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Wilfried Ekanga : « La menace et la violence sont le programme de gouvernance de ceux qui n’avaient aucun programme »

Wilfried Ekanga

Dans une publication sur les réseaux sociaux ce jeudi 2 mai 2019, Wifried Ekanga revient sur l’affaire Longue Longue. L’analyste politique pense que nous sommes désormais dans « le septennat des Grandes Intimidations ».


Wilfried Ekanga
Wilfried Ekanga – capture photo

Selon lui, le régime de Yaoundé excelle désormais dans la violence et la menace. « Je ne saurais commenter ni la vie privée, ni le côté déjanté de ces deux personnages (Le Kongossa, c’est le travail du RDPC). La seule chose qui nous intéresse ici, c’est de constater à travers leurs deux histoires, que la barbarie est devenue la nouvelle devise du Cameroun. La menace et la violence sous fond d’abus de pouvoir sont aujourd’hui le programme de gouvernance de ceux qui n’avaient aucun programme », écrit le militant du MRC.

La liberté de penser au Cameroun désormais est un délire d’après Wilfried Ekanga. Même les animaux sont mieux traités que l’homme. « En Europe, même les animaux ont des droits. Il y a tout un rayon pour chiens et chats dans les supermarchés de Genève et Paul Biya le sait. Ce rayon est plus luxueux et plus propre que le marché Mboppi pourtant destiné à des humains. Mais en Crevettonie, on vous interdit de marcher ; on vous interdit de faire des adhésions massives ; on vous interdit de faire des meetings. On vous interdit même les réunions dans votre maison. Maintenant, on vous interdit de penser que Paul Biya est un fraudeur. Et dans le même temps, les chiens et les chats vivent mieux que vous ailleurs », poursuit-il.

« Ce n’est pas parce que quelqu’un me tirera dessus que mon cadavre changera d’avis. Je n’aimerai jamais le RDPC. Ils ont triché lors des élections et tout le monde l’a vu. Qui a fait venir les faux membres de Transparency et les a faits passer à la télé nationale ? qui a mis les PV dans les mains du conseiller Essombe pour défendre le RDPC alors qu’il n’en a pas le droit ? Qu’est-ce que les conseillers Emmanuel Bondé ou Jean Baptiste Bascouda faisaient dans l’organigramme du parti au pouvoir alors que la loi le leur interdit ? Vous demandez des preuves de tricherie à Longue Longue comme si c’est cela qui manquait. C’est à mourir de rire », ajoute-t-il.

Ci-dessous, l’intégralité de sa communication.

Il est temps que ça finisse

JE PARLE, JE NE ME TAIS PAS !

Dimanche sur Équinoxe TV, le célèbre chanteur < Longue Longue > ( Longkana Simon ) nous a fait un sommaire des atrocités qu’il aurait subies pendant ses jours de détention : « J’ai été torturé et fouetté à la machette, au point de pisser du sang »

Plus tôt dans le semaine, c’est la blogueuse naturalisée < Flore de Lille > ( Magina Nkenkom ) qui faisait savoir dans un extrait vidéo qu’on l’aurait sommée de fermer sa bouche à tout jamais sur certaines questions : « Fais tes directs, mais même commenter là où on parle de la politique, tu ne dois plus jamais même dire bonjour »

Pour approfondir :   Thomas Atenga : « L’ennemi de pouvoir c’est son absence de limites »

Je ne saurais commenter ni la vie privée, ni le côté déjanté de ces deux personnages (Le Kongossa, c’est le travail du RDPC). La seule chose qui nous intéresse ici, c’est de constater à travers leurs deux histoires, que la barbarie est devenue la nouvelle devise du Cameroun. La menace et la violence sous fond d’abus de pouvoir sont aujourd’hui le programme de gouvernance de ceux qui n’avaient aucun programme.

Quelle honte. C’est le septennat des Grandes Intimidations.

J’ai raison parce que j’ai le fouet. J’ai raison parce que j’ai la chicote. J’ai raison parce que j’ai l’arme ( létale ou non ) et la matraque. La police et l’armée m’obéissent et donc, c’est moi le plus fort. Comme dans une forêt remplies de bêtes sans humanité, c’est le plus fort qui distribue les bons et les mauvais points selon ses humeurs. C’est donc moi qui définis ce qu’est le droit et ce qu’est l’hostilité à la patrie.

Je peux donc tirer sur une femme et dire à mon frère qu’il a tort de me faire des reproches, parce que c’est moi qui tiens la chicote. Et s’il persiste à critiquer, je le bastonne à son tour, au point où il finit par penser qu’il a mal fait de critiquer ce qui est mal

Voilà le Cameroun en 2019. C’est la Crevettonie : un gigantesque zoo humain où une cohorte minoritaire de hyènes brutes tétanise 25 millions de petits lièvres. L’enjeu est de taille, alors la peur est omniprésente. Tous sont paralysés de terreur. C’est la psychose absolue. Le Golgotha au cœur de l’Afrique.

En Europe, même les animaux ont des droits. Il y a tout un rayon pour chiens et chats dans les supermarchés de Genève et Paul Biya le sait. Ce rayon est plus luxueux et plus propre que le marché Mboppi pourtant destiné à des humains. Mais en Crevettonie, on vous interdit de marcher ; on vous interdit de faire des adhésions massives ; on vous interdit de faire des meetings. On vous interdit même les réunions dans votre maison. Maintenant, on vous interdit de penser que Paul Biya est un fraudeur. Et dans le même temps, les chiens et les chats vivent mieux que vous ailleurs.

Mais jusqu’à quand va continuer l’arnaque ? Faut-il vraiment être du MRC pour comprendre qu’on nage en plein satanisme ?

Ce n’est pas parce que quelqu’un me tirera dessus que mon cadavre changera d’avis. Je n’aimerai jamais le RDPC. Ils ont triché lors des élections et tout le monde l’a vu. Qui a fait venir les faux membres de Transparency et les a faits passer à la télé nationale ? qui a mis les PV dans les mains du conseiller Essombe pour défendre le RDPC alors qu’il n’en a pas le droit ? Qu’est-ce que les conseillers Emmanuel Bondé ou Jean Baptiste Bascouda faisaient dans l’organigramme du parti au pouvoir alors que la loi le leur interdit ? Vous demandez des preuves de tricherie à Longue Longue comme si c’est cela qui manquait. C’est à mourir de rire.

Pour approfondir :   Marches du 22 septembre : Jean Michel Nintcheu estime que le MRC a réussi

En tout cas, moi je parle. Je dis ce que je pense, quand je veux, comme je veux et où je veux. Devant les Blancs, les Noirs, les Rouges, les Violets. Car quand tu sais que tu es juste, quand tu sais que tu es dans le vrai, ne cache jamais la vérité parce que tu as peur qu’une bête brute t’assassine. Sinon, tu acceptes que la sauvagerie devienne la loi. C’est ce qui arrive aux analphabètes politiques qui écrivent : « Tente de venir dire ça ici au Cameroun on voit ». Ils ont accepté et adopté la sauvagerie.

Et un monde sauvage court droit à sa perte. D’où l’état de décomposition avancée de ce pays. Conséquence logique.

Tu as le droit de ne pas aimer Paul Biya. Même le dernier des imbéciles connaît la citation la plus célèbre du Cameroun : « l’amour n’est pas forcé ». Aux Etats-Unis où la peine de mort est pourtant pratiquée, il y’a des gens qui pensent et qui disent que les attentats du 11 septembre furent un complot de la Maison Blanche elle-même, et crient partout « Nine Eleven was an inside-job! » sans qu’ils ne soient inquiétés. Quel est ce pays où la sorcellerie veut prendre le pas sur le bon-sens? Vous voulez vraiment laisser la stupidité être notre gendarme quotidien ?

Vous avez déploré ( avec raison ) que Nyangono soit boycotté à à Paris par la fameuse « Brigade Anti Sardinards ». La logique voudrait que votre indignation soit plus grande quand la barbarie pousse un homme à dire « merci » à ceux qui l’ont torturé, et quand l’intimidation sauvage d’un pays hors-sujet retire à une femme son droit de parler politique.

Êtes-vous donc logiques ? Prouvez-le

Claude Wilfried Ekanga Ekanga

« A SHITHOLE COUNTRY ! »


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