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Affaire MRC : À quelques jours du procès du MRC et alliés, Christian Penda Ekoka appelle à « agir »

Penda Eqkoka

Le procès des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et alliés s’ouvre vendredi 6 septembre 2019.

Penda Eqkoka
Christian Penda Ekoka (c) Droits réservés

Après avoir clamé l’incompétence du tribunal militaire à juger les civils, ces derniers seront finalement jugés par cette chambre.

À quelques jours de leur procès, Christian Penda Ekoka, allié du MRC et promoteur du mouvement AGIR, a signé un texte d’une page où il rappelle les faits, et rassure sur son état d’esprit.

Lebledparle.com vous propose la lettre de Christian Penda Ekoka, ancien conseiller du chef de l’État.

Chers membres d’AGIR actuels et futurs,

La jeunesse de mon époque a été éduquée et formée pour servir loyalement son pays ; agir autrement pour moi revient à le trahir. C’est cet enseignement qui a toujours guidé mon action.

Le 6 septembre 2019, près de huit mois après nos arrestations et détentions arbitraires et illégales, notre procès s’ouvrira enfin devant le tribunal militaire, levant ainsi l’objection de sa compétence pour juger des civils.

Ces arrestations ont eu lieu dans le cadre des marches pacifiques organisées par le MRC, notre allié. Elles ont donné lieu à diverses accusations imaginaires sans aucun rapport avec la réalité, telles que l’hostilité envers la patrie, la rébellion, l’insurrection, etc.

Tout au long de notre détention provisoire, la procédure d’enquête et d’instruction a été marquée par une violation permanente de nos droits de la défense : de l’incompétence du tribunal militaire susmentionné, au rejet par la Cour d’appel du même sujet, conformément à la constitution et aux conventions internationales signées par le Cameroun, passant par l’habeas corpus concernant le caractère illégal de nos arrestations. Mais au fond, pouvons-nous attendre la justice d’un État de non-droit ? Dois-je oublier que la construction d’un véritable état de droit fait partie de l’objet de notre lutte ?

Vous connaissez mon attachement aux libertés : liberté de penser, liberté d’entreprendre, liberté de croire, etc. Celles-ci constituent le moyen et la finalité du développement.

Rappelez-vous qu’il y a cinq siècles, cette bataille pour les libertés a commencé en Angleterre, où le roi avait le droit de vie et de mort sur ses sujets. Pensez un instant aux Hongkongais qui, avec un revenu par habitant parmi les plus élevés du monde, ne luttent plus pour se nourrir ni se vêtir, mais pour préserver leurs libertés. Il est impératif que nous agissions pour briser les chaînes qui nous maintiennent dans l’esclavage mental : tribalisme, racisme, fétichisme, fatalisme, défaitisme, discrimination fondée sur le sexe, etc., afin de nous engager résolument dans l’aventure humaine de la création de valeur, de la science, de la culture, de la technologie.

Pour approfondir :   Manifestations de la B.A.S : Les élites de l’Adamaoua s’insurgent

À cet égard, AGIR est un mouvement qui vise à renforcer les capacités de ses membres afin qu’ils réalisent pleinement leur potentiel.

Je vais donc à ce procès le cœur léger, la tête haute, conscient de la justesse de mon combat pour la liberté et la dignité de mes compatriotes, en particulier les jeunes et les générations futures. Quel que soit le résultat, j’ai fait mienne la devise du samouraï : « La mort est plus légère que la feuille du rosier ». En d’autres termes, il vaut mieux mourir libre, comme je l’ai toujours été, que de vivre dans l’aliénation de ma liberté et de ma dignité.

Ne reportez pas sur vos enfants, les luttes de votre temps.

Christian PENDA EKOKA

Président du mouvement AGIR


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