in

Cameroun: Top 10 des métiers au quotidien précaire et incertain

Mannequin

Ils se recrutent auprès des jeunes âgées entre 18 et 35 ans. Hommes comme femmes, les circonstances de la vie les ont poussé à embrasser ces métiers au quotidien peu flatteur.

Mannequin
Des mannequins au Forum des métiers de la mode et du design de Yaoundé en 2016 – © Rakotondrazafy A. M. Nicky Aina

1- Mannequin

Malgré les forums de mode, les agences de mannequins, les magazines dits « people » et même des défilés qui poussent comme des champignons ça et là, être mannequin au Cameroun n’est pas une petite affaire. Par manque de revenus, beaucoup s’essaient dans des concours de beauté ou sont des hôtesses à temps partiel. Les marques de street wear qui naissent et disparaissent plus qu’un battement de cils recrutent leurs modèles pour shooting photo auprès de connaissances et amis. Beaucoup de ceux qui rêvent toujours, défilent une à deux fois par an et sont payés parfois en nature (Quelques vêtements de créateurs pour les plus chanceux ou le rêve de défiler un jour dans un grand évènement à l’étranger).

2- Photographe

Ils sont peu nombreux à se démarquer ou à être des références dans le domaine. Parmi les grands noms qui sont le plus souvent cités on a : Alain Ngann, William Nsai, Vadofilms ou encore Orphée Noubissi. Ils font rêver les plus jeunes mais combien vivent de ce métier ? Pourtant toutes les entreprises privées et autres structures de l’état les emplois au quotidien. Beaucoup sont sous payés et la majorité évoluent en free lance. Un domaine qui a connu beaucoup de mutations avec l’avènement du numérique et la prolifération des smartphones qui ont des appareils photos de plus en plus à la pointe. Aujourd’hui tout le monde s’improvise photographe, peu ont la maîtrise.

3- Artiste Peintre

S’acheter un tableau est encore un luxe pour bien de camerounais. Surtout que pour ceux qui s’appliquent et se respectent comme artiste peintre, les tableaux qu’ils mettent à la vente ont un coût parfois plus élevé que le salaire mensuel d’un fonctionnaire. Il existe des écoles supérieures de beaux arts, mais presque pas de possibilité d’insertion sociale. La quasi totalité deviennent des peintres dans le domaine du bâtiment pour vivre. D’autres pour se faire remarquer dessinent des portraits de hautes personnalités de la république dans le but de se faire remarquer mais ça ne peut assurer leur quotidien.

4- Danseur

Le quotidien des danseurs de cabaret n’est pas très reluisant. Avec un revenu mensuel variant entre 20 000 et 50 000 FCFA, beaucoup arrivent à tenir grâce aux mains levés du public. Sans assurances, ils sont livrés à eux mêmes en cas d’accidents. Pour tourner dans des vidéo – clips, la moyenne payée pour leurs prestations est de 10 000 FCFA. La plupart finissent par s’essayer dans le chant pour être au devant de la scène dans l’espoir d’améliorer leur quotidien.

Pour approfondir :   Crise anglophone : Nfor Tabe Tando négocierait avec 500 combattants séparatistes

5- Artiste – chanteur / musicien

En août 2016, le Cameroun n’a pas de société de droits d’auteurs, pas de société d’édition légale, pas de société de distribution d’oeuvres physiques étendues sur l’ensemble du territoire national, pas de palais de la culture ou espace dédié aux manifestations culturelles pouvant contenir un minimum de 5000 personnes. Moins de 100 artistes peuvent prétendre avoir des revenus mensuels directement liés à la musique au dessus de 200 000 FCFA. Aucun artiste chanteur ne peut prouver qu’il a vendu 50 000 CDs  (l’équivalent du disque d’or en France), ces 10 dernières années. Beaucoup de labels indépendants sans statut légal pour la plupart sont créés dans des chambres le temps d’un projet et disparaissent aussitôt que le tube annoncé n’a pas marché.

6- Athlète

Ils sont des centaines de milliers de camerounais qui pour ambition de devenir des professionnels et sortir leurs familles de la pauvreté. Beaucoup sur les starting blocs mais très peu à l’arrivée. Même le football qui offre le plus grand éventail de possibilité de carrière à l’international, ne donne presque pas de quoi faire rêver au pays. Beaucoup de rêves brisés par des blessures mal traitées, la quasi absence de contrats d’engagement salarial par les clubs et l’absence d’assurance. Peu importe la discipline, les clubs peinent même encore à offrir des maillots de qualité et personnalisés à leurs joueurs. Combien de fois assurer leurs primes d’entraînements ou de victoires ?

7- Serveur / Serveuse

Une tâche ardue au quotidien, l’obligation de sourire, supporter les caprices de la clientèle, servir et débarrasser, nettoyer, être en forme parfois du début de soirée jusqu’au  au petit matin. C’est ainsi que se résume le quotidien des serveurs / serveuses au quotidien. Parfois assimilés à des prostitués, ils doivent gérer les avances de clients libidineux et à l’alcoolémie avancée. Sont confrontés très souvent aux paiements de salaires épisodiques comme cela se vit dans plusieurs corps de métier au Cameroun. Le salaire varie en 30 000 et 40 000 FCFA.

Pour approfondir :   Cameroun : 2,7 millions de personnes touchées par l'insécurité alimentaire !

8- Domestique (Agent de ménage)

Ils sont victimes de brimades par leurs patrons, parfois esclaves sexuels, amants, endurant des journées de travail qui vont parfois au delà de 12 heures par jour. Subissent chantages de patrons malhonnêtes qui les accusent parfois de vols et se retrouvent en prison pour les moins chanceux. Ils n’ont pas de couvertures sociales et travaillent pour à peine 40 000 FCFA en moyenne par mois. Certains arrivent à se faire accepter et respecter dans les ménages et sont considérés comme des membres de la famille de l’employeur à part entière. Mais ce métier à des issues très aléatoires.

9- Vigile / Gardien

Les plus chanceux sont recrutés par des structures de gardiennage, mais il n’en demeure pas moins qu’ils ont en général un salaire diamétralement opposé à la tâche qui les incombent. Ils touchent très souvent entre 40 000 et 60 000 FCFA pour passer des nuits blanches à veiller sur la sécurité des familles. Parfois deviennent des coursiers et agent d’entretien. Dans toute cette précarité, on est plus étonné de constaté que beaucoup transforment leurs lieux de services en dortoir permanent. Il suffit de se balader par exemple au coeur de nos villes pour constater que plus d’un transforment l’entrée des structures ou domiciles dont ils ont la charge de veiller en lit de fortune. En cas de cambriolage, ils sont toujours les premiers à être suspecté à tord ou à raison.

10- Vendeur à la sauvette.

Beaucoup sont de véritables boutiques ambulantes. Derrière un pousse – pousse ou avec un plateau sur la tête, les vendeurs à la sauvette parcourent les rues et ruelles de nos quartiers de jour comme de nuit afin d’écouler leurs marchandises. Affrontant le soleil comme la pluie, ils bravent l’insécurité et même les répressions des agents communaux au quotidien. Pour certains c’est le capital de toute une famille quasi – démunie qui est investi dans un plateau de bonbons ou d’arachides et c’est sur l’ambition d’un bénéfice substantiel que des Camerounais pourrons espérer manger. Ces micro entreprises mobiles servent pour beaucoup à financer des études secondaires ou universitaires.

© Taphis, Chroniqueur


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sago 2016

SAGO 2016 : le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural en vitrine

Maahlox 2016

Cameroun: TOP 5 des artistes de musiques urbaines les plus humbles