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Le camerounais Fokam Kammogne et le coup d’Etat au Burkina Faso

Dr Fokam

Un document sonore non encore authentifié, retranscrit en début de semaine dans les colonnes d’un hebdomadaire camerounais, rend compte d’une longue conversation qu’auraient eue le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro et le dernier ministre burkinabè des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé.

Dr Fokam
Dr Paul FOKAM – Droits réservés

Ledit document, qui circule dans les réseaux sociaux et les salles de rédaction depuis des jours, met en scène Guillaume Soro, parlant d’un rapprochement qui aurait eu lieu entre l’actuel ministre ivoirien de l’Intérieur, Hamed Bakayoko et le milliardaire camerounais, patron d’Afriland First Bank, Paul Fokam Kammogne, pour que le riche homme d’affaires mette à disposition des financements pour la campagne électorale de Roch Marc Christian Kabore, en vue de la présidentielle du 29 novembre prochain au Burkina-Faso.

Si l’échange téléphonique entre les deux personnalités n’est pas daté, tout porte cependant à croire que ces événements se seraient déroulés avant le coup de force (finalement) foireux du 16 septembre dernier au Burkina-Faso, perpétré par le dernier carré de fidèles de l’ex-président Compaoré, putsch conduit par le général Gilbert  Diendéré et Djibrill Bassolé. Puisque les deux voix que l’on écoute au téléphone planifient clairement la déstabilisation du pouvoir de transition, et parlent du niveau d’avancement du dossier de financement de la prochaine campagne de Roch, entendez Roch Marc Christian Kabore, par Dr Fokam.

Une opinion en cours dans certains milieux au Cameroun laisse même entendre que le soutien du Camerounais à cet homme date d’avant la chute de Blaise Compaoré, fin 2014.Ancien Premier ministre de Compaoré et ancien président de l’Assemble nationale, Roch Marc Christian Kabore est en effet candidat à ce scrutin sous la bannière du Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp) qu’il dirige.

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Elucubrations  

Au Cameroun, Paul Kammogne Fokam est pressenti comme soutien financier de poids du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Maurice Kamto, pour la présidentielle de 2018. Ceux qui alimentent ces suspicions estiment en effet Paul Kammogne Fokam ne jouerait pas que sur la scène burkinabé. Réagissant à ce qu’il qualifie d’ « élucubrations » hier à Yaoundé (voir réaction ci-dessous), c’est à peine si le milliardaire de Baham n’a pas classé celles-ci dans le registre des lâchetés ourdies par des personnes mécontentes de sa prospérité dans le monde des affaires, qui tenteraient surtout de lui mettre à dos le président Paul Biya, avec qui il est pourtant en odeur de sainteté.

A l’entendre parler, il n’a jamais été contacté par le ministre Hamed Bakayoko pour un quelconque financement de candidat, même s’il ne s’étend pas plus largement, en indiquant par exemple s’il connaît cette haute personnalité ivoirienne et quels sont leurs rapports.

Pour mémoire, le groupe Afriland First Bank que coiffe Paul Fokam Kammogne est, en dehors du Cameroun, présent en Côte d’Ivoire, au Benin, en République démocratique du Congo, en Guinée Equatoriale, entre autres pays. Dr Fokam est l’un des plus grands de la finance africaine aujourd’hui.

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Paul Biya ne prendra jamais en compte ces élucubrations 

« On n’a jamais dit que je devais donner de l’argent. La conversation dit qu’on devait me contacter. Et, la première question que je me pose est celle de savoir : est-ce que j’ai été contacté ? La deuxième c’est : quelle a été ma réponse ? La troisième c’est : on m’a contacté par quel moyen ? Si les gens voient ce que nous faisons et en sont contre, ils peuvent continuer à faire leurs élucubrations. Je pense que ça ne devrait pas nous concerner, parce que de toute façon, ils ont dit que je comptais soutenir un coup d’Etat ici au Cameroun. Ce qui est au moins sûr, c’est que le chef de l’Etat Paul Biya ne prendra jamais en compte des élucubrations de cette nature. Il sait qui est qui, qui fait quoi et qui ne fait pas quoi… Nous sommes citoyens, nous avons un devoir vis-à-vis de notre pays, c’est de le développer. Ceux qui ne sont pas content de cela passeront le temps à produire des documents de ce genre, mais ils ne peuvent pas nous décourager. » Extrait du propos du patron d’Afriland First Bank recueilli par Jean De Dieu Bidias.

 


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