouvoirs que le Président de la République.

L’Assemblée nationale peut par exemple, décider sans avis du président de la république, de sortir le Cameroun du franc Cfa.

À travers des propositions de lois c’est à dire des lois initiées par les députés, l’Assemblée nationale peut gérer le Cameroun.

Aussi, d’après l’article 31 de la constitution, le président de l’Assemblée nationale peut promulguer des lois votées par l’Assemblée nationale, en lieu et place du président de la République.

C’est dire donc qu’en remportant les élections législatives annoncées, le président de la République, sera vidé de tous ses pouvoirs essentiels.

Il deviendra un président de la République protocolaire, honorifique comme l’a été Jacques Chirac en 1995 lorsque le parti socialiste, parti d’opposition avait remporté les législatives.

Il ne pourra plus que recevoir les lettres de créances des ambassadeurs et les émissaires étrangers, gracier les prisonniers, présider le défilé du 20 mai, la coupe du Cameroun…

Même si le Cameroun n’est pas un régime parlementaire, il sera bien tenu de nommer un premier Ministre issu de l’opposition majoritaire à l’Assemblée nationale, à défaut, tous les premiers ministres et les gouvernements qu’il nommera seront obligés de démissionner à la suite des motions de censure des députés conformément à l’article 34 de la constitution.

Plus grave, aucune loi des gouvernements du parti au pouvoir sans majorité à l’Assemblée nationale, ne sera plus votée, y compris, le budget notamment celui de la présidence de la République.

Même en décidant de légiférer par ordonnance, le président de la République devra préalablement obtenir l’habilitation des députés de l’opposition majoritaire.

S’il décide de dissoudre l’Assemblée nationale, la constitution l’oblige à réorganiser de nouvelles élections.

Ce sont les mêmes camerounais qui n’ont pas voté le Rdpc qui iront encore voter et l’opposition gagnera toujours.

Vous comprenez donc pourquoi, il était très risqué pour le pouvoir d’organiser les élections législatives en 2018 au moment où votre ferveur populaire était à son comble.

D’où ces multiples prorogations de mandats de députés dans l’espoir de l’avènement d’un plus grand climat de confiance au Rdpc.

Messieurs les Présidents,

Vous avez donc le devoir, je dirai l’obligation de gagner ces élections législatives qui s’annoncent.

Le peuple veut voir le changement.

Les camerounais sont fatigués de ces élections qui passent et se ressemblent, sans rien apporter.

Les camerounais ne veulent plus de ces fameux 35-45 députés de l’opposition qui n’ont jamais rien changé et dont la présence à l’Assemblée nationale leur bénéficie personnellement et à leurs familles.

Depuis que le Sdf, l’undp, l’udc sont minoritaires à l’Assemblée nationale qu’est ce qu’ils ont pu changer ? RIEN DU TOUT.

Il n’est donc pas question que vous alliez à l’Assemblée nationale faire du « Paul qui remplace Pierre », tout simplement en reprenant le nombre de places autrefois réservées par le Rdpc au Sdf et autres.

Car vous le savez très bien en l’état actuel du code électoral, c’est le pouvoir Rdpc qui attribue le nombre de places qu’il veut à l’opposition.

D’ailleurs, il le fait juste pour donner l’illusion que le Cameroun est un pays démocratique.

Même en 1992, c’est après des négociations qui ont eues lieu avant le prononcé des résultats avec le MDR de Dakole Daissala, qu’il a été convenu de donner 06 places de députés à ce parti, qui devait rejoindre le gouvernement Rdpc sous les faux oripeaux d’un parti d’opposition.

L’opposition n’a donc jamais gagné les élections législatives en 1992.

Le MDR s’était déjà entendu avec le Rdpc avant les résultats.

C’était un jeu de passe-passe.

Jamais avec ce code électoral, qui donne la responsabilité de la comptabilisation des votes aux commissions mixtes départementales et à la commission nationale de recensement des votes présidées et composées à majorité des fonctionnaires dont la carrière et promotions dépendent du pouvoir, l’opposition ne peut gagner.

Plus est, au vu de la contestation des résultats de la présidentielle du 07 octobre 2019, dans un souci de cohérence et pour mieux légitimer la victoire de Paul Biya, le pouvoir Rdpc attribuera les sièges des députés, à chacun des partis au prorata des scores de la présidentielle à savoir MRC 14% donc 20 députés, PCRN 6% dont 10 députés sur les 180 que comptent l’Assemblée nationale.

C’est ce qui a toujours été fait.

À quoi serviront ces 30 députés au peuple camerounais ?

Rien du tout.

C’est pourquoi, Messieurs les Présidents, il vous revient de vous rencontrer et mener préalablement, ensemble, le combat politique pour l’adoption d’un nouveau code électoral qui donnera les pleins pouvoirs à Elecam d’organiser, compter les votes, proclamer les résultats provisoires qui seront soumis au contentieux électoral devant la justice comme cela se fait au Sénégal, Gabon, Rdc, Côte d’Ivoire…

Il s’agit aussi de supprimer les commissions mixtes électorales qui décident des résultats et que d’aucuns assimilent faussement à Elecam.

Les commissions électorales mixtes ne sont pas Elecam.

Elecam n’envoie que quelques représentants dans ces commissions.

Ce sont elles, à savoir les commissions mixtes départementales et la commission nationale de votes, des structures administratives ad hoc, composées et dirigées essentiellement par des fonctionnaires, qui font les résultats des élections, hors de tout contrôle judiciaire.

Messieurs les Présidents,

Vous devez à cet effet, avoir devant vous, le destin du Cameroun entier et non les postures et positions extrémistes de certains de vos différents partisans, qui vous découragent de vous rassembler pour mettre en place une dynamique visant à obtenir la modification du code électoral avant la tenue des élections législatives.

N’oubliez pas aussi que vous êtes fortement infiltrés par des agents pour vous diviser ou créer tout impossible consensus de l’opposition.

Rencontrez- vous en tête à tête comme des leaders du peuple.

Un leader de parti n’est pas un leader du peuple, mais un leader de parti peut devenir le leader du peuple, s’il met les intérêts du peuple avant ses intérêts ou de ses partisans.

Les grands leaders prennent souvent des décisions qui ne reçoivent pas toujours l’assentiment de leurs partisans les plus acerbes.

Quand Mandela négociait avec les blancs racistes de son pays pour la création d’un État arc en ciel, et de pardon, la plupart des militants de L’ANC, étaient contre.

Mais Mandela a vu l’intérêt supérieur de son peuple et a pris une posture de leader.

Un leader conduit, donne le cap et les autres suivent. Car il est le porteur de vision, pour le bien de tous.

Cette démarche que je vous propose et d’autres compatriotes aussi, ne consiste pas à créer une coalition, ou à demander d’avoir des candidatures uniques pour les législatives, mais à mettre les moyens nécessaires, ensemble, pour un processus électoral transparent lors de ces législatives.

Demander la transparence électorale est une démarche digne qui honore les hommes politiques.

Et quand vous l’aurez obtenu, chacun de vous, rentrera dans son parti, présenter ses candidats, dans le cadre d’une saine concurrence.

J’en appelle donc solennellement, la main sur le cœur, Monsieur le Président Maurice KAMTO, président du MRC et Monsieur CABRAL LIBII, Président du PCRN, à votre rencontre officielle au sommet, devant le peuple camerounais, pour prendre une position commune exigeant avec fermeté, la modification du code électoral, avant les élections législatives.

La première étape de la victoire certaine de l’opposition passe inéluctablement par là.

C’est le pas décisif vers le changement et l’alternance dans la paix au Cameroun.

Ayez en esprit ces morts de la pauvreté ensevelis à Gouache, parce qu’ils ne pouvaient vivre que là où ils sont morts.

Pensez à ces petits enfants de notre pays qui s’assoient encore à même le sol pour prendre, les cours en plein air au contact de serpents venimeux.

Pensez à ces petits enfants de l’extrême-nord morts ensevelis parce qu’ils allaient chercher de l’eau sous une grotte à des kilomètres de leur village.

Pensez à ce cri de désespoir de ce compatriote d’Elig Mfomo, surnommé Barack, devenu la malheureuse mascotte de la manipulation de politique politicienne, après avoir exprimé de belle manière et en toute sincérité, à travers une vidéo, le quotidien et le désarroi des pauvres de notre pays.

Enfin, j’invite aussi à travers vous, les différents militants de vos partis respectifs à plus de maturité politique pour comprendre que les enjeux de l’heure sont plus importants que les guéguerres partisanes, les petits mots bien que relevant du superficiel, du spectacle et de l’anecdote, brouille le véritable combat politique.

Maintenant, c’est la vie et le destin du Cameroun et des camerounais qui sont en jeu.

Christian Bomo Ntimbane

Pour approfondir :   Cameroun : La revue de presse de ce mardi 24 septembre 2019

Société Civile

Membre du mouvement : »Le Cameroun D’abord, Mon Village Après »


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