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8 mars 2018 au Cameroun : Gertrude Fernande Bitjocka « Les femmes ne doivent pas baisser les bras même devant les regards méprisant… »

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Partie du groupe Equinoxe il y a quelques mois, cette journaliste est la voix que vous entendez désormais aux différentes éditions du journal sur radio Balafon. Gertrude Fernande Bitjocka est aujourd’hui dans l’Univers radiophonique camerounais, l’une des voix qui compte. Pour cette série intitulée « le 8 mars 2018 au Cameroun » nous saurons tout sur ce qu’elle pense de cette journée. Elle est l’invitée du #10e épisode.

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Le thème de cette année est: « intensifier la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, renforcer le partenariat pour le développement durable » Êtes-vous satisfaite de ce thème ?

 Vous savez il y a encore tant à affaire dans cette lutte contre les discriminations envers les femmes, lancées depuis un certain nombre d’années déjà. Et malgré le temps qui a passé, on a comme l’impression que la bataille piétine, on n’avance pas beaucoup. C’est pourquoi tout de suite je salue le terme ‘’Intensifier’’ qui apparaît dans la formulation du thème de cette 33ième édition de la journée internationale de la femme. Des actions sont certes menées pour faire cesser les discriminations, mais à une vitesse presque zéro. Je vous prends un exemple le code pénal camerounais. Depuis les années 1970 ce texte de loi établissait une nette différence entre l’adultère de l’époux et celui de l’épouse. Etait coupable d’adultère la femme mariée qui avait des rapports sexuels avec un autre que son mari ; tandis que pour tomber sous le coup de cette même infraction, le mari devrait avoir eu soit au domicile conjugal, des rapports sexuels avec d’autres femmes que son ou ses épouses, soit hors du domicile conjugal, des relations habituelles avec une autre femme. Vous voyez que les dispositions relatives à l’adultère ne sont plus discriminatoires à l’égard de la femme depuis 2016, ce qui est louable. Seulement on réalise aussi qu’il aura fallu 4 décennies au moins pour en arriver là. A ce rythme-là il y a de quoi demander une intensification de la lutte et surtout œuvrer à implémenter tout cela. »

Pour approfondir :   08 mars 2018 au Cameroun: Annie Payep Nlepe « L’AUTONOMISATION de la femme doit être l’objectif final vers lequel convergent toutes les luttes féminines en Afrique »

Pouvez-vous affirmer qu’il existe une réelle égalité homme/femme dans les médias au Cameroun ?

Egalité Homme-Femme, je voudrais souligner en gras avant toute chose, que je suis entièrement contre ce courant de pensée. L’homme et la femme ne sauraient être égaux, vraiment pour ma part c’est pas possible et aucun n’est au-dessus de l’autre. Chacun d’eux tous autant qu’ils sont ont leurs forces et leurs faiblesses, qui ne sont pas du tout identiques. Dans les médias, oui des postes de responsabilités sont de plus en plus confiés aux femmes. Comme les hommes ; elles sont nommées Chef de Station, rédactrice en chef, Chef Desk, directrice de l’information entre autres. Mais reste que l’acceptation par d’autres hommes est loin d’être effective. Durant ma jeune carrière j’ai pu être témoin du mépris dont certains collègues pouvaient faire preuve vis-à-vis de la rédactrice en chef adjointe d’alors. Une insolence à vouloir toujours défier, rejeter les décisions de cette dernière et imposer sa manière. Je peux vous dire que j’en étais très irritée.

Que faut-il faire pour réduire les inégalités femmes-homme dans les médias au Cameroun?

 Je pense aussi que ce sont les efforts conjugués de tous qui permettront d’y arriver. Si je me réfère à ce texte de la loi électorale camerounaise qui exige aux partis politiques candidats aux élections sénatoriales de respecter le genre et de façon représentative dans les listes de candidatures, alors je dirais qu’on pourrait davantage multiplier ce type de texte de Loi. De leur côté les femmes ne doivent pas baisser les bras même devant les regards méprisant son autorité. Etre femme n’est pas un handicap et elles sont nombreuses à l’avoir déjà prouvé et de la plus belle des manières. Elles doivent donc continuer d’oser. Les hommes doivent s’y mettre eux aussi.

Pour approfondir :   08 Mars 2018 au Cameroun: Julie NGUE « La femme doit se valoriser, faire ses preuves, croire en elle... »

 Peut-on dire que vous êtes féministe ?

(Rires) probablement que oui. Mais je crois c’est davantage les autres qui peuvent dire si oui ou non je le suis

Qu’avez-vous prévu pour la commémoration de ce jour ?

Vous savez j’officie depuis quelques mois au sein de la radio privée la plus écoutée au Cameroun Radio Balafon 90.3 FM. C’est une véritable famille professionnelle. Donc ce soir ce sera une sortie sans distinction homme comme femme autour d’un délicieux plat et d’un savoureux moelleux dans un endroit chic de la ville de Douala.

Comme à chaque édition de la JIF au Cameroun, un pagne est spécialement dédié à l’occasion. L’avez-vous déjà ? Si non, pourquoi ?

A cette question je vais d’abord dire que je suis de celles-là qui aiment la mode en pagne, la mode à l’africaine. Donc si un pagne est mis à disposition pour une célébration quel mal y a-t-il à l’avoir si on en a la possibilité ? Si j’ai mon pagne, oui je l’ai (rires).

Propos Recueillis par Paola NYOUNAI, Lebledparle.com

DANS LA MEME SERIE : 08 MARS 2018 AU CAMEROUN

  1.  Paola Audrey Ndengue « Il faut déclarer la guerre (Pour réduire les discriminations à l’égard des femmes) »
  2. Annie Payep Nlepe  «  L’AUTONOMISATION de la femme être l’objectif final vers lequel convergent toutes les luttes féminines en Afrique.»
  3.  Julie NGUE « La femme doit se valoriser, faire ses preuves, croire en elle… »

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