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Hommages : Voici le parcours du premier président Camerounais Ahmadou Ahidjo, décédé le 30 novembre 1989 à Dakar

ahmadou ahidjo

Le 30 novembre 1989, le premier président camerounais Ahmadou Ahidjo décédait à Dakar au Sénégal après avoir cédé le Pouvoir à Paul Biya, son successeur constitutionnel, le 04 novembre 1982. 29 ans après, Lebledparle.com vous propose le parcours de l’homme qui a proclamé l’indépendance du pays qu’il gouverné pendant 22 ans.

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L’ancien président camerounais Ahmadou Ahidjo – DR

Peul, né à Nassarao, près de Garoua le 24 août 1924, c’est en 1941 qu’Ahmadou Ahidjo, après deux ans de formation à l’École primaire supérieure de Yaoundé, est recruté à la Poste et affecté à Douala.

(1) Entré en politique en 1947, il est élu délégué de la Bénoué à l’Assemblée territoriale. Conseiller de l’Union française en 1953, il consolide sa position en accédant à la présidence de l’Assemblée territoriale en 1956, année où il crée le Mouvement pour l’évolution du Nord-Cameroun. En 1957, le Cameroun devient un État sous tutelle, avec André-Marie Mbida comme Premier ministre et Ahidjo comme vice-Premier ministre.

Pour la France, ce statut doit évoluer vers l’indépendance. Mais elle se trouve devant deux écueils :

– l’insurrection des nationalistes de l’Union des populations du Cameroun (UPC) depuis décembre 1956

– l’opposition de Mbida à toute idée d’indépendance.

Paris ne tergiverse pas, qui décide de mater la rébellion de l’UPC et d’évincer Mbida, qu’il fait remplacer par Ahidjo, considéré comme plus souple. Ce dernier joue le jeu et transforme son groupe parlementaire en parti, l’Union camerounaise (UC), dont l’influence se limite au nord du pays. Le 1er janvier 1960, il proclame l’indépendance du Cameroun, dont il devient, cinq mois plus tard, le premier président.

(2)Une fois au pouvoir, Ahidjo montre clairement sa volonté d’être le seul maître à bord, avec pour unique leitmotiv l’unité nationale. Réunification avec ce qui reste du Cameroun sous tutelle britannique, création d’un parti national grâce au ralliement des autres formations politiques à l’UC, rebaptisée Union nationale camerounaise (UNC), musellement de l’opposition? Tels sont ses grands chantiers. Et il les réalise avec une habileté et une fermeté inattendues. Si les libertés individuelles sont sacrifiées, il cherche en revanche à moderniser son pays.

Ahidjo entre dans l’Histoire le 4 novembre 1982, lorsqu’il renonce au pouvoir à l’instar du Sénégalais Léopold Sédar Senghor, deux ans auparavant. Et passe le flambeau à son Premier ministre Paul Biya. Mais il garde la présidence de l’UNC. Biya vit mal cette situation, qui le prive, en quelque sorte, du plein exercice du pouvoir.

En mars 1983, Ahidjo propose l’institutionnalisation du parti, pour affirmer sa primauté sur l’État. Biya répond en limogeant du gouvernement des proches de ce dernier, qui quitte le pays en juillet et s’installe en France. Un mois plus tard, son successeur annonce la découverte d’un complot qu’aurait instigué Ahidjo. En février 1984, au terme du procès des putschistes, l’ancien président est condamné à mort par contumace.

Vivant désormais entre la France et le Sénégal, Ahidjo suit de près l’évolution de son pays. Et entre dans des colères récurrentes à chaque mauvaise nouvelle. Sa santé en pâtit, jusqu’au dénouement fatal. Son corps, inhumé à Dakar, n’a toujours pas été rapatrié au Cameroun, faute d’autorisation.

En dehors de la réhabilitation, dans le cadre du processus de démocratisation en décembre 1991, d’Ahmadou Ahidjo en même temps que Ruben Um Nyobe, Félix Roland Moumié et Ernest Ouandié, le gouvernement camerounais va-t-il engager une autre phase significative de reconnaissance de ces figures historiques ? Y a-t-il un signal fort ce 30 novembre 2005 à l’endroit de la famille d’Ahmadou Ahidjo et des Camerounais ? On ne perd rien à attendre le dernier mot du ”successeur constitutionnel” d’Ahmadou Ahidjo.

A en croire certaines indiscrétions, l’une des dernières volontés de Ahmadou Ahidjo serait d’être inhumé dans le caveau familial aménagé à Nasarao, son village natal entre Garoua et Pitoa où reposent sa mère, sa première épouse, et l’un de ses oncles.

Texte tiré d’une publication de Ipaterne Noubissi


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