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Alice Sadio : « comme l’UPC hier, l’idée d’une dissolution du Mrc fait aussi son bonhomme de chemin dans les salons feutrés »

afp alice sadio

Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, l’Alliance des forces progressistes (AFP) à travers sa présidente Alice Sadio parle de la résurgence du tribalisme au Cameroun. Le parti fondé par Ben Muna pense qu’aucun parti politique, qu’aucun leader et qu’aucune tribu ne peut échapper à cela.


afp alice sadio
AFP – capture photo

Dans cette résurgence du tribalisme, l’AFP pense que le MRC peut subir le même sort comme l’UPC comme lors des luttes pour l’indépendance du Cameroun. « En remontant un peu plus en arrière, le monstre aux yeux bien rouges et bien gros et aux cornes bien fourchus n’était autre que le martyr Ruben Um Nyobe et ses camarades de lutte. Ils seront donc radicalement neutralisés par la mise à mort et la dissolution de l »UPC . À cette époque des luttes pour une indépendance avec un contenu pertinent, l’axe tribal présenté comme vicieux, puis mystifié et circonscrit était alors Bassa’a-Bami, comme il a été « Anglo-Bami » pendant les années de braise et comme il est « Bami » tout cours aujourd’hui », écrit Alice Sadio.

« Tenez, comme avec l’UPC hier, l’idée d’une dissolution du Mrc fait aussi son bonhomme de chemin dans les salons feutrés », pense la présidente de l’AFP.

Toutefois, « Cette idée n’est mise en sursis que grâce à une partie de la communauté internationale qui semble ne plus cacher son embarras fasse à l’interminable règne roi « aux bois dormant » d’Etoudi », estime l’ancienne militante du SDF.

« En conclusion, le TRIBALISME camerounais n’est ni une réalité, ni un fléau en soi. Il est davantage un outil de propagande et de conservation du pouvoir et prébendes qui a jusqu’ici bien servi l’ordre établi et dont l’efficacité à rouler les misérables dans la farine en déplaçant habilement leurs regards des puanteurs existentielles (réelle) vers les chimères (fictifs) inventés de toutes pièces et agrémentés par quelques brebis galeuses de service n’a jamais été démenti », argue Alice Sadio.

Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de la tribune de l’AFP.

À PROPOS DU TRIBALISME INSTITUTIONNALISÉ : QU’AUCUN LEADER, QU’AUCUNE TRIBU, QU’AUCUN PARTI NE SE SENTE À L’ABRI…

Tant que le mode opératoire actuel durera, chaque leader qui émergera avec une certaine force sera circonscrit comme une « menace tribale » par le régime actuel et verra ipso facto la communauté dont il/elle est originaire taxée d’ennemis de la RESPUBLICA.

Car il y’a de cela 27 ans, en 1992, le mode opératoire était déjà en branle. Je m’en souviens encore comme si c’était hier.

Au plus fort de son leadership, le Chairman Ni John Fru Ndi du SDF avait lui aussi fait les frais des stigmates de ce « ndjoundjou kalaba » (épouvantail imaginé pour faire peur aux enfants récalcitrants la nuit) nommé tribalisme.

En 1992 donc, alors que le leadership du chairman était à son paroxysme, les mêmes qui s’essayent à le présenter aujourd’hui comme l’opposant modèle n’avaient pas lésiné sur les moyens ni sur les astuces pour le peindre en monstre aux yeux bien gros et très rouges et aux cornes bien fourchues, prêt à en découdre avec tout ce qui n’était alors pas « anglo-bami »…

Pour approfondir :   Christian Bomo Ntimbane : « Paul Eric Kingue n’a trahi personne, c’est lui qui a été trahi par le MRC »

La rumeur d’un plan caché d’extermination des « autres » si jamais le Chairman venait à se retrouver à Etoudi parcourait alors villages, villes et quartiers du centre, sud, littoral etc. et les appels à bien limer les machettes pour les attendre de pied ferme circulaient de bouches à oreilles.

C’est d’ailleurs en toute impunité quelques années plus tard, que quelques spasmes résiduels de cette manipulation électoraliste des consciences s’exprimera dans sa forme la plus pitoyable en barrant la voie à Monseigneur André Wouking alors désigné par le Vatican comme berger des ouailles chrétiennes de Yaoundé, notre Capitale bien aimée.

En remontant un peu plus en arrière, le monstre aux yeux bien rouges et bien gros et aux cornes bien fourchus n’était autre que le martyr Ruben Um Nyobe et ses camarades de lutte. Ils seront donc radicalement neutralisés par la mise à mort et la dissolution de l »UPC.

À cette époque des luttes pour une indépendance avec un contenu pertinent, l’axe tribal présenté comme vicieux, puis mystifié et circonscrit était alors Bassa’a-Bami, comme il a été « Anglo-Bami » pendant les années de braise et comme il est « Bami » tout cours aujourd’hui.

Tenez, comme avec l’UPC hier, l’idée d’une dissolution du Mrc fait aussi son bonhomme de chemin dans les salons feutrés.

Cette idée n’est mise en sursis que grâce à une partie de la communauté internationale qui semble ne plus cacher son embarras fasse à l’interminable règne roi « aux bois dormant » d’Etoudi.

N’allez surtout pas croire que ces « blancs » le font pour nos beaux yeux. Non! Leur attitude prudente est intrinsèquement dictée par les problématiques existentielles de leurs propres peuples qui élèvent de plus en plus le ton contre la déportation de la misère négro-africaine vers leurs pays avec pour corolaire le débat sur l’immigration qui est devenu une sorte de test décisif avec la montée en puissance des droites et extrêmes droites nationalistes qui mettent à mal les vieux partis jusque-là immuables.

Ainsi donc disais-je, ce « ndjoundjou kalaba » nommé « tribalisme » avec ses « synonymes » que sont les expressions telles que « terroristes » « menace à la paix » « trouble à l’ordre public »,  » ennemis de la nation », « antipatriotes », etc, a hier comme aujourd’hui toujours suffit à déplacer le débat – de l’état des lieux, du bilan et de l’offre politique – vers la masturbation malicieuse des consciences non avisées, les exhortant au repli tribal rien qu’en tirant sur les ficelles de la méfiance, puis de la peur et enfin, de la haine de l’autre et de son ethnie d’origine présentés comme la cause de tout ce qui a mal tourné au Cameroun.

Un certain ministre délégué chargé de la « Justice » ayant bien cerné la manœuvre et surtout bien implémenté se verra d’ailleurs récompensé.

Et pour bien voir la nature systémique du truc, il est non seulement récompensé, mais mieux, il est célébré et présenté par les chantres de ce complot machiavélique contre la République comme un sage, un modèle, une référence à défi pour la jeunesse.

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Hier comme aujourd’hui, la confusion entretenue entre les intérêts d’un groupuscule (égoïste aux affaires) et l’INTERET GÉNÉRAL, entre un régime (qui passe) et l’ETAT (qui est pérenne), entre les individus (mortels) et les INSTITUTIONS (idéelles) est toujours aussi frappante.

Ils aiment à ressasser que le président, le ministre, le sous-préfet, voire même le maire du bon parti… sont des INSTITUTIONS, entendez qu’ils jouissent de la même a

AUTORITÉ, de la même SACRALITÉ, du même POUVOIR qu’ont l’ÉTAT et la CONSTITUTION sur le PEUPLE SOUVERAIN.

En somme, le « tribalisme » camerounais est un bien curieux tribalisme, un serpent de mer qui n’a curieusement JAMAIS engendré de guerre tribale (hors mis quelques échauffourées villageoises observées ici et là)… Un « tribalisme » dont la recrudescence atteint son pic toujours pendant les périodes pré-électorales, électorales et post-électorales.

C’est-à-dire au moment où le corps social présente des signes d’essoufflement teintés de grande colère dus à la conscience du mal vivre généralisé, de l’opacité et de la kleptomanie qu’ils vont encore devoir affronter durant sept longues années, soit presque une décennie. C’est à dire au moment où le peuple est le plus enclin à dire « basta ! » à l’ordre systémique glouton bien enraciné aux affaires.

Le disque n’a donc jamais raillé. Il a juste été remixé et enrichi avec des concepts nouveaux tels que « tontinards » puis sa replique « sardinards », ensuite « cochons », porcherie, etc., fruits de l’imagination florissante de l’heure et amplifiés par la facilité de compilation et de circulation qu’offrent internet et les réseaux sociaux qui n’existaient ni en 92 ni pendant les années 60.

En conclusion, le TRIBALISME camerounais n’est ni une réalité, ni un fléau en soi. Il est davantage un outil de propagande et de conservation du pouvoir et prébendes qui a jusqu’ici bien servi l’ordre établi et dont l’efficacité à rouler les misérables dans la farine en déplaçant habilement leurs regards des puanteurs existentielles (réelle) vers les chimères (fictifs) inventés de toutes pièces et agrémentés par quelques brebis galeuses de service n’a jamais été démenti.

Avis donc à ceux qui croient se trouver du bon côté de l’histoire : Si vous tenez à être des « citoyens modèles » du régime, ne commettez JAMAIS, mais alors à grand JAMAIS la  » FAUTE « , jallais dire le tort à votre communauté tribale de produire un leaders charismatique susceptible de vous murmurer qu’il est juste et bon de revendiquer un mieux-être et plus de liberté.

Vous serez alors indubitablement mais farouchement pris à partie. Et votre ethnie deviendra le souffle douleur des naufragés de ce navire qui penche dangereuse.

À bon entendeur…

Patriotiquement !

Alice Sadio.


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