in

Cameroun – Concours 2016: Le chemin de croix des candidats et les bonnes affaires des facilitateurs

Concours 2016

Ils rencontrent des difficultés dans le processus de certification des documents qui leur sont exigés et sont parfois victimes d’arnaques qui ont pour effet d’affecter leur bourse déjà suffisamment maigre.

Concours 2016
Quelques candidats attendant la certification de leurs documents à la Sous-préfecture de Yaoundé 1er

Le dépôt des diplômes, des relevés de notes, des actes de naissances et autres pièces pour certification dans les structures compétentes par les candidats aux différents concours (Injs, Ecole normale supérieure, Fasa  etc.), lancés par le ministère de l’Enseignement supérieure n’est pas chose facile. En cette mi-journée du mardi 16 août 2016, c’est une ambiance peu ordinaire qui règne à l’esplanade de la sous-préfecture de Yaoundé 1er au lieudit province. L’on observe de nombreux jeunes, pour la plupart des nouveaux bacheliers de la cuvée 2016, dont certains alignés et d’autres assis sur la fondation du bâtiment administratif documents en main. Ils sont là pour certifier les pièces devant leur permettre de postuler aux différents concours qui donnent accès à certains établissements de l’enseignement supérieur et même à la fonction publique.

C’est un véritable baptême de feu pour certains qui affrontent cette réalité pour la première fois de leur vie. Pour cela, il faut s’armer  d’une bonne dose de patience et d’endurance, le service public n’étant pas la plus grande vertu de l’administration camerounaise. « Moi je postule pour le recrutement de 20 contrôleurs adjoints de comptabilité matières qui se déroulera le 27 août 2016.  Je suis arrivé ici à 8h 30. Jusqu’à présent  je n’ai  même pas encore déposé .Comme vous pouvez le voir le rang ne bouge pas depuis plus de 45 minutes », affirme Gwladys Mimb avec un air de désespoir. Tout près d’elle, cela fait trois jours que Marcel Piffo n’arrive pas à faire certifier ses relevés de notes. « Je suis venu ici jeudi vers 9h et à 14h, les responsables de la Sous-préfecture ont dit qu’ils ne prenaient plus les documents. Je suis revenu vendredi et la progression du rang n’est pas arrivée à mon niveau. Aujourd’hui encore, je suis en rang depuis 6h du matin et j’espère que cette fois-ci tout va bien se passer », explique cet étudiant en sociologie, niveau II, à l’université de Yaoundé I, qui postule pour le concours d’entrée à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), dont les épreuves sont prévues du 20 au 21 septembre 2016.

Pour approfondir :   Cameroun : Un rescapé de la catastrophe d’Eseka commet un roman sur ce jour tragique

Cependant, certains candidats ne pouvant plus supporter la longue attente confient leurs documents « aux facilitateurs ».Ce sont des personnes qui, explique-t-on ici, facilitent la signature des documents. « Moi je suis là depuis trente minutes. J’ai déjà confié mes documents pour signature à un facilitateur. Quand il va revenir je dois lui donner une motivation qui dépend de moi car il n’exige rien», explique une candidate qui a souhaité garder l’anonymat. Comme elle, plusieurs autres candidats et usagers se livrent à ce genre de pratique. « Moi j’ai ma personne ici. C’est lui qui fait certifier tous mes documents. Et après je peux donner 1000 FCFA ou 1500 FCFA et parfois plus. Tout dépend de notre arrangement », confie Théodore M.

Pour approfondir :   Après la thèse sur les silences de Paul Biya, un autre étudiant soutient une thèse sur les vœux présidentiels

Sur les raisons de la longue attente des candidats lors de la certification de leurs documents, une source proche de la Sous-préfecture de Yaoundé 1er explique que seul le Sous-préfet et son adjoint sont habiletés à signer. Or, dans ces conditions, il n’est pas aisé  de satisfaire les candidats le plus rapidement possible, non seulement à cause de leur nombre mais aussi parce qu’ils ont d’autres tâches administratives à remplir.

Un tour à la perception de Djoungolo a également permis d’observer le calvaire de ces candidats avec des longues files et des heures passées à faire la queue pour être servi par la seule machine à timbre en service. Ces difficultés qui se vivent dans tous les services concernés viennent en rajouter à l’angoisse des postulants qui doivent affronter des épreuves dans un contexte où le mérite n’est plus la règle d’or dans les concours.

© Hervé Fopa Fogang, Quotidien de l’Economie


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Jo cote divoire

JO 2016 : premier titre olympique de la Côte d’Ivoire

Franky Carter

Exclu Lebledparle.com : Franky carter dévoile le clip de « Shekam Shaking » (Vidéo)