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Les Nigérians se transmettent le gène du succès

Nigria foot

Début novembre au Chili, le Nigeria a soulevé sa cinquième Coupe du Monde U-17 de la FIFA, 30 ans exactement après son succès inaugural, en RP Chine. À ce jour, personne n’a fait mieux.

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Le Nigeria a soulevé sa cinquième Coupe du Monde U-17 – (C) FIFA

En tout, les Nigérians ont atteint la finale de l’épreuve à huit reprises, dont quatre fois au cours des cinq dernières éditions. FIFA.com a rencontré deux Golden Eaglets vainqueurs de RP Chine 1985 pour leur demander non seulement comment ils expliquent la réussite de leur pays dans la catégorie, mais également ce que l’on peut attendre de la promotion 2015 championne du monde au Chili.

Fatai Atere a failli ne jamais aller en RP Chine en 1985. « C’est une histoire amusante quand j’y repense », raconte le défenseur. « Je faisais partie des nombreux joueurs invités à s’entraîner avec les Golden Eaglets avant la première édition de la Coupe du Monde U-16. À l’époque, je n’avais que 13 ans et je n’ai quasiment pas joué lors de la préparation du tournoi. Mais lors d’un entraînement, un joueur s’est blessé et le sélectionneur m’a vu, assis derrière la ligne de touche. Il a remarqué que je ne portais pas mes crampons et m’a demandé pourquoi. Je lui ai répondu que je ne pensais pas qu’on allait me donner une chance de jouer. Il m’a alors dit que si je ne mettais pas immédiatement mes chaussures pour entrer sur le terrain, je pouvais rentrer chez moi et ne jamais revenir. J’ai chaussé les crampons et j’ai joué. J’ai fait basculer le match à moi tout seul et je suis immédiatement devenu titulaire. »

En RP Chine, Atere avait toujours 13 ans. Il a disputé toutes les rencontres de son équipe, y compris la finale, au terme de laquelle les Golden Eaglets sont devenus les premiers champions du monde de la catégorie. Deux ans plus tard, il était capitaine de la sélection nigériane qui a de nouveau atteint la finale, à ceci près qu’il a manqué les deux derniers matches sur blessure.

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Atere estime que la pression qui pèse sur les jeunes est aujourd’hui beaucoup plus forte. Selon lui, la génération championne du monde au Chili peut propulser le football nigérian à un niveau jamais atteint. « L’équipe qui a gagné au Chili possède des joueurs incroyables. Ils peuvent aller très loin », annonce-t-il. « J’ai été particulièrement impressionné par le capitaine, Kelechi Nwakali, ainsi que par le meilleur buteur, Victor Osimhen. Ce sont des joueurs qui peuvent faire progresser le football nigérian. Ils ont tous les deux déjà été appelés chez les U-23. De notre temps, nous n’avions quasiment aucune chance d’être utilisés dans la catégorie supérieure, mais les choses ont changé. Le tournoi a pris de l’importance et la préparation est beaucoup plus sérieuse. Quand nous sommes allés en Chine, beaucoup de gens ne savaient même pas que la compétition existait alors que pour le Chili, tout le pays était derrière nous. »

Une maison et une bourse bien méritées

C’est à Nduka Ugbade, capitaine du Nigeria lors de la finale, qu’est revenu l’honneur de soulever le trophée il y a 30 ans en RP Chine. Ugbade est convaincu que cette équipe a posé les fondations de la réussite du football nigérian dans la catégorie. « Quand nous sommes rentrés au pays avec le trophée et les médailles, tout le monde a compris le potentiel qu’il y avait. Toutes les générations qui sont venues après nous savaient que le Nigeria pouvait rivaliser avec n’importe quelle autre équipe au monde. Si nous n’avions pas gagné en 1985, le Nigeria aurait peut-être remporté une ou deux Coupes du Monde, mais certainement pas cinq. Depuis la Chine, tous les deux ans il y a une génération de jeunes nigérians qui rêvent de jouer pour les Golden Eaglets et sont prêts à tout donner pour être champions du monde », explique Ugbade à FIFA.com.

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L’autre fil conducteur entre la promotion 1985 et celle de 2015 est l’actuel président du Nigeria, Muhammadu Buhari. En 1985, il était chef du Conseil militaire suprême, mais avait été démis de ses fonctions en août 1985. En mai 2015, il a été élu président du Nigeria. Pour Ugbade, cette élection représente une promesse tenue. « Quand nous avons gagné en 1985, on nous a tous promis une maison et une bourse d’études. Buhari a été limogé et la promesse n’a jamais été tenue. Mais cette année, il a affirmé qu’il allait honorer cette promesse d’il y a 30 ans », assure-t-il. « J’espère que cela va vraiment arriver car nous l’avons tous mérité ! Après tout, une partie du mérite des succès des Golden Eaglets, même celui de cette année au Chili, nous revient directement », ajoute-t-il le plus sérieusement du monde.

Les fans nigérians se demandent toutefois pourquoi cette domination mondiale chez les U-17 a du mal à porter ses fruits dans les catégories d’âge supérieures. Certes, les U-20 ont atteint deux reprises la finale de la Coupe du Monde de leur catégorie, mais ils ne l’ont jamais remportée. Quant aux Super Eagles, ils ont participé à cinq éditions de la Coupe du Monde de la FIFA™, sans jamais parvenir à dépasser les huitièmes de finale. La génération 2015 pourra-t-elle faire changer les choses ?

 


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