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Cameroun: le péril du football jeune!

Academie de Foot
Un jeune dans un township, près de Pretoria, le 16 juin. | REUTERS/© Ina Fassbender / Reuters

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Le football jeune au Cameroun se meurt et les dirigeants ne font rien pour le réhabiliter. Pourtant l’aboutissement du football sénior dépend assurément du football à la base.

Depuis quelques années le football jeune au Cameroun tâtonne dans son organisation et son développement. Les dirigeants du sport et du football en particulier n’ont pas encore trouvé une véritable thérapie pour son plein essor. Pourtant tous les exégètes de la chose sportive sont unanimes sur le fait que, la bonne santé d’un pays sur le plan sportif prend sa racine dans la bonne politique de développement de son sport jeune à la base. Sans véritable politique de sport jeune, il n’y a point de rayonnement sportif sur le plan national et international. Le Cameroun vient de participer à la récente CAN cadette Niger 2015, et a été éliminé au premier tour en concédant trois défaites respectivement face au Mali, à la Cote d’ivoire et à l’Afrique du sud. Actuellement se joue au Sénégal, la coupe d’Afrique des u20 et le Cameroun n’y est pas. Cela remet sur la sellette la problématique du football jeune dans notre pays. Pourquoi le football jeune coince ?

Tout d’abord il faut dire que notre pays n’a pas d’espace et de véritables infrastructures de football. Il n’y a presque plus d’airs de jeu pour l’épanouissement des jeunes. Le peu qui existe est en état de délabrement très avancé. Le championnat dit « professionnel » se joue encore sur la terre rouge, et dans la boue. Ensuite il y a l’absorption des catégories inférieures par les lions séniors. Cela se justifie par le fait l’équipe nationale génère beaucoup d’argent et les dirigeants se cognent pour se remplir les poches. Pourtant l’argent produit par l’équipe fanion devrait servir aussi pour le développement du foot jeune. D’ailleurs les catégories inférieures des lions indomptables manquent très souvent les moyens pour se préparer aux compétitions qui les concernent. Cependant l’Etat finance à des centaines de millions l’équipe nationale qui déçoit davantage. En plus il y a La sempiternelle question de compétition pour les plus jeunes ! Le taux d’échec du foot jeune est très élevé pour la simple raison que les jeunes manquent de compétition dans leurs jambes. Le championnat jeune n’existe presque pas dans notre pays, tant bien même qu’il existe, il connait beaucoup de soubresaut et d’atermoiement, notamment avec la question des âges qui fait problème. Il faut dire que les âges ne sont pas souvent respectés dans les différentes catégories, c’est le lieu véritable du trafic d’âge qui pose problème par la suite lors des compétitions. En outre il y a le problème des centres de formation.

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Il y a quelques années le football de rue ou de quartier qui a longtemps pourvu les clubs du pays et de l’équipe nationale en joueurs talentueux a laissé la place à la pratique organisée du foot à des circuits formels : les centres de formation. Il faut dire qu’il y a beaucoup d’aventuriers dans ce domaine et non de véritables promoteurs qui veulent se remplir les poches au lieu de former réellement la jeunesse. Il n’y a qu’à observer la pléthore de centre de formation qui existe, qui laisse à désirer avec un déficit infrastructurel capable d’accueillir et de bien former les jeunes qui veulent faire carrière dans le football. La conséquence est un encadrement technique approximatif : certes il y a une réelle volonté de former les jeunes, mais il n’en demeure pas moins vrai qu’il se pose la question de la disponibilité et de l’emploi d’une expertise conséquente dans les centres de formation. L’encadrement dans les centres n’est pas toujours à la hauteur de ce qui est attendu d’autant que le personnel lui-même manque cruellement de formation convenable.

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« Et pourtant ne dit-on pas que c’est en forgeant qu’on devient forgeron et que les victoires de demain se préparent aujourd’hui ? Les jeunes joueurs d’aujourd’hui sont les seniors de demain. Pour tirer le meilleur parti d’eux au plus haut niveau, il faut leur permettre d’avoir une formation solide à la base. Un élément de consolidation de cette formation est l’organisation des compétitions jeunes. Ceux-ci doivent avoir des occasions pour réinvestir leurs savoirs. Peut-on imaginer une année scolaire sans évaluation dans les établissements d’enseignements ? Les matches de compétition sont les meilleurs tests d’évaluation pour savoir si les apprenants ont bien assimilé les enseignements à eux dispensés. En football, ce sont les matches à enjeu qui situent mieux sur les performances.» Dixit Ahmed NAZE, journaliste sportif Burkinabé. La formation des jeunes s’impose comme un passage dans la construction d’un football compétitif. On peut tout faire pour les Lions indomptables seniors, mais le Cameroun n’aura pas de bons résultats dans la durée tant que cette équipe nationale ne sera pas issue de clubs forts eux-mêmes tirant leur sève nourricière de centres de formations bien structurés et avec des compétitions bien organisées pour les joueurs. Le football n’est pas de l’improvisation. Il faut que nos dirigeants sortent le football jeune de sa léthargie à travers une vision sportive à court, moyen et long terme.

© Chancelin WABO, Lebledparle.com


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