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Cameroun : pour le MANIDEM, « la requête des « patriarches béti  » est politiquement scandaleuse »

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Les membres du comité de réorganisation du Manidem l’ont fait savoir ce lundi 11 septembre 2017, à travers une correspondance.


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Anicet Ekane – DR

Suite à la lettre de de l’association des Patriarches du Mfoundi, qui réclame la libération des Beti incarcérés dans le cadre de l’opération épervier comme l’a rapporté Lebledparle.com, le mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM) est monté au créneau pour dénoncer avec véhémence la position des patriarches béti.

Pour eux, Cette requête est, sur le plan de la tradition africaine, incongrue. Elle est socialement dangereuse pour le pays. Elle est politiquement scandaleuse dans le contexte socio-politique actuel. « Oser comparer les détenus issus de la crise sociopolitique en zone anglophone et les voleurs condamnés dans le cadre de l’opération Epervier, est tout simplement scandaleux », déclare les membres du comité de réorganisation du Manidem.

Et commr tel, ils souhaitent que « Le peuple béti doit se désolidariser de façon claire et nette de cette opération de positionnement politique, avec en ligne de mire l’élection présidentielle de 2018. », poursuivent-il en ajoutant que «  Le Kamerun n’est pas une juxtaposition de bantoustans, avec des élites villageoises et tribalistes ».

Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de cette correspondance.

Les « patriarches béti », autoproclamés, et non représentatifs du peuple Béti, ont adressé une lettre au Chef de l’Etat, lui demandant de faire libérer tous leurs « frères » béti condamnés dans le cadre de l’opération Epervier.

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Cette requête est, sur le plan de la tradition africaine, incongrue. Elle est socialement dangereuse pour le pays ; et enfin, elle est politiquement scandaleuse dans le contexte socio-politique actuel.

LA TRADITION AFRICAINE

Chez nous les africains, on peut aisément pardonner un vol perpétré contre un individu. Par contre, lorsque quelqu’un détériore, spolie ou vole un bien de la communauté, il est souvent banni de la société et même chassé du territoire communautaire.

Les bandits en col blanc, de toutes les régions du pays ont détourné les biens de toute la communauté kamerunaise ? Ils sont donc impardonnables et doivent être contraints à rembourser, avec intérêts, les sommes distraites. Cette requête des « patriarches béti » est pour le moins incongrue.

SOCIALEMENT DANGEREUSE

Accéder à une telle requête, reviendrait à banaliser les sanctions, à leur enlever le rôle pédagogique et moralisateur. Comment décourager dorénavant tous les gestionnaires qui auraient tendance à ne pas respecter la fortune publique ? Cette requête veut prendre le peuple béti en otage, en lui faisant croire qu’il peut être solidaire des méfaits des bandits de la République, sous le prétexte qu’ils sont béti.

POLITIQUEMENT SCANDALEUX

Oser comparer les détenus issus de la crise sociopolitique en zone anglophone et les voleurs condamnés dans le cadre de l’opération Epervier, est tout simplement scandaleux. Les Kamerunais ont été interpellés et détenus à la suite des mouvements de revendications socio-politiques ayant entraîné des débordements. Les victimes de l’opération Epervier ont délibérément spolié le pays tout entier. Et ils proviennent de toutes les régions du pays. La sortie des soi-disant « patriarches béti » a-t-elle pour objectif de déclencher une cascade de requêtes sectaristes et régionalistes ? Poser la question c’est y répondre. Qui défendra donc les petits voleurs de portables, de sacs, de chèvres etc…

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Le peuple béti doit se désolidariser de façon claire et nette de cette opération de positionnement politique, avec en ligne de mire l’élection présidentielle de 2018. Le Kamerun n’est pas une juxtaposition de bantoustans, avec des élites villageoises et tribalistes. Un Kamerun uni et intègre, n’est pas un vain slogan mais un défi permanent et un processus à parfaire constamment.

Douala le 11 Septembre 2017

POUR LE MANIDEM

ZAMBO Justin,

Charles NGAH NFORGANG,

Anicet EKANE

Membres du Comité de Réorganisation

 


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