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Cameroun : Accusée par les sécessionnistes d’être l’ennemie du peuple, Edith Kah Walla se lâche

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Edith Kah Walla, présidente du Parti CPP serait la cible des sécessionnistes. Lors d’une conférence de presse tenue la semaine du 15 avril 2019 à l’Institut d’études africaines de l’Université George Washington aux États-Unis, la femme politique s’était dressée contre les sécessionnistes, déclarant que « le fait que le régime de Biya soit absolument coupable des atrocités en zone anglophone, n’annule pas le fait que ceux (séparatistes) qui ont décidé de prendre les armes pour lutter pour l’indépendance ont induit en erreur et menti à la population dès le premier jour, et ce, depuis 3 ans ».

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Edith Kah Walla (c) Droits réservés

Une déclaration qui n’a visiblement pas été du goût des séparatistes. Dans son édition du 19 avril 2019, le journal The Sun indiquait que Mark Bareta, un des séparatistes résidant à l’étranger, avait via un message Facebook, affirmé que Kah Walla était « un ennemi du peuple ».

Ce redoutable activiste de la crise anglophone, cité par le journal d’expression anglaise écrivait : « C’est fini : Au revoir, Kah Wallah », indiquant que la femme politique a « légitimé les actions et les atrocités commises par le Cameroun sur son peuple et a offert efficacement un filet de sécurité et une brèche pour que les militaires camerounais puissent continuer à faire ce qu’ils font pour son peuple ».

Sous ce coup, poursuit-il « Kah Wallah s’est aujourd’hui déclarée ennemie du peuple par elle-même, et en mon nom personnel, je la déclare persona non grata ».

Une sortie que n’a pas voulu laisser passer l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2011.

Pour approfondir :   Wilfried Ekanga : «Au Cameroun, l'autorité des gouvernants est fondée sur le plaisir qu’ils ont tant de mal à s’en détacher»

La copie de la réaction de la présidente du CPP est parvenue à la rédaction de Lebledparle.com ce matin. Voici un extrait  que nous vous proposons

Soyez assurés que je suis serein et concentré sur la lutte pour le changement au Cameroun, comme je le suis depuis des décennies. Il n’y a absolument aucune peur dans mon cœur. Ne craignez pas de visiter les régions du sud-ouest et du nord-ouest, ce que je ferai à mon retour au Cameroun. Aucune crainte pour ma vie.

Permettez-moi de confirmer à nouveau certaines des déclarations faites à GWU. Il y a un problème anglophone au Cameroun qui a plus de 60 ans. Dans la phase actuelle de la crise anglophone qui a éclaté en octobre 2016, le régime de Biya retient à 100 % la responsabilité de l’instigation et de l’escalade de la crise.

Le régime de Biya a refusé de dialoguer, de traiter des problèmes fondamentaux et de réagir à des manifestations non violentes par la violence et le meurtre.

Le régime de Biya a coupé Internet pendant trois mois au nord-ouest et au sud-ouest.

Le régime de Biya a radicalisé la population et conduit certains groupes à prendre les armes.

Permettez-moi maintenant de revenir sur la partie de mes commentaires à la George Washington University, que certains ont trouvés controversés.

Le fait que le régime de Biya soit absolument coupable n’annule pas le fait que ceux qui ont décidé de prendre les armes pour se battre. Le régime de Biya a tué des anglophones sans distinction et a commis toutes sortes d’abominations sur la population. Cela n’empêche pas que ceux qui ont décidé de prendre les armes ont également eu recours à l’intimidation et à la violence dès le premier jour. Cela n’empêche pas que leur choix de prendre les armes a créé une situation dans les régions du Nord-Ouest et du sud-ouest qui est catastrophique et intenable pour la population.

En combattant le régime de Biya, nous combattons un régime qui nous a menti, nous a manipulés, nous a intimidés et a utilisé la corruption et la violence contre nous pendant les 37 dernières années. Il m’est inconcevable que ceux qui veulent le changement utilisent les mêmes tactiques de mensonge, de manipulation, d’intimidation, de corruption et de violence sur la population tout en essayant de faire changer les choses.

Que ce soit l’intention de ceux qui luttent pour l’indépendance des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest ou non, c’est ce qui s’est passé et continue de se produire sur le terrain. Nous ne pouvons plus garder le silence à ce sujet.


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